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Des films qui restent en mémoire

Publié le 22/02/2012

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1991 -   Un coup de coeur, c'est subjectif et tout le monde, dans une rédaction, n'a pas forcément les mêmes. Et puis, il y a, bon an mal an, bien des films qui semblent faire événement, et qu'on oublie au bout de quelques mois, sinon quelques semaines... Coup de coeur, alors, ce qui reste vraiment, tenacement, en mémoire. Sous le soleil de Satan ( Bernanos revisité avec Gérard Depardieu) et Van Gogh ( la vie quotidienne à Auvers-sur-Oise au temps d'un peintre maudit, Jacques Dutronc tranquillement génial) de Maurice Pialat, le grand cinéaste des comportements et du réalisme  Trop belle pour toi et Merci la vie, chant d'amour, non conformiste et précis d'angoisse existentielle, de Bertrand Blier, Thérèse d'Alain Cavalier, biographie religieuse comme on n'en a jamais filmé  La fille de quinze ans et La Vengeance d'une femme, de Jacques Doillon, partagé entre l'intimisme de l'adolescence et la violence meurtrière et destructrice d'un piège moral à la Dostoïevski  et, bien entendu, admirable Tous les matins du monde d'Alain Corneau ! et Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau. Artistiquement tout au moins, le cinéma français est le seul, en Europe, qui résiste encore à la vampirisation de la télévision et aux difficultés économiques. Pour l'Italie, je me souviens d'un superbe Fellini, Intervista, et du puzzle sociopolitique de Nanni Moretti, Palombella rossa. Moretti, cinéaste heureusement original et inclassable est, par ailleurs, le producteur et l'interprète du savoureux et grinçant Porteur de serviette réalisé par son ancien assistant, Daniele Luchetti, une révélation récente.    Le cinéma américain n'étant plus ce qu'il était, on ne va pas chercher midi à quatorze heures. Depuis 1986, six films de Woody Allen, coups de coeur : Hannah et ses soeurs, Radio days, September, Une autre femme, Crimes et délits, Alice. Et, tout de suite après, trois coups de coeur pour les excentriques frères Coen, Ethane et Joël : Arizona junior, Miller's crossing, Barton Fink. Il y a bien aussi un film de Martin Scorsese : Les Affranchis. Ce qu'on a fait de plus fort et de plus maîtrisé sur le gangstérisme. JACQUES SICLIER Février 1992

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