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Derrida, Jacques - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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Derrida, Jacques - philosophie. 1 PRÉSENTATION Derrida, Jacques (1930-2004), philosophe français. La pensée de Jacques Derrida s'articule autour de la notion de « déconstruction «, soit la remise en question minutieuse et structurelle des schémas de pensée traditionnels. Intellectuel engagé et controversé pour son rejet de tout académisme, il est paradoxalement le philosophe français le plus lu et le plus commenté à travers le monde. 2 VIE ET ENSEIGNEMENT 2.1 De l'enfance en Algérie aux premiers voyages Né à El-Biar, près d'Alger (en Algérie), de parents juifs séfarades, Jaques Derrida -- de son vrai nom Jacky Derrida -- est exclu de son école à l'âge de 12 ans, déchu de sa nationalité française conformément à l'application des lois anti-juives du gouvernement de Vichy. Plus tard, il reviendra sur cette étape traumatisante dans sa recherche identitaire. De 1952 à 1953, Jacques Derrida étudie la philosophie à l'École normale supérieure, à Paris. Il y rencontre Louis Althusser, puis, l'année suivante, se lie d'amitié avec Michel Foucault. En 1956, il obtient une bourse pour étudier à l'université Harvard, aux États-Unis. Il effectue son service militaire en Algérie en tant qu'enseignant ; pendant cette période (1957-1959), il fréquente Pierre Bourdieu. 2.2 Un philosophe à la fois indésirable et mondialement reconnu De 1960 à 1964, Jacques Derrida enseigne la philosophie générale et la logique à la Sorbonne, puis occupe un poste de professeur à l'École normale supérieure de 1964 à 1984. Dès la fin des années 1960 toutefois, tandis que ses premiers livres paraissent, l'accueil très frais qu'il reçoit en France contraste avec les nombreuses propositions (postes et conférences) qui affluent de l'étranger (des États-Unis notamment, mais également d'Angleterre et de Belgique). À la fin des années 1970, le climat a changé, et il participe aux États généraux de la philosophie à la Sorbonne (1979). Il soutient ensuite une thèse d'État (1980), toujours à la Sorbonne, inaugure le Congrès de philosophie de langue française à Strasbourg (1980), devient le premier directeur du Collège international de philosophie (1983), puis directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (1984-1999). Des années 1980 à sa mort, Jacques Derrida partage son temps entre la France et l'étranger : aux États-Unis par exemple, il est professeur de philosophie et de littérature comparée à l'université de Californie d'Irvine et donne régulièrement des conférences dans les prestigieuses universités John Hopkins (État du Maryland) et Yale (Connecticut). Le parcours de Jacques Derrida est également marqué par un engagement politique, qui prend notamment la forme d'un soutien accordé à des dissidents tchèques (en 1981, il est même emprisonné en Tchécoslovaquie) et d'une participation au collectif d'écrivains Pour Nelson Mandela (1983). 3 UNE OEUVRE POST-MODERNE : SORTIR DE LA PHILOSOPHIE TRADITIONNELLE 3.1 Un objectif : la déconstruction En 1967, Jacques Derrida publie simultanément trois ouvrages : la Voix et le phénomène, De la grammatologie et l'Écriture et la Différence. C'est dans ce dernier livre qu'il expose un concept nouveau : la déconstruction, qui consiste à défaire de l'intérieur un système de pensée dominant. Précédé et influencé par des philosophes tels que Friedrich Nietzsche, Edmund Husserl, Emmanuel Levinas ou Martin Heidegger -- qui tous en leurs temps respectifs ont ébranlé les fondations de la métaphysique telle qu'incarnée par René Descartes, Emmanuel Kant et G.W.F. Hegel --, Jacques Derrida entend repenser, voire mettre à mal, les principaux concepts sur lesquels s'est bâtie la pensée philosophique occidentale : l'être, la vérité, la raison, le progrès, etc. Son travail s'inscrit plus particulièrement dans le sillage de l'entreprise heideggérienne de destruktion de la métaphysique, au coeur de laquelle se trouve le sujet, présent à lui-même dans le langage (c'est le « logocentrisme «). Porté par un vent de contestation et de remise en cause générale qui prend toute son ampleur et son plus important écho médiatique à l'occasion des événements de Mai 1968, Jacques Derrida dénonce les idées reçues et inaugure un nouveau langage philosophique, exempt de toute idée de système, voire de concept. Chacun dans sa discipline (linguistique, sociologie ou littérature), ses confrères de la Yale School (aux États-Unis) et ses amis Gilles Deleuze, Louis Althusser, Michel Foucault ou Roland Barthes se font également les porte-parole de cette « école « bientôt connue sous le nom de « post-moderne «. L'heure est à la critique des valeurs et des jugements établis (par exemple le bien et le mal, la raison et la folie) et à la subversion. La philosophie n'y échappe pas, mais Jacques Derrida précise : « la déconstruction n'est pas un processus [...] marqué par la négativité [...], [ni un processus] de démolition [...], mais un devoir de garder sa liberté de questionner, de s'indigner, de résister, de désobéir... « (Le Monde de l'éducation, septembre 2000). 3.2 Une méthode : le « discours sur le discours « L'oeuvre de Jacques Derrida est essentiellement celle d'un commentateur : le philosophe propose en effet des « lectures « au fil desquelles il s'attache à trouver une nouvelle façon d'appréhender le discours philosophique et révèle l'inconscient des textes qu'il étudie. Dans ses ouvrages Glas (1974) et la Carte postale, de Socrate à Freud et au-delà (1980), il remet ainsi en cause la forme même de l'écrit, jouant d'artifices typographiques, mêlant, sur deux colonnes, récit et exposé philosophique ou correspondance et réflexion. Il soutient par ailleurs que la façon traditionnelle d'aborder un texte implique un certain nombre de présupposés erronés sur sa nature : le lecteur traditionnel s'imagine que le langage est capable d'exprimer des idées sans les modifier, que, dans la hiérarchie du langage, l'écrit est secondaire par rapport à la parole et que l'auteur d'un texte constitue la source de son sens. En faisant de la déconstruction un style de lecture, Jacques Derrida renverse ces présupposés et conteste l'idée qu'un texte possède un sens immuable et unique. C'est en prenant appui sur la psychanalyse et sur la linguistique qu'il développe cette approche : selon lui, les intentions de l'auteur qui parle ne peuvent être inconditionnellement acceptées, ce qui multiplie les interprétations légitimes d'un texte. Il met ainsi au jour une force productive de sens et de différences, la « différance «, et démontre l'impossibilité d'une analyse finie d'un texte du fait de la « dissémination « de son sens. 3.3 Une pensée de l'écart En suivant ainsi le « trajet « du sens, l'oeuvre de Jacques Derrida élabore une stratégie de « l'écart « : elle s'attache à mettre en lumière les « marges « (évoquées dans Marges de la philosophie, 1972), c'est-à-dire les digressions du signe (dont il remet en cause l'arbitraire et pointe la versatilité) et d'une réflexion créatrice de mouvement (comme elle est créatrice de « plis « chez Gilles Deleuze). Afin de mener à bien cette démarche d'ouverture de la pensée, le philosophe se déplace aux frontières de la philosophie et convoque des disciplines non philosophiques, notamment la littérature. Il étudie ainsi les textes d'Antonin Artaud, Jean Genet, Maurice Blanchot, Georges Bataille, Francis Ponge, James Joyce ou Paul Celan, autant d'écrivains modernes ayant fait table rase des codes d'écriture traditionnels pour proposer une nouvelle approche du rapport entre le signifiant (l'image acoustique du mot) et le signifié (le concept du mot), et par conséquent une nouvelle façon d'appréhender le mot, le texte et la littérature ; il met également en valeur la dimension ludique du travail de ces écrivains, et par extension la part de jeu présente dans sa propre réflexion. Parallèlement à la littérature et à la philosophie, à l'occasion de ses divers engagements, Jacques Derrida s'interroge sur la responsabilité éthique et politique de la pensée. C'est ainsi qu'apparaît notamment dans son oeuvre la notion de pardon. Au gré d'une oeuvre riche, foisonnante et particulièrement éclectique, le philosophe aborde en outre des thèmes aussi divers que la religion, l'amitié, le secret, le terrorisme, etc. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« En faisant de la déconstruction un style de lecture, Jacques Derrida renverse ces présupposés et conteste l’idée qu’un texte possède un sens immuable et unique.

