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Dissertation : le marché est-il toujours efficace ?

Publié le 29/04/2012

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DISSERTATION Dans la réalité le marché désigne le lieu réel ou fictif, où s’opèrent les transactions, le cadre dans lequel les agents économiques, les producteurs et les consommateurs vont effectuer des échanges selon un certain prix. Grâce à l’exemple de la « vache folle », le marché a joué un certain rôle mais a-t-il su se montrer réellement efficace ?Pour pouvoir le savoir il est nécessaire d’appréhender tout d’abord les vertus du marché, puis ensuite ses limites. Tout se joue selon la façon dont l’offre et la demande se confrontent. Une offre supérieure à la demande fera baisser le prix, une demande supérieure à l’offre le fera monter.L’idéal est de trouver un prix d’équilibre. Le modèle de concurrence pure et parfaite conduit à un équilibre si certaines hypothèses sont réunies.En premier lieu, l’atomicité de l’offre et de la demande où la situation met en présence suffisamment de demandeurs ou d’offreurs pour qu’aucun d’eux ne puisse parvenir à influencer le prix. Il faut aussi tenir compte de l’homogénéité du produit (produits présentant des caractéristiques identiques) et de la libre entrée de n’importe quel agent économique sur n’importe quel marché et à n’importe quel moment. Puis la circulation des facteurs de production que sont le capital et le travail, doivent se déplacer librement.Et enfin, l’information doit être parfaite pour tous les agents économiques sur les produits et les prix. Personne ne doit être mieux informé qu’un autre sur n’importe quelle caractéristique que ce soit. Dans ce système de concurrence, le marché a un double intérêt. D’une part il est efficace, d’autre part il est juste.Efficace, car il permet d’éliminer tout déséquilibre à la suite d’un choix affectant l’offre ou la demande. Les producteurs répondent aussi à l’attente de la collectivité en adaptant leur production face à la demande et aux besoins des consommateurs.Les agents économiques se comportent de façon rationnelle dans la mesure où ils cherchent à rendre leur satisfaction maximale. Sur un marché, chaque agent n’est motivé que par son propre intérêt, mais sans s’en rendre compte, chacun tend à se comporter de telle manière à ce que finalement un intérêt collectif se réalise. Il se produit comme une concordance entre l’intérêt général et l’individuel. C’’est donc là un modèle idéal mais la réalité est différente. En effet, le marché se révèle souvent être imparfait parfois irrationnel, voire impuissant. Une des grandes limites du marché est l’inexistence de concurrence pure et parfaite. Cette théorie des marchés de concurrence peut être clairement contestée. Plusieurs problèmes sont alors mis en avant pour montrer l’invalidité de la théorie du marché de concurrence. Les problèmes sont :les économies d’échelle, car les nouvelles firmes ne pourront pas produire, dès leur apparition, autant que les firmes déjà présentes sur le marché (cas du marché automobile).Les besoins de capitaux, car les nouvelles firmes sont obligées d’investir énormément pour encourager la consommation et la production de leurs produits (par exemple dans la publicité)Les coûts de transfert : l’obligation pour la firme de passer par des fournisseurs déterminés.La différenciation du produit : la nouvelle firme doit convaincre les consommateurs en créant un produit différent, efficace car les acheteurs sont souvent fidèles à certaines marquesEnfin, les coûts indépendants de l’échelle de production comme l’existence de brevets, expérience qui diminue les coûts, actions publiques…Après cette limite, qui est somme toute, la plus importante, le marché comporte également de nombreuses défaillances. L’une d’elle est l’irrationalité. En effet, le marché est rarement certain. L’incertitude quant à l’évolution des techniques ou à la stratégie des entreprises concurrente s’accommode mal avec la rationalité. Les comportements individualistes sont notamment la cause de ce problème. Bien souvent, il existe des situations dans lesquelles un comportement individualiste est moins efficace qu’un comportement coopératif. L’exemple du dilemme du prisonnier illustre parfaitement cette situation où la coopération pourrait faire bénéficier les deux prisonniers d’une peine moins lourde. Dues au manque de rationalité des différents agents économiques, les informations générales sur les activités et sur le long terme, ne sont pas optimales. Le comportement individualiste qu’adoptent en général des agents, ne leur est en fait pas bénéfique sur le long terme.Pour finir, le marché peut alors être qualifié d’impuissant car les mécanismes de fixation des prix sur un marché se révèlent incapables de prendre en compte les biens collectifs ou les effets externes. Les biens et services collectifs ne sont pas rivaux, peuvent être consommés plusieurs fois et par plusieurs personnes en même temps sans que ceci n’engendre des coûts à la charge des consommateurs. Mais certains consommateurs ont tendance à utiliser ces biens et services exagérément car ils n’ont pas besoin de verser de paiement à qui que ce soit. Il est donc impossible de connaître la production, l’approvisionnement optimal de ces biens et services car la demande exacte n’est pas connue . Il existe également des biens indivisibles (réseaux téléphoniques, ferroviaire) qui conduisent le plus souvent à un monopole naturel.Le marché est alors incapable de jouer son pole de régulateur des activités économiques car ces biens et services collectifs ne pas payés directement par les consommateurs et donc ne sont pas sur le marché.L’Etat a un pouvoir de contrainte pour percevoir le paiement (sous forme d’impôt, par exemple) nécessaire pour financer la production de ces services.Certains agents économiques produisent des effets externes (externalités). Ils apparaissent lorsque « l’activité d’un agent a des répercussions sur l’utilité ou le profit d’autres agents, sans qu’il y ait transaction sur un marché ». Ces effets peuvent être bénéfiques (une entreprise forme des travailleurs qui profiteront plus tard à d’autres entreprises) ou nuisible (pollution des fumées de certaines usines). Les coûts et les bénéfices privés d’une activité doivent être égaux aux coûts et bénéfices sociaux pour que le profit soit maximum mais les externalités ne sont pas prises en compte dans ce calcul. Donc un agent qui crée une externalité positive ne sera pas récompensé et un autre qui crée une externalité négative ne sera pas puni et ne réduira pas son activité.Une intervention de l’Etat s’impose alors en taxant les activités qui causent les externalités négatives. Ainsi le système des prix reflète mieux l’ensemble des coûts. Le marché est avant tout un modèle à la fois très formalisé et très utilisé. Il est la meilleure manière de garantir l’allocation des ressources, de satisfaire l’ensemble des besoins. Seulement le marché est avant tout un idéal et non une réalité. Il ne correspond pas aux fonctions réelles des marchés existants, il ne correspond pas non plus à l’idéal de la justice annoncée. De même que le marché n’est pas autorégulateur donc l’Etat doit maintenir, entretenir un certain équilibre en influençant les décisions des différents agents, en réglementant le marché.

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