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d'arriver, sur les objets des questions de métaphysique, à une

Publié le 22/10/2012

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d'arriver, sur les objets des questions de métaphysique, à une certitude, soit de connaissance, soit d'ignorance, c'est-à-dire de décider si la raison pure peut ou ne peut pas porter quelque jugement à leur égard, et par conséquent d'étendre avec confiance le domaine de la raison pure, ou de lui fixer des bornes déterminées et sûres. Cette question, qui découle du problème général précédemment posé, revient à celle-ci : comment la métaphysique est-elle possible à titre de science? La critique de la raison finit donc nécessairement par conduire à la science; au contraire, l'usage dogmatique de la raison sans critique ne conduit qu'à des assertions sans fondement, auxquelles on en peut opposer d'autres tout aussi invraisemblables, c'est-à-dire au scepticisme. NOTE DE KANT (1) On pourrait peut-être mettre encore en doute la réalité de la physique pure. Mais pour peu que l'on fasse attention aux diverses propositions qui se présentent au début de la physique proprement dite (de la physique empirique), comme le principe de la permanence de la même quantité de matière, ou le principe d'inertie, ou encore celui de l'égalité de l'action et de la réaction, etc., on se convaincra bientôt que ces propositions constituent une physicam puram ou rationalem, qui mérite bien d'être exposée à part, comme une science spéciale, dans toute son étendue, que cette étendue soit d'ailleurs large ou étroite. ( Raison pure, I, p. 46-52.) Ainsi apparaît la notion de transcendantal : « J'appelle transcendantale toute connaissance qui ne porte point en général sur les objets, mais sur notre manière de les connaître, autant que cela est possible a priori « (Raison pure, p. 54). L'idéalisme de Kant est un idéalisme transcendantal. 14. L'idéalisme transcendantal. Puisque je laisse aux choses que nous représentons par les sens leur réalité et que je ramène simplement notre intuition sensible de ces choses à ne représenter rien de plus, même pas dans les pures intuitions d'espace et de temps, qu'un simple phénomène de ces objets, mais jamais leur être en soi, il s'ensuit qu'il n'y a pas là quelque apparence universelle que j'attribuerais à la nature entière, et ma protestation contre tout soupçon d'idéalisme est si précise et si évidente qu'elle paraîtrait même superflue, s'il n'était des juges incompétents qui, désirant volontiers donner à toute opinion qui s'écarte de leurs idées absurdes quoique communes une appellation ancienne, ne jugeant d'ailleurs jamais l'esprit des dénominations philosophiques et s'attachant simplement à la lettre, se trouvent prêts à substituer leurs chimères particulières à des concepts bien déterminés de façon à les altérer et à les dénaturer. De ce que j'ai donné moi-même à ma théorie le nom d'idéalisme transcendantal, nul ne peut s'autoriser pour le confondre avec l'idéalisme empirique de DESCARTES (bien que celui-ci ne fût qu'un problème dont l'insolubilité, suivant l'opinion de DES-CARTES, laissait chacun libre de nier l'existence des corps, parce qu'on ne pourrait jamais le résoudre de façon satisfaisante), ou avec l'idéalisme mystique et fantaisiste de BERKELEY (contre lequel et les autres chimères de ce genre notre critique renferme bien plutôt l'antidote véritable 1). Car ce que j'ai appelé mon idéalisme ne concernait pas l'existence des choses (en effet, l'idéalisme, au sens traditionnel, consiste proprement à les mettre en doute); il ne concernait que la représentation sensible des choses, dont l'espace et le temps font tout d'abord partie; pour ceux-ci et, par suite, pour les phénomènes en général, j'ai montré simplement que ce n'étaient ni des choses (mais de simples modes de représentation), ni des déterminations inhérentes aux choses en soi. Le terme transcendantal, qui chez moi ne signifie jamais un rapport de notre connaissance aux choses, mais seulement à la faculté de connaître, devait empêcher cette erreur d'interprétation 2. Pour que cette appellation ne la provoque plus désormais, je préfère la retirer et je veux que mon idéalisme soit appelé critique. Si c'est, en effet, un idéalisme à rejeter que de transformer en simples représentations des choses réelles (non des phénomènes), quel nom donner à l'idéalisme qui, inversement, I. Dans la Critique, l'idéalisme de Descartes est appelé « problématique «, celui de Berkeley, « dogmatique «; cf. texte 24. 2. Le transcendantal est à la fois refus et synthèse de l'immanent et du transcendant : c'est la connaissance de ce qu'on trouve dans les choses et qui pourtant n'y est pas. Par exemple, notre connaissance de l'espace est transcendantale parce que nous percevons l'espace comme une propriété des choses alors qu'il est une forme de l'esprit. convertit en choses de simples représentations? A mon avis, on pourrait le nommer l'idéalisme rêveur pour le distinguer du précédent qu'on appellerait visionnaire; mon idéalisme appelé transcendantal ou mieux critique avait pour but de les écarter tous deux. (Prolégomènes, p. 58-59.) B. Sensibilité et entendement. L'idéalisme kantien n'est pas une négation de l'expérience. Au contraire, KANT affirme que, si l'esprit met quelque chose de lui-même dans la connaissance, il n'en demeure pas moins que l'expérience est le point de départ de toute connaissance. 15. Connaissance et expérience. Il n'est pas douteux que toutes nos connaissances ne commencent avec l'expérience, car par quoi notre faculté de connaître serait-elle éveillée et appelée à s'exercer, si elle ne l'était point par des objets qui frappent nos sens et qui, d'un côté, produisent par eux-mêmes des représentations et, de l'autre, mettent en mouvement notre activité intellectuelle et l'excitent à les comparer, à les unir ou à les séparer et à mettre ainsi en oeuvre la matière brute des impressions sensibles pour en former cette connaissance des objets? Ainsi, dans le temps, aucune connaissance ne précède en nous l'expérience, et toutes commencent avec elle. Mais si toute notre connaissance commence avec l'expérience, il n'en résulte pas qu'elle dérive toute de l'expérience. En effet, il se pourrait bien que notre connaissance expérimentale elle-même fût un composé de ce que nous recevons par des impressions, et de ce que notre propre faculté de connaître tire d'elle-même (n'étant qu'excitée par ces impressions sensibles), quoique nous ne distinguions pas cette addition d'avec la matière première, jusqu'à ce qu'un long exercice nous ait appris à y appliquer notre attention et à les séparer l'une de l'autre. (Raison pure, I, p. 35-36.)

