disque, industrie du (entreprise).
Publié le 20/05/2013
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3.2. 2 De la répression…
Les premières actions en justice à l’encontre de personnes diffusant et/ou téléchargeant illégalement des fichiers musicaux sur Internet ont lieu aux États-Unis enseptembre 2003, à l’initiative du syndicat américain des éditeurs musicaux, la puissante RIAA (Recording Industry Association of America). Les plaintes sont alors déposées à l’encontre de 260 utilisateurs et, selon la loi fédérale en vigueur, chaque titre illégalement diffusé peut valoir 150 000 dollars de dommages et intérêts.
Cette offensivejudiciaire connaît un succès relatif dans la mesure où elle donne lieu à de nombreux règlements et transactions amiables aboutissant à une « amnistie » qui permet dedébusquer les utilisateurs les plus importants du P2P.
Les acteurs français du marché du disque, encouragés par ces résultats jugés satisfaisants, annoncent au début de l’année 2004, via la SNEP (Société nationale de l’édition phonographique), qu’ils entendent également se placer sur le terrain de l’action judiciaire à l’encontre des utilisateurs privés en attendant que la directive communautairesur les communications électroniques soit transposée en droit français.
La loi dite de confiance dans l’économie numérique, adoptée par l’Assemblée nationale enmars 2004, reconnaît la responsabilité juridique des fournisseurs d’accès en matière de diffusion de musique en ligne.
3.2. 3 …à la diffusion légale de musique en ligne
Parallèlement à cette politique de répression, aucune des grands maisons de disques n’entend rater l’étape décisive que représentent la diffusion et la vente de la musiqueen ligne, un marché estimé à 80 milliards de dollars (plus de 68,2 millions d’euros) à l’horizon 2010.
Elles y sont, par ailleurs, poussées par certains artistes avec lesquelselles sont sous contrat : David Bowie, en accord avec sa propre maison d’édition musicale, commercialise par exemple via Internet des albums disponibles uniquement sur le réseau, donc introuvables chez les disquaires ; le groupe français Daft Punk propose pour sa part un modèle original de diffusion et d’accès à la musique sur Internet enintégrant à son album Discovery (2001) une carte et un code secret permettant de télécharger des morceaux inédits.
À partir de 2002, les maisons de disques concluent des accords portant sur la diffusion de la musique en ligne, qui aboutissent à la création des premières plateformes detéléchargement légal : Pressplay (association entre Vivendi Universal, Sony et Yahoo!) et MusicNet (association entre Warner, BMG et EMI, en collaboration avecRealNetworks) ; Si MusicNet revendique en 2004 quelque 250 000 abonnés, PressPlay est cédé, en mai 2003, à Rexio, une société éditrice de logiciels qui fait égalementl’acquisition de Napster, marquant ainsi l’échec de la coopération entre Universal et Sony.
Apple, un acteur traditionnellement extérieur à l’industrie du disque, lance enavril 2003 une boutique légale de vente et de téléchargement de fichiers musicaux baptisée iTunes Store ; parallèlement, la société informatique commercialise unlecteur MP3 couplé à cette boutique en ligne.
Plus de 6,4 millions de lecteurs iPod sont vendus dans le monde entre octobre 2001 et septembre 2005, et plusieurs centainesde millions de titres téléchargés : l’offre d’Apple est un succès retentissant.
En juin 2004, Sony lance Sony Connect, puis en septembre 2004, la FNAC lance la plateformeFNAC Music.
En novembre 2005, les ventes de musique numérique portent le chiffre d’affaires global de EMI Records à la hausse pour la première fois depuis 2000 : +5,8 p.
100 parrapport à l’année précédente, les ventes numériques ayant progressé de plus de 140 p.
100 et représentant 4,9 p.
100 des ventes totales (contre 2,1 p.
100 l’annéeprécédente).
4 NOUVEAUX ENJEUX
4.1 Nouvelles pratiques commerciales : la baisse des prix
Universal Music est le premier acteur majeur de l’industrie du disque à parier sur une baisse du prix des CD pour regonfler ses ventes.
En opérant une réduction de30 p.
100 sur chaque disque, la société voit ses marges progresser dès le dernier trimestre de l’année 2003, en dépit du contexte récessif général.
Cette pratique estdéfendue par les éditeurs et distributeurs de produits musicaux qui, en France, militent pour une baisse de la TVA frappant les disques (le taux est de 19,6 p.
100) endemandant son alignement sur celle appliquée au livre (5,5 p.
100), le disque étant un produit culturel en tous points assimilables au livre.
4.2 Nouveaux supports : DVD et téléphones mobiles
Parallèlement au développement du marché légal de la musique en ligne, le support physique reste un gisement de croissance non négligeable.
La vente de DVD musicauxconnaît ainsi, entre 2002 et 2003, une progression des ventes de plus de 300 p.
100.
Certes, ce pourcentage est à relativiser eu égard aux quantités écoulées (les DVDmusicaux représentent moins de 1 p.
100 des ventes totales de DVD), mais il est intéressant d’observer que lorsque un artiste bénéficiant d’une certaine notoriété sort enmême temps un DVD et un album live, le premier produit se vend davantage que le second.
C’est dans cette même logique que certains industriels du disque misent sur le développement du SACD (Super Audio Compact disc ), qui offre tout à la fois une qualité sonore supérieure à celle du CD traditionnel et permet à l’auditeur de bénéficier de bonus visuels.
À titre d’exemple, les premiers albums des Rolling Stones, couvrant la période 1962-1970, se sont vendus sous ce format à 2 millions d’exemplaires dans lemonde.
Par ailleurs, en 2005, BlingTones est devenu le premier label musical français entièrement dédié aux sonneries de téléphone, qui représentaient en 2004 un chiffre d’affairesde 120 millions d’euros.
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