Dom Juan : Tirade D'Un Érudit
Publié le 15/09/2006
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(Introduction) Dom Juan est une pièce de théâtre parue en 1682 et dont la première représentation a lieu au Théâtre du Palais-Royal le 15 février 1665. Il s'agit d'une pièce de combat, où Don Juan (personnage) attaque les faux dévots. on retrouve dans cette oeuvre le thème de la religion, de l'hypocrisie, de l'argent, et surtout le thème de l'infidélité. Le contexte historique de cette pièce est le XVII, grand siècle religieux, mais aussi siècle de la rigueur, Janséniste. Mais aussi le baroque et le classicisme. Dom Juan est une pièce baroque car on remarque qu'il n'y a ni unité de lieu ni unité de temps. Nous étudierons la Tirade d'un Erudit au 17ième siècle, avec l'art oratoire rigoureux de Don Juan et son éloge surprenant. (I/ art oratoire rigoureux) Pour commencé Don Juan adopte un art oratoire rigoureux, il commence par l'éloge paradoxal de l'inconstance. Il va du début de la tirade jusqu'à la fin de la première partie. Il continue en se posant en victime de la beauté des femmes jusqu'à « changement « (l 61). Ensuite, il montre les plaisirs de conquête jusqu'à « conquête à faire «. Enfin, la conclusion est l'apothéose lyrique jusqu'à la fin de la tirade. Cette structure repose sur des constructions argumentatives avec des connecteurs charnière de chaque étape. « pour moi « 2ème partie, « mais « et « enfin « qui assure la conclusion avec en plus le rythme qui est relancé par « et « (l 74 et 78) « et comme Alexandre … «. Le discours est structuré selon les normes de rhétorique classique et en même temps Dom Juan fait preuve d'une aptitude à élargir son propos. Elle se fait par l'alternance d'énoncés généraux et de touches plus personnelles. Exemple : la phrase sur les « inclinations naissantes « commence par le pluriel pour terminer avec le singulier (valeur généralisant) et l'emploi du présent de vérité général et la présence de vers blanc est une formule qui doit frapper « tout le plaisir de l'amour est dans le changement «, c'est proche de l'alexandrin et de plus il utilise le pronom indéfini « on « (l 70), « lorsqu'on en est maître … « ; « progrès qu'on y fait «. Ensuite il emploi le pronom personnel « nous « qui renvoie à la troupe des conquérants dont Don Juan fait partie. Il y a donc une volonté de produire un discours généralisant doublé du plaisir narcissique de l'orateur de se mettre à distance pour s'admirer. Il livre à Sganarelle son intimité. Tout cela dans une virtuosité verbale propre à Dom Juan. (II/ éloge surprenant) Puis, Don Juan fait un éloge surprenant de l'inconstance. L'ironie avec laquelle il poursuit la belle chose de vouloir se piquer d'un faux bonheur. C'est le ton d'un homme scandalisé et de l'indignation. On peut se demander si elle est réelle ou non. Il est peu vraisemblable qu'un grand seigneur fasse un tel discours à un simple domestique. On peut aussi se demander si Don Juan ne s'amuse pas. Il utilise son valet comme spectateur. Il s'amuse et entreprend un grand morceau d'éloquence. Il s'exprime par jeu et par plaisir, il impose un discours qui est un exercice de rhétorique. C'est ce qu'on appelle un éloge paradoxal. Il prend à contre-pied la morale traditionnelle. C'est avec beaucoup de conviction que Don Juan s'exprime avec les hyperboles de la fin de la tirade. Don Juan s'exprime, en moraliste, il emploie des règles générales de morale immorales, il énonce des maximes. Don Juan ne parle pas que de son cas personnel, il dit volontiers « on « et « nous «. Son cas apparaît comme une obéissance à des lois générales. Après avoir repoussé avec indignation les idées de Sganarelle, il justifie sa position et ses arguments. Tout d'abord, la fidélité est la mort pour lui, une mort métaphorique. Le vocabulaire qu'utilise Don Juan implicite la constance, cela associe la fidélité à la vie monastique. Il procède à un total renversement des valeurs. La fidélité est un faux bonheur. C'est une valeur illusoire, contraire aux principes même de la vie. Le second argument est que l'infidélité, c'est la justice. C'est dans l'intérêt des femmes qu'il est infidèle, toutes les femmes ont le droit d'aimer Don Juan, ce serait une injustice de le réserver à une seule d'entre elles. Molière prend plaisir à inverser la morale, en faisant du donjuanisme une forme supérieure de charité. Le troisième argument est qu'il ne fait que céder aux lois de la nature. Il suit la nature, voila encore un argument dans cet éloge paradoxal. Don Juan s'engage, il exprime sa philosophie. (Conclusion) On conclura qu'il s'agit bien de la tirade d'un érudit puisque Don Juan adopte un art oratoire très rigoureux et un éloge surprenant, lui permettant de séduire son lecteur et ainsi faire en sorte de perturber le jugement de la personne qu'il a en face de lui. Dans cette tirade, Don Juan laisse peu intervenir Sganarelle et à la fin de cette tirade Don Juan a réussi à semer le doute dans son esprit. Ce qui montre bien la puissance de Don Juan et son attitude baroque en développant l'aspect du mouvement
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