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Dissertation critique partielle sur la littérature orale Dans Madame Riopel sort de sa tombe et Macloune

Publié le 22/04/2012

Extrait du document

 

 

 

 

Travail présenté à Mélanie Harvey

Pour le cours

Littérature Québécoise 601-103-MQ

 

 

 

 

Collège François-Xavier Garneau

Le jeudi 29 septembre 2011

 

 

 

 

3. Le personnage de Macloune, dans le conte du même titre d’honoré Beaugrand, et celui de Babine, dans le conte Madame Riopel sort de sa tombe de Fred Pellerin, sont présentés de manière dissemblable. Commentez.

 

Deux fous, une analyse

 

/S.A. / Le style d’écriture d’Honoré Beaugrand et de Fred Pellerin comprend des dissimilitudes, mais conserve toutefois plusieurs liens avec la tradition. L’un des sujets communs de ces deux conteurs est le personnage du fou du village. Dans le conte Madame Riopel sort de sa tombe, le fou de Fred Pellerin se nomme Babine, et dans le conte Macloune, celui d’Honoré Beaugrand se nomme, comme le titre l’indique, Macloune. /S.P. / Les deux fous sont présentés de manière semblable sur certains points, mais également dissemblable sur d’autres. /S.D. / Semblable; car les deux personnages semblent entretenir de mauvais termes avec une certaine autorité religieuse. Dissemblable; car c’est seulement un des deux personnages qui est aimé par les villageois.

 

/P1/ Tout d’abord, il ne fait aucun doute que les deux fous, Babine et Macloune, entretiennent communément de mauvais termes avec le clergé. /P2/ Dans le conte de Pellerin, Babine sert visiblement de bouc émissaire au clergé. /P3/ Ce dernier accuse le fou d’un crime qu’il n’a pas commis, seulement pour défendre ses intérêts : « Comme le curé ne trouvait pas le moyen de calmer l’entre-chien-et-loup, il mijota une idée malsaine pour se sauver la face. […]

-          Il faut frapper sur le plus vulnéreux, qu’il pensa.¹«  Le plus «vulnéreux«, c’est-à-dire le

plus vulnérable, étant Babine, il est évident que Babine se voit donc ostracisé à tort à cause du clergé. En effet, le clergé cherche  à «calmer l’entre-chien-et-loup«, il cherche à calmer les villageois à son égard. Il ne veut surtout pas montrer qu’il est impuissant face au problème et inciter ainsi les villageois à douter de son saint pouvoir et de sa sainte sagesse. /P2/Ensuite, dans le conte de Beaugrand, Macloune n’entretient pas, lui non plus, de bons liens avec le clergé. /P3/ En effet, le fou n’aime pas le curé, car il a beaucoup de rancune contre celui-ci : « Il jeta un long regard de reproche sur celui qui sacrifiait ainsi son bonheur […]²«. Les mots sont durement choisis et expriment ainsi la colère que ressent Macloune vis-à-vis le prêtre; ce n’est pas juste un regarde de reproche, c’est un « long regard de reproche« et le clergé ne venait pas de créer un petit problème passager, il « sacrifiait ainsi son bonheur«. Qui plus est, à la toute fin du texte, cette rancune est également évidente : « Macloune reconnut cependant le prêtre qui priait à ses côtés et il expira en jetant sur lui un regard de doux reproche […]³«. Si, même à son dernier soupir, le pauvre Macloune ne peut s’empêcher d’en vouloir au prêtre, il est certain que le fou n’entretient pas une bonne relation avec celui-ci.

 

1. Fred PELLERIN, Madame Riopel sort de sa tombe, Québec

                                            p.58

2. Honoré BEAUGRAND. Macloune, Québec,

« La Patrie«,1892, p.201

3. Honoré BEAUGRAND. Macloune, Québec,

« La Patrie«,1892, p.203

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