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de toutes les énergies motrices du corps, à communiquer aux

Publié le 22/10/2012

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de toutes les énergies motrices du corps, à communiquer aux organes vitaux une agitation intime grâce à une grande activité de l'imagination (qui croît le plus souvent dans cet état jusqu'à l'affection), et l'on sait bien qu'elle se donne d'habitude libre cours dans le sommeil nocturne, quand on a l'estomac trop plein, d'autant plus vivement que le mouvement dans ces circonstances est plus nécessaire; sans cette énergie motrice interne et le trouble pénible dont nous accusons les songes (peut-être en réalité des remèdes), le sommeil même en parfait état de santé pourrait bien être une extinction complète de la vie. La beauté de la nature, c'est-à-dire son harmonie avec le libre jeu de nos facultés de connaître dans l'appréhension et le jugement de son aspect, peut ainsi également être considérée comme finalité objective de la nature dans son ensemble, en tant que système dont l'homme est un membre; quand une fois le jugement téléologique sur celle-ci, grâce aux fins naturelles fournies par les êtres organisés, nous a autorisés à concevoir l'idée d'un grand système de fins de la nature, nous pouvons considérer comme une faveur de la nature à notre égard d'avoir répandu si abondamment sur l'utile, la beauté et le charme par surcroît. Nous pouvons l'aimer pour cette raison et la considérer avec respect à cause de son immensité; nous sentirons aussi que cette contemplation nous élève l'âme comme si la nature avait précisément dans cette intention établi et orné son magnifique théâtre (1). NOTE DE KANT (I) Dans la partie esthétique, l'on a dit que nous regardions la belle nature avec faveur en prenant à sa forme un plaisir tout à fait libre (désintéressé), car dans ce simple jugement de goût on ne considère pas à quelle fin ces beautés de la nature existent; si c'est pour nous réjouir ou bien si elles n'ont avec nous aucun rapport final. Mais dans un jugement téléologique, nous tenons compte de ce rapport et nous pouvons alors regarder comme une faveur de la nature qu'elle ait voulu être utile à notre culture intellectuelle en créant tant de belles formes. (Critique du jugement, p. 185-186.) La téléologie conduit naturellement à la théologie, mais il ne faut pas perdre de vue les conditions et les limites du jugement de finalité. Le jugement, qui établit un lien entre l'entendement et la raison, a seulement pour fonction de nous faire penser le monde sensible, par référence au monde intelligible. 53. Téléologie et théologie. Toute science forme un système en soi; il ne suffit pas d'y construire suivant des principes, donc de procéder techniquement, il faut aussi procéder de façon architectonique comme par un édifice existant pour lui-même, la traiter non comme une annexe ou une partie d'un autre édifice, mais comme un tout particulier, quoiqu'on puisse ensuite construire un passage de celui-ci à un autre ou réciproquement. Si donc on introduit dans la trame de la science de la nature l'idée de Dieu pour s'expliquer la finalité de la nature et si l'on se sert ensuite de cette finalité pour démontrer l'existence de Dieu, toute consistance disparaît à l'intérieur de ces deux sciences et un cercle vicieux décevant les rend incertaines par la confusion de leurs limites respectives. L'expression : fin de la nature empêche déjà suffisamment cette confusion, afin qu'on ne mêle pas la science de la nature et le motif qu'elle nous fournit de juger téléologiquement son objet, avec la connaissance de Dieu et une déduction théologique; il ne faut pas considérer comme de médiocre importance de remplacer ce terme par : fin divine dans l'organisation de la nature, ou même de donner ce dernier comme plus décent et mieux approprié à une âme pieuse sous prétexte qu'il faut bien enfin en arriver à déduire ces formes finales dans la nature de la sagesse d'un Créateur; il faut s'en tenir au contraire soigneusement et modestement à l'expression qui exprime juste ce que nous savons, à savoir celle de fin de la nature. Car avant de nous préoccuper de l'origine de la nature, nous trouvons dans celle-ci, au cours de son action créatrice, des produits qui le sont d'après des lois empiriques connues et c'est d'après elles que la science de la nature doit juger les objets et chercher par suite la causalité de ceux-ci dans la nature suivant la règle des fins. Elle ne doit donc pas aller au delà de ses limites et tirer à elle comme principe particulier ce dont le concept dépasse toute expérience et que l'on ne doit se risquer à aborder qu'après l'achèvement de la science de la nature. (Critique du jugement, p. 187-188.) Il nous est, en effet, indispensable de supposer à la nature le concept d'une intention si nous voulons l'étudier, même dans ses produits organisés seulement, par une observation suivie; ce concept est donc pour l'usage empirique de notre raison une maxime absolument nécessaire. C'est clair : une fois qu'on a pris un tel fil conducteur pour étudier la nature et qu'on a éprouvé sa solidité, on doit essayer d'appliquer cette maxime du jugement à la nature en totalité; en effet, par son moyen on pourrait découvrir encore maintes lois qui autrement pourraient bien rester cachées, car nos connaissances du mécanisme intérieur de la nature sont étroitement bornées. Pour ce dernier usage, cette maxime du jugement est utile, mais non indispensable, car la nature n'est pas en sa totalité organisée (ce terme étant pris comme ci-dessus au sens le plus étroit); mais pour les produits que l'on doit juger comme ayant été formés ainsi, et non autrement, avec intention, cette maxime du jugement réfléchissant est essentiellement nécessaire si l'on veut avoir une connaissance empirique de leur constitution intérieure; car l'idée même de ces choses en tant qu'organisées est impossible, sans y joindre l'idée d'une production intentionnelle. (Critique du jugement, p. 201.) Mais par analogie avec un entendement je puis, bien plus je dois concevoir, à un autre point de vue, même un être supra-sensible, sans prétendre par là le connaître théoriquement, à savoir quand cette détermination de sa causalité concerne un effet dans le monde, qui comprend une fin moralement nécessaire, mais irréalisable pour des êtres sensibles; car alors une connaissance de Dieu et de son existence (théologie) est possible grâce aux attributs et aux déterminations de sa causalité conçue en lui par simple analogie; et elle offre au point de vue pratique, mais uniquement à ce point de vue (moral) toute la réalité voulue. 11 peut donc y avoir une théologie morale, car la morale peut bien subsister avec sa règle sans théologie, mais il la lui faut pour le but final imposé justement par cette règle sous peine de laisser à cet égard la raison dépourvue. Mais une éthique théologique (de la raison pure) est impossible, parce que des lois que la raison ne donne pas par elle-même à l'origine et dont elle ne provoque pas l'exécution, en tant que pure faculté pratique, ne peuvent être morales. De même, une physique théologique serait un non-sens parce qu'elle exposerait non des lois naturelles, mais les dispositions d'une

