DM N°1 de Sciences Économiques et Sociales
Publié le 03/01/2019
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DM N°1 de Sciences Économiques et Sociales
En 2017, la consommation des ménages français représentait 53% du PIB (Produit Intérieur Brut : indicateur des richesses créées au cours d'une année à l'intérieur d'un pays par les organisations productives).
Cette consommation, représentée par l'achat d'un bien ou d'un service par les ménages pour satisfaire un besoin, résulte de choix modélisés par des préférences. Ces choix dépendent de la contrainte budgétaire qui est définie par le maximum au-delà duquel le consommateur, l'acheteur ne peut pas aller compte tenu de son budget, du prix et des services consommés.
Mais les choix de consommation des ménages dépendent-ils seulement de la contrainte budgétaire ou relèvent-ils aussi de déterminants plus subjectifs ?
Tout d'abord nous nous intéresseront à la manière dont la contrainte budgétaire interfère avec les choix de consommation des ménages français, puis nous verrons que d'autres déterminants sont à prendre en compte tel que la subjectivité et l'évolution de la société et des ses m?urs.
La contrainte budgétaire permet de définir beaucoup des choix des consommateurs. Premièrement, elle est généralement constituée du revenu disponible qui correspond au revenu dont les ménages disposent pour consommer ou épargner. Le consommateur se trouvera dans l'incapacité de dépenser plus que le montant de son revenu disponible.
Ce revenu nous permet de distinguer différents types de consommateurs. En effet, les consommateurs dit « stratèges » ou « contraints » seront plutôt des individus à revenu moyen à tendance faible, ils font attention à leurs achats et sont parfois victimes de la crise comme c'est le cas pour les consommateurs « contraints ». Au contraire, les consommateurs dits « aisés » nous apparaissent plus comme des personnes disposant de revenus plus élevés et pouvant se permettre une inattention face à leurs dépenses et aux produits consommés.
Ce revenu définit également les parts que vont représenter les différents pôles de consommations, nous remarquons que la part consacrée aux dépenses alimentaires est quasiment égale à celle consacrée aux loisirs et à la culture dans le cas d'un cadre tandis qu'un écart de 10 points de pourcentages se fait ressentir dans le cas d'un ouvrier d'après une enquête de l'INSEE de 2014. Ce qui montre bien que les différences de revenus ont un impact sur la consommation des ménages et sur les pôles de consommation privilégiés.
Mais les contraintes budgétaires définissent aussi les pratiques culturelles des ménages français. De fait, le théâtre pourrait être considéré comme une activité culturelle réservée à un milieu aisé puisqu'il est principalement vu par des cadres même si nous remarquons une forte baisse de sa popularité due supposément à la crise économique des chocs pétroliers de 1973 et de 1979, sa hausse n'en est que plus remarquable après les années 80 qui est complétée par une hausse de la fréquentation des théâtres par les ouvriers, passage de 7% à 10% entre 1988 et 2008, et les employés, augmentation de un point de pourcentage entre 1997 et 2008.
Cette hausse correspond au déclin de la considération des musées et des expositions puisqu'entre la fin des années 1980's et 2008, le pourcentages de cadres fréquentant des musées ou des expositions est passé de 74% à 70%.
De même, malgré une baisse de la fréquentation des musées et des expositions chez les ouvriers et les employés, elle reste importante puisqu'elle représente 45% des employés et 30% des ouvriers en 1997. Cela s'explique par le fait que de nos jours beaucoup de musées proposent des visites ou des expositions à très bas prix voir gratuites, ce qui permet à ces personnes de pouvoir maximiser leur satisfaction ainsi que leur utilité qui se caractérise par la satisfaction retiré de la consommation d'un bien ou d'un service tout en respectant leur contrainte budgétaire. Lors de son choix de consommation, l'acheteur tient aussi compte des coûts d'opportunités qui correspondent au manque à gagner de la non-consommation d'un bien. Ainsi, un individu choisira peut être de faire un restaurant à la place d'un cinéma en regardant les bénéfices qu'il retirera du fait d'aller au restaurant plutôt que d'aller au cinéma. Mais, une personne consomme aussi en fonction de ses goûts et de ses préférences.