C’est en prenant appui sur la psychanalyse et sur la linguistique qu’il développe cette approche : selon lui, les intentions de l’auteur qui parle ne peuvent être inconditionnellement acceptées, ce qui multiplie les interprétations légitimes d’un texte.

Il met ainsi au jour une force productive de sens et de différences, la « différance », et démontre l’impossibilité d’une analyse finie d’un texte du fait de la « dissémination » de son sens. 3. 3 Une pensée de l’ écart En suivant ainsi le « trajet » du sens, l’œuvre de Jacques Derrida élabore une stratégie de « l’écart » : elle s’attache à mettre en lumière les « marges » (évoquées dans Marges de la philosophie, 1972), c’est-à-dire les digressions du signe (dont il remet en cause l’arbitraire et pointe la versatilité) et d’une réflexion créatrice de mouvement (comme elle est créatrice de « plis » chez Gilles Deleuze).

Afin de mener à bien cette démarche d’ouverture de la pensée, le philosophe se déplace aux frontières de la philosophie et convoque des disciplines non philosophiques, notamment la littérature.

Il étudie ainsi les textes d’Antonin Artaud, Jean Genet, Maurice Blanchot, Georges Bataille, Francis Ponge, James Joyce ou Paul Celan, autant d’écrivains modernes ayant fait table rase des codes d’écriture traditionnels pour proposer une nouvelle approche du rapport entre le signifiant (l’image acoustique du mot) et le signifié (le concept du mot), et par conséquent une nouvelle façon d’appréhender le mot, le texte et la littérature ; il met également en valeur la dimension ludique du travail de ces écrivains, et par extension la part de jeu présente dans sa propre réflexion. Parallèlement à la littérature et à la philosophie, à l’occasion de ses divers engagements, Jacques Derrida s’interroge sur la responsabilité éthique et politique de la pensée.

C’est ainsi qu’apparaît notamment dans son œuvre la notion de pardon.

Au gré d’une œuvre riche, foisonnante et particulièrement éclectique, le philosophe aborde en outre des thèmes aussi divers que la religion, l’amitié, le secret, le terrorisme, etc. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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