« 105 Téléologie et théologie raison, a seulement pour fonction de nous faire penser le monde sensible, par référence au monde intelligible.

53.

Téléologie et théologie.

Toute science forme un système en soi; il ne suffit pas d'y construire suivant des principes, donc de procéder techniquement, il faut aussi procéder de façon architectonique comme par un édifice existant pour lui-même, la traiter non comme une annexe ou une partie d'un autre édifice, mais comme un tout particulier, quoiqu'on puisse ensuite construire un passage de celui-ci à un autre ou réciproquement.

Si donc on introduit dans la trame de la science de la nature l'idée de Dieu pour s'expliquer la finalité de la nature et si l'on se sert ensuite de cette finalité pour démontrer 1 'existence de Dieu, toute consistance disparaît à 1 'intérieur de ces deux sciences et un cercle vicieux décevant les rend incertaines par la confusion de leurs limites respectives.

L'expression :fin de la nature empêche déjà suffisamment cette confusion, afin qu'on ne mêle pas la science de la nature et le motif qu'elle nous fournit de juger téléologiquement son objet, avec la connaissance de Dieu et une déduction théologique; il ne faut pas considérer comme de médiocre importance de rempla­ cer ce terme par :fin divine dans l'organisation de la nature, ou même de donner ce dernier comme plus décent et mieux appro­ prié à une âme pieuse sous prétexte qu'il faut bien enfin en arriver à déduire ces formes finales dans la nature de la sagesse d'un Créateur; il faut s'en tenir au contraire soigneusement et modes­ tement à l'expression qui exprime juste ce que nous savons, à savoir celle de fin de la nature.

Car avant de nous préoccuper de l'origine de la nature, nous trouvons dans celle-ci, au cours de son action créatrice, des produits qui le sont d'après des lois empiriques connues et c'est d'après elles que la science de la nature doit juger les objets et chercher par suite la causalité de ceux-ci dans la nature suivant la règle des fins.

Elle ne doit donc pas aller au delà de ses limites et tirer à elle comme principe particulier ce dont le concept dépasse toute expérience et que l'on ne doit se risquer à aborder qu'après l'achèvement de la science de la nature.

(Critiquedujugement, p.

187-188.). »

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