désert.
Publié le 20/04/2013
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Les degrés de l'aridité influencent fortement la végétation.
Celle-ci est très diverse.
Quasi inexistante dans les grands ergs sahariens, elle est présente sous de multiplesfacettes dans la steppe semi-aride, faite d'hamadas parsemées de graminées, de tapis d'éphémères, ou de plantes qui vivent sur des sols salés dans les chotts.
Lesconditions bioclimatiques retentissent sur le modelé et les formes du relief.
4 LES FORMES DE VIE ADAPTÉES AU DÉSERT
4.1 La flore
Toutes les régions désertiques, à l'exception des plus arides, ont une flore qui est bien adaptée à la rareté de l'eau et à la chaleur du jour.
Les plantes du désert se développent en conservant et en utilisant efficacement l'eau disponible.
Certaines plantes à fleurs sont éphémères ; elles vivent quelques jours auplus.
Leurs graines sommeillent dans le sol, parfois pendant des années, jusqu'à ce qu'une pluie pénétrante leur permette de germer et de fleurir rapidement.
Les plantesligneuses ont soit de très longues racines pour atteindre des profondeurs plus humides, soit des racines superficielles traçantes pour pomper rapidement l'humidité desurface, venant des fortes rosées et des pluies occasionnelles.
Les plantes du désert ont habituellement de petites feuilles, ce qui réduit la surface par laquelle se fait latranspiration.
D'autres plantes perdent leurs feuilles durant la période la plus sèche.
Le processus de photosynthèse (par lequel la lumière du soleil est transformée enénergie, processus qui s'opère, d'ordinaire, essentiellement dans les feuilles) se réalise, ici, par les tiges.
Bon nombre de plantes sont succulentes, emmagasinant de l'eaudans les feuilles, les tiges et les racines.
Les épines, qui sont des feuilles modifiées, servent à protéger les plantes des animaux qui pourraient venir y puiser de l'eau.
Cesplantes prélèvent et emmagasinent du dioxyde de carbone la nuit ; pendant la journée, leurs stomates ou pores se ferment pour éviter l'évaporation ; aussi leur croissanceest-elle lente.
Les plantes poussant sur des sols salins peuvent concentrer du sel dans leur sève, le sécrétant alors par les feuilles.
4.2 La faune
Parmi les animaux du désert, les quelques espèces amphibies sont capables d'une longue dormance pendant les périodes de sécheresse.
Quand les pluies arrivent, ellesdeviennent rapidement matures, s'apparient, et pondent des œufs ou mettent bas.
De nombreux oiseaux et rongeurs ne se reproduisent que pendant ou après les périodesde pluie d'hiver qui stimulent la croissance de la végétation.
Certains rongeurs du désert, tels que les kangourous-rats d'Amérique du Nord et les gerbilles d'Afrique, senourrissent de graines sèches ; ils ont un métabolisme qui est extrêmement efficace pour conserver et recycler l'eau, et leurs urines sont très concentrées.
Bon nombre demammifères, tels que le chameau, peuvent résister à une importante déshydratation.
La plupart des mammifères et des reptiles sont des animaux nocturnes, s'enfouissantdans des terriers frais ou se mettant à l'ombre le jour.
Certains reptiles, comme le phrynosome, ont un organisme qui leur permet de contrôler la quantité de chaleurproduite en faisant varier la fréquence du pouls et le métabolisme de base.
Certains mammifères, dont l'oryx du désert, font varier la température de leur corps,emmagasinant de la chaleur le jour et la libérant la nuit.
5 LE FAÇONNEMENT DES MODELÉS
Deux agents, l'eau et le vent, exercent une action morphogénique efficace dans les déserts.
Le vent creuse des cuvettes par déflation dans les roches meubles ; il vanne les particules fines dans les formations détritiques, ne laissant subsister que les regs (étenduesde cailloux) ; il décape les surfaces et parois rocheuses des moindres débris, ce qui confère une grande netteté aux formes du relief.
Chargé de grains de sable, il use etpolit les affleurements de roche dure ainsi que les cailloux et blocs des regs (éolisation).
Lorsqu'il souffle sur les déserts sableux, il édifie des dunes mobiles (barkhanes ounebkas) ou modèle des ergs (étendues de dunes).
Malgré sa rareté, l'eau laisse de nombreuses empreintes dans les paysages désertiques.
Les averses brutales déclenchent un fort ruissellement sur les versants dépourvusou presque de végétation ; les roches tendres sont incisées de nombreuses ravines.
