Discours de Castro au lendemain de la crise des fusées.
Publié le 14/04/2013
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Discours de Castro au lendemain de la crise des fusées. Au lendemain de la période de tension paroxystique qu'a provoquée la crise des fusées en octobre-novembre 1962, Fidel Castro dresse un bilan propagandiste et provocateur. Taisant les conséquences néfastes de la crise pour l'île, il se situe dans une logique de victoire, expliquant comment l'iniquité de la politique américaine a rallié à la cause révolutionnaire de nombreux Cubains, jusqu'alors sceptiques. S'adressant implicitement au président américain, J. F. Kennedy, il affirme que la Révolution sort grandie et renforcée de l'épreuve et de la menace. Discours de Fidel Castro au lendemain de la crise des fusées Il y a une question que je veux souligner aujourd'hui, ou une appréciation que je veux donner : c'est celle qui concerne le peuple, la conduite qu'a observée le peuple en ces journées. Je dois dire que l'attitude du peuple a dépassé tout ce que les plus optimistes pouvaient espérer : en décision, en courage, en discipline. Il faut dire que des milliers d'hommes qui n'étaient pas miliciens, qui en ces quatre ans de révolution n'avaient pas été miliciens, le sont devenus pendant cette crise. Il faut dire que des milliers de personnes qui n'appartenaient pas à des organisations de masse ni à un Comité de défense de la révolution, sont allées s'inscrire dans les organisations de masse en ces journées. Il faut dire que l'ennemi ne peut compter à l'intérieur de notre patrie sur des alliés d'aucune sorte. Il faut dire qu'en ces jours de crise extrême il n'y a pas eu de motif à la moindre arrestation. Même des hommes et des femmes qui faisaient des critiques à la révolution ont senti naître en eux dans ces heures décisives, le sentiment patriotique et révolutionnaire et sont allés s'enrôler. Et ils sont allés s'enrôler pour une lutte qui, selon toutes les perspectives, était une lutte grave, une lutte effroyable, une lutte qui pouvait être livrée avec des armes traditionnelles, mais aussi avec des armes atomiques. M. le Président des États-Unis a essayé d'intimider notre peuple, ce peuple qu'il appelle « peuple captif «, quand il a déclaré que nous pourrions être la cible d'attaques atomiques, et le résultat a été qu'il y a eu plus de miliciens que jamais, plus de militants révolutionnaires que jamais. [...] L'ennemi, à force d'hostilité, nous a rendus disciplinés, nous a organisés, nous a rendus aguerris. Ces quatre ans d'hostilité ont fait un peuple héroïque, un peuple plus spartiate, parce que l'on dit qu'à Sparte les mères se séparaient de leurs enfants en leur disant : « Avec le bouclier ou sur le bouclier. « Et ici tout un peuple, hommes, femmes et enfants, jeunes et vieux, se dit à lui-même : « Avec le bouclier ou sur le bouclier. « Source : Merlier (M.), les Étapes de la Révolution cubaine, Paris, François Maspero, 1964. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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