« 39 L'idéalisme transcendontal pures intuitions d'espace et de temps, qu'un simple phénomène de ces objets, mais jamais leur être en soi, il s'ensuit qu'il n'y a pas là quelque apparence universelle que j'attribuerais à la nature entière, et ma protestation contre tout soupçon d'idéalisme est si précise et si évidente qu'elle paraîtrait même superflue, s'il n'était des juges incompétents qui, désirant volontiers donner à toute opinion qui s'écarte de leurs idées absurdes quoique communes une appellation ancienne, ne jugeant d'ailleurs jamais l'esprit des dénominations philosophiques et s'attachant simplement à la lettre, se trouvent prêts à substituer leurs chimères particulières à des concepts bien déterminés de façon à les altérer et à les déna­ turer.

De ce que j'ai donné moi-même à ma théorie le nom d 'idéa­ lisme transcendantal, nul ne peut s'autoriser pour le confondre avec l'idéalisme empirique de DESCARTES (bien que celui-ci ne fût qu'un problème dont l'insolubilité, suivant l'opinion de DES­ CARTES, laissait chacun libre de nier l'existence des corps, parce qu'on ne pourrait jamais le résoudre de façon satisfaisante), ou avec l'idéalisme mystique et fantaisiste de BERKELEY (contre lequel et les autres chimères de ce genre notre critique renferme bien plutôt l'antidote véritable 1).

Car ce que j'ai appelé mon idéa­ lisme ne concernait pas l'existence des choses (en effet, l'idéa­ lisme, au sens traditionnel, consiste proprement à les mettre en doute); il ne concernait que la représentation sensible des choses, dont l'espace et le temps font tout d'abord partie; pour ceux-ci et, par suite, pour les phénomènes en général, j'ai montré simple­ ment que ce n'étaient ni des choses (mais de simples modes de re­ présentation), ni des déterminations inhérentes aux choses en soi.

Le terme transcendantal, qui chez moi ne signifie jamais un rapport de notre connaissance aux choses, mais seulement à la faculté de connaître, devait empêcher cette erreur d'interpréta­ tion 2 • Pour que cette appellation ne la provoque plus désormais, je préfère la retirer et je veux que mon idéalisme soit appelé cri­ tique.

Si c'est, en effet, un idéalisme à rejeter que de transfor­ mer en simples représentations des choses réelles (non des phé­ nomènes), quel nom donner à l'idéalisme qui, inversement, 1.

Dans la Critique, l'idéalisme de Descartes est appelé «problématique», celui de Berkeley, « dogmatique »; cf.

texte 24.

2.

Le transcendant. »

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