Les lits des oueds, à sec durant des mois, sont brutalement envahis par des flotstumultueux.
Les eaux divagantes sapent les berges, élargissent les lits et contribuent au façonnement de vastes plans d'érosion : les glacis dans les roches tendres, et lespédiments dans les roches dures.
Il arrive que les oueds se jettent dans des dépressions fermées — les sebkhas ou salars ou playas —, lacs temporaires qui se couvrentd'efflorescences salines après évaporation.
En bordure des grands massifs montagneux, les oueds déposent de vastes cônes de déjection, qui par coalescence édifient despiémonts caillouteux.
Dans les déserts continentaux et froids, dans les déserts polaires et les déserts d'altitude, l'alternance de gels et de dégels fragmente les affleurements de rochescohérentes.
Les débris jonchent les topographies peu inclinées ou s'accumulent en talus et cônes d'éboulis au pied des parois rocheuses.
Il s'y ajoute parfois les effets del'haloclastie (fragmentation par hydratation des sels) dans les déserts les plus sévères ; les déserts littoraux, en particulier, sont qualifiés de déserts poussiéreux, carl'émiettement des roches recouvre toutes les formes d'une couche de fins débris.
6 LE DÉSERT ET LES HOMMES
Partout dans le monde, des peuples ont adapté leur mode de vie aux dures contraintes des régions désertiques ; ainsi les Touareg et les Bédouins du nord de l'Afrique, lesBochimans du Kalahari et les Aborigènes d'Australie.
Tous ont fait preuve d'une grande ingéniosité pour se maintenir dans le désert et en tirer des ressources.
Vivre dans le désert a contraint les hommes à rechercher les points d'eau pour leur survie et celle de leurs troupeaux.
Cette quête de l'eau fut à l'origine du nomadisme.
Augré des pluies, les familles se déplaçaient de pâturages en pâturages pour nourrir chameaux, dromadaires, chèvres, moutons, lamas, yacks, zébus, selon les déserts.
Cesanimaux produisaient du lait et de la viande, fournissaient des peaux, des poils ou de la laine ; certains étaient des bêtes de somme qui servaient au transport.
Desdéplacements à l'origine pastoraux furent remplacés par des transports commerciaux sous forme de caravanes qui traversaient le désert pour échanger les produitscomplémentaires, fournis d'un point à l'autre — le sel contre le mil, la laine contre des objets artisanaux.
Le commerce des esclaves s'effectua longtemps à travers le Saharacentral.
La route de la Soie en Asie centrale fut parcourue par des caravanes qui ramenaient d'Extrême-Orient les étoffes et le thé.
Les haltes nécessaires au repos et leslieux d'échanges sont à l'origine de villes édifiées dans des oasis : Tamanrasset, Samarkand, Tachkent.
Les déserts furent le berceau de civilisations (Mésopotamie, Asiecentrale), mais le commerce enrichit des tribus nomades qui prirent la tête de royaumes (Arabie).
La maîtrise de l'eau fut une autre forme d'adaptation au désert.
Elle est à l'origine de systèmes hydrauliques ingénieux qui fonctionnent encore dans les oasis, ces îlots deverdure au sein d'un monde minéral, ces lieux de contact entre sédentaires et nomades, agriculteurs et pasteurs.
Aujourd'hui, le nomadisme ne subsiste que dans les pays désertiques les plus pauvres (par exemple en Éthiopie et en Somalie) ou sous une forme résiduelle.
Lasédentarisation s'accompagne d'un déclin de l'élevage au profit de l'agriculture dans les oasis et d'une paupérisation des familles, qui migrent vers les villes ou les sitesd'extraction minière et pétrolière (comme en Arabie et en Libye).
En 1993, à Addis-Abbeba (Éthiopie), lors d'une conférence sur l'élevage nomade, il a été recommandé desubventionner les pasteurs nomades, en vue d'une amélioration de leur existence et de leurs productions, plutôt que de les obliger à changer leurs moyens de subsistance.Des Touareg en Algérie et au Mali ont repris leurs habitudes ancestrales.
Dans les déserts peuvent se développer de très grandes villes : Le Caire, Téhéran, Jérusalem, Damas, La Mecque, Koweït (Ville) mais aussi Phœnix, Las Vegas.
Au total, de10 à 15 p.
100 de la population mondiale vit dans les déserts.
Les déserts voient leur superficie s'accroître d'année en année.
Le phénomène de désertification constitue un grave problème pour les populations qui habitent à proximité.
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