Discours entre l'aumonier et Aoutourou - Le supplément au voyage de Bougainville de Diderot
Publié le 19/02/2011
Extrait du document
Introduction : Le supplément au voyage de Bougainville est un essai de Denis Diderot, paru pour la première fois en 1796. Diderot en 1713 et meurt ‡ Paris en 1784.
Il est un Ècrivain, philosophe mais aussi encyclopédiste français. Grand philosophe des Lumières, ce dernier a apporté son Èrudition débordante et ses qualités novatrices dans de nombreux domaines. Il s’est illustré aussi bien dans le roman, le théâtre, la critique que l’essai. Tout au long de cette œuvre, une conversation entre deux personnages, A et B, s ‘Ètablit. Ces deux protagonistes discutent du voyage autour du monde du navigateur français Louis Antoine de Bougainville. L’essai est conçu comme un dialogue, opposant deux façons de penser et de vivre. Il soulève Ègalement le problème du colonialisme et célèbre la vie sauvage par rapport ‡ L’homme civilisé, ici dénigré.
L’extrait ici proposer est un dialogue entre l’aumônier et Orou, un Otaitien. Il aborde les mœurs otaitiennes et plus particulièrement les pratiques sexuelles.
Derrière le discours convaincant d’Orou, quel message Diderot veut il faire passer ?
Dans un premier temps nous Ètudierons le développement et la forme du dialogue, dans un deuxième temps le discours d’Orou traitant des mœurs d’Otaiti, et dans un troisième temps nous analyserons ce que Diderot a voulu dire, à travers Orou.
LECTURE
1er axe :
Au début du chapitre, l’aumônier répondait doctement aux questions d’Orou tel un professeur parlerai à ses Élèves ignorants ; c’Ètait lui qui parlait le plus. Cependant dans l’extrait qui nous intéresse se dégage une tendance tout à fait inverse. Il semble maintenant submergé, Étonné par la justesse des mœurs d’Otaiti, dorénavant c’est lui qui pose les questions, signe de son Ètonnement croissant : ‘’La passion de deux hommes pour une même femme, ou le gout de deux femmes ou de deux filles pour un même homme n’occasionnent-ils point de désordres ?’’ Orou le prend souvent de cours, soulignant défauts et faiblesses : ’’ Etranger, tu manques de jugement et de mémoire ‘’ (L2-3). Diderot a sans doute voulu que le lecteur s’identifie ‡ un personnage comme l’aumônier, à savoir un homme surpris par la force tranquille d’Orou, qui remet en cause ses convictions set idéaux les plus profonds. Si l’aumônier et a ce point perturbé, c’est avant tout a cause des longues diatribes d’Orou; celle de l’extrait Étudié en est un parfait exemple : nous allons l’Ètudier de plus près.
2ème axe :
Ce discours énumère les fautes commises par les hommes et par les femmes d’Otaiti : ‘’Nous avons de vieilles dissolues qui sortent la nuit sans leur voile noire et reçoivent des hommes lorsqu’il ne peut rien résulter de leur approche ‘’ (L5-7), ´’’des jeunes hommes qui déposent leur chaine avant le temps prescrit par la nature et par la loi ‘’ (L11-13).Ce discours semble être un réquisitoire contre les lois de son pays, d’autant plus qu’il cite les punitions correspondant aux crimes (minimes) commis; le lecteur sera horrifier de savoir qu’elles peuvent aller jusqu’à l’esclavage. Cependant on apprend que les otaitiens ‘’ n’accordent pas une grande importance ‡ toutes ces fautes ‘’, le discours se termine sous forme de sentence ´ tu ne saurais croire combien l’idée de richesse particulières ou publique unie dans nos têtes à l’idée de population Èpure nos mœurs sur ce point ª (L17-19).
Diderot précise ici son point de vue : il est persuadé de la nécessité d’accroitre les naissances dans les pays européens. Orou (Diderot) met en exergue que la seule richesse de cette ile, c’est ses habitants.
Ainsi, se priver d’une personne utile pour l’ile sous prétexte qu’elle a péché est inacceptable pour les otaitiens, qui préfère ne rien faire (donc ne pas condamner les fautifs) ; l’acte n’Ètant plus défendu, on est plus tenté de l’exécuter. Ce raisonnement juste est exactement l’inverse des lignes 2-3, ou Orou critique les mœurs (qui paraissent maintenant injustes) européens.
Diderot, a plusieurs reprises, donne son point de vue. Nous allons maintenant analyser ces passages.
3ème axe :
Diderot, comme tout les philosophes des Lumières, reconnait l’Égalité uniquement aux hommes blancs. Il semble prôner une société phallocratique, cela se ressent ici, puisque Orou affirme que dans son pays (sorte d’idéal de Diderot) ´ la violence d’un homme serait une faute grave, mais il faut une plainte publique, et c’est presque inouï qu’une fille ou qu’une femme se soit plainte ª (L25-27).La femme devant donc, selon lui, subir l’autorité de l’homme et se taire.
Diderot exprime implicitement son avis, a travers Orou, quand il affirme que la principale richesse de l’ile, c’est sa population, il critique ici les sociétés européens très friandes d’Èradication d’une population (d’une même pays) sous prétexte qu’elle aie péché et ceci même si cela s’est passé il y a longtemps, comme par exemple la haine à l’Ègard des juifs, accusé d’avoir tué le Christi Manipulé par les autorités (à cette Èpoque l’Eglise Catholique) les hommes s’entretuent bêtement, avant de s’apercevoir qu’ils ruinent leur propre pays, en tuant des concitoyens.
Conclusion : On a donc pu Ètudier la forme de ce dialogue, puis la tournure qu’il prenait, avec l’aumônier, dont les arguments et principes sont battus en brèches par Orou. Enfin, on a pu analyser ce que Diderot voulait exprimer par l’intermédiaire de ce même Orou, qu’il mettait en lumière l’inclination des nations européennes au fratricide et qu’il mettait en valeur, dans une moindre mesure, une société phallocratique.
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