Ainsi, l'innovation technologique datant de 1973 avec le premier téléphone portable a permis un renversement des pratiques culturelles et plus particulièrement de la lecture dans les années 2000 qui semble être passée au second plan au profit de la numérisation notamment dans le domaine de la presse démontré par un passage de 30% de la valeur ajoutée culturelle à 19% de la valeur ajoutée de l'ensemble des branches d'après un rapport intitulé Le poids économique direct de la culture en 2013, publié en 2014 par le Ministère de la Culture et de la Communication. Ces renversements découlent d?un abord de la technologie subjectif du à un choc générationnel entre les personnes nées après l'implantation des innovations technologiques, vers les années 1990?s et les personnes nées avant, qui majoritairement, ont du mal à les appréhender.
Le milieu socio-professionnel influence aussi la consommation, une personne travaillant en librairie n'aura peut être pas les mêmes relations vis à vis d?un ordinateur ou d'une liseuse par rapport à une personne vivant quotidiennement en contacts avec eux. Ces relations influenceront donc son mode de consommation, les produits achetés vont être différents?
Le type de consommateurs peut aussi résulter d'une éducation comme pour le consommateur « économe », « engagé » ou « basique ». Il s'agit donc d'un facteur purement subjectif mais qui définira la consommation de tout une typologie d'individus pour peut être leur vie entière ainsi que celles de leurs enfants.
Pareillement, les préférences des individus peuvent varier en fonction des prix, c?est notamment le cas lorsqu'il s'agit de biens substituables, qui peuvent être remplacés par d'autres biens similaires sans aucune conséquence sur la satisfaction du consommateur.
Certains goûts peuvent aussi évoluer et changer avec le temps. C'est particulièrement le cas avec le théâtre qui a grandement augmenté en popularité après la crise de 1973, cette crise aurait donc changer certaines mentalités et fait évoluer les moeurs, faisant ainsi évoluer toute une société qui va donc changer son mode et ses choix de consommation à travers les années. Cela a aussi été le cas après la seconde Guerre Mondiale lors des trente glorieuses, appelées ainsi en raison de leur prospérité. Elles ont vu entrer la consommation de masse suite à une évolution des mentalités due à un épisode tragique de l'histoire et changeant ainsi totalement et radicalement le mode de consommation des ménages. Cette période est par ailleurs très bien représentée par la sculpture intitulée « Supermarket Lady » et fabriquée par l'américain Duane Hanson.
D'autres facteurs sociologiques peuvent aussi entrer en jeux comme la volonté d'appartenir à un groupe avec « l'effet d'imitation » encré dans la théorie de la consommation ostentatoire, définie par une consommation destinée soit à montrer un statut social, un mode de vie ou une personnalité, soit à faire croire aux autres que l'on possède ce statut social, mode de vie ou personnalité, déterminant ainsi ses choix de consommations. Cette théorie a été développée par l'économiste américain Thorstein Veblen.
Les différents choix de consommations appuient des différences culturelles, surtout au niveau alimentaire et peuvent aussi marquer des fractures sociales.
Nous avons donc vu que la contrainte budgétaire dépendait du revenu disponible et définissait les choix de consommations, tout en maximisant la satisfaction du consommateur. Les coûts d'opportunités étaient aussi à prendre en compte. Puis nous avons observé que l'éducation, les différences de générations, le milieu socio-professionnel, l'effet d'imitation et les différences culturelles étaient aussi déterminantes dans les choix du consommateur et qu'ils s'agissaient de déterminant subjectifs et c'est pour quoi nous pouvons dire que la contrainte budgétaire n'est pas le seul facteur des choix de consommation des ménages mais qu'elle est complétée par des aspects plus subjectifs et personnels.
Nous pourrions à présent nous demander si notre consommation nous définit dans la société ? Ou alors si l'économie française est dépendante de la consommation des ménages ?
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