défense stratégique.
Publié le 26/04/2013
Extrait du document
«
affirment la nécessité de poursuivre la modernisation des forces de dissuasion nucléaire.
Est envisagée la possibilité du recours à une frappe nucléaire limitée avec un dommage soigneusement calculé pour l’attaquant dans le cas où les forces
conventionnelles russes ne parviendraient pas à prendre le dessus dans un conflit.
Aujourd’hui, pratiquement toutes les armes nucléaires se trouvent sur le territoire russe.
Elles sont estimées à 3 500 têtes nucléaires, chacune pouvant être équipée de 5 à 10 charges.
Comme pour les États-Unis et pour la France, l’essentiel de la
dissuasion russe est portée par les sous-marins, notamment ceux de type Typhoon basés près de la presqu’île de Kola et de Vladivostok et ceux de type Delta basés sur la presqu’île du Kamtchatka.
Même si la moitié de ces submersibles n’est plus
opérationnelle par manque d’entretien, la puissance de feu de ceux qui restent est colossale.
En une seule salve, un Typhoon peut détruire tous les centres vitaux américains (en supposant qu’ils ne soient pas interceptés par les missiles antimissiles
dont l’efficacité ne cesse de s’améliorer).
La Russie dispose également de bombardiers lourds de type Tupolev, dont le dernier en date est le TU-160 Blackjack, avion supersonique d’un rayon d’action de 12 300 km sans réapprovisionnement.
L’armement nucléaire terrestre quant à lui repose
sur des missiles mobiles de type SS.
Le dernier modèle est le SS 25 ; 352 de ces missiles sont déployés sur la totalité du territoire russe.
La portée de chaque missile est de 10 500 km.
L’éventualité d’une confrontation nucléaire entre l’Est et les grandes puissances occidentales n’est plus d’actualité.
Ce qui pose aujourd’hui problème, c’est l’existence d’un tel potentiel dans un environnement qui échappe aux contrôles des instances
internationales.
Que devient en effet le plutonium après le démontage d’une arme ? C’est un produit facile à transporter et il n’en faut que 4 kg pour fabriquer une bombe.
Les apprentis sorciers ne manquent pas à travers le monde et la détention de
l’arme nucléaire par un pays belliqueux ou politiquement instable pourrait remettre en question l’équilibre institué par la dissuasion nucléaire, qui a pourtant fait les preuves de son efficacité au cours de ces cinquante dernières années.
Outre la France, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine, deux autres pays, l’Inde et le Pakistan, disposent officiellement d’armes nucléaires.
Selon les experts, Israël posséderait également environ 200 têtes nucléaires, mais le gouvernement
israélien reste très discret sur cette question.
3 SYSTÈMES DE DÉFENSE PASSIVE
La protection des forces nationales exige la surveillance et l’évaluation des forces adverses.
Ce travail commence par l’acquisition et l’analyse de renseignements permettant de connaître la menace.
Les sources d’information sont multiples : échanges
diplomatiques, publications des gouvernements étrangers, observation par les satellites, espionnage technologique et militaire ( voir renseignement).
La détection des attaques est assurée par de vastes réseaux terrestres, maritimes et spatiaux, comprenant des radars et des sonars, des lasers, des dispositifs optiques à haute résolution, des capteurs magnétiques, thermiques, acoustiques et
chimiques.
Les informations provenant de ces capteurs sont centralisées et interprétées par des systèmes informatiques, qui permettent aux états-majors de décider très rapidement de la riposte appropriée face à une attaque inopinée.
4 SYSTÈMES DE DÉFENSE ACTIVE
La défense active consiste à détruire les armes de l’adversaire.
Le déploiement simultané des systèmes antimissiles en Union soviétique et aux États-Unis, étudié et parfois entrepris au cours des années soixante-dix, tendait à rendre incertaine la stratégie de dissuasion, et poussait chaque pays à multiplier le
nombre de ses missiles offensifs ou de ses têtes nucléaires.
Mais la construction, la maintenance et l’amélioration constante de tels systèmes apparaissaient extrêmement coûteuses.
Au début des années quatre-vingt, confrontés à une offensive de l’expansionnisme soviétique, les États-Unis ont envisagé la réouverture de leurs sites de défense antimissiles.
Mais l’administration Reagan a préféré lancer le développement des MX
« Peacekeeper » et surtout l’Initiative de défense stratégique (IDS).
Cette relance de la course aux armements, impliquant d’énormes investissements en recherche et en développement, s’est accompagnée d’une nouvelle politique de fermeté des
Occidentaux face aux Soviétiques.
C’est ce qui a décidé finalement Moscou à opter pour le désarmement à la fois militaire et idéologique.
Depuis l’effondrement du communisme soviétique et le démantèlement du pacte de Varsovie, la menace
représentée par les bombardiers et les missiles russes a fortement diminué.
La défense antiaérienne des pays occidentaux a été réduite en conséquence.
Les sous-marins lanceurs d’engins étant l’élément principal des forces nucléaires stratégiques des pays qui en disposent (France, Russie, États-Unis, Grande-Bretagne), les systèmes défensifs les plus importants sont ceux qui visent à détecter et à
détruire ces sous-marins.
Pour l’instant, le sous-marin reste une arme très discrète, pratiquement indétectable.
Il peut plonger à plus de 500 m (le secret militaire est jalousement gardé), rester plusieurs mois en plongée sans faire surface, naviguer
sous les glaces de la banquise, et il peut limiter ses émissions sonores pour échapper aux détections acoustiques.
Les sonars embarqués sur les destroyers et sur les frégates, ou sur les hélicoptères de l’aéronavale, ainsi que les bouées-sonars, sont maintenant complétés par des batteries de sonars sous-marins remorqués qui corrigent les distorsions produites par
les courants marins et éliminent les fausses réverbérations ( voir marine de guerre).
Des radars particulièrement sensibles, embarqués sur des bateaux ou des avions, peuvent localiser de petits objets tels que les périscopes à la surface de l’eau.
Un
submersible nucléaire peut échapper à tous ces pièges, mais il a un point faible : comme il est en acier, il perturbe très légèrement le champ magnétique terrestre.
Ainsi les avions de surveillance des océans, comme le Bréguet Atlantique de la marine
française, sont-ils équipés de magnétomètres ultrasensibles capables de repérer la présence d’un sous-marin.
Une fois repéré, un sous-marin a très peu de chances d’échapper à ses adversaires.
Il peut être attaqué par différentes armes : grenades sous-marines, charges nucléaires de profondeur larguées par des missiles, torpilles guidées lancées par des
navires ou des hélicoptères.
Il lui reste les contre-mesures électroniques, comme le leurrage des torpilles.
Pour se protéger contre les bâtiments de surface, le SNLE peut être accompagné d’un sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire (SNA)
puissamment armé.
Renseigné par satellite sur la position de son adversaire, le SNA peut lancer contre lui un missile à changement de milieu qui part comme une torpille, sort de l’eau, et fonce sur sa cible qui peut être distante d’une soixantaine de
kilomètres.
5 LES LIMITES DE LA DISSUASION
L’équilibre de la peur est fondé sur la menace de représailles massives.
Toutefois, il est envisageable de stopper une offensive terrestre par des armes nucléaires tactiques de faible puissance.
Une bombe à rayonnement renforcé (bombe à neutrons)
peut ainsi anéantir en un instant une division blindée, sans pour autant détruire les villes avoisinantes.
Quelle serait alors la réaction de l’adversaire ? On peut craindre des représailles de plus en plus puissantes qui iraient jusqu'à la guerre totale.
Tous.
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