Dante - littérature.
Publié le 28/04/2013
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l'objet même de son adoration.
L'intensité constante des sentiments qui animent la Vita nuova fait de cette œuvre l'un des plus grands et des plus fervents poèmes qui soient.
3. 2 Les œuvres mineures
C'est durant les premières années de son exil que Dante écrivit un ouvrage en latin, laissé inachevé, le Banquet (v.
1304-1307), et De l'éloquence en langue vulgaire (1304-1305), traité qui souligne les avantages de la langue italienne ; si Dante y
défend la langue vernaculaire (c'est-à-dire l'italien), qu'il présente comme un moyen d'expression littéraire, il essaie également d'établir des critères relatifs au bon usage de l'italien écrit.
Il conclut son livre avec un chapitre consacré à la critique de la
poésie italienne.
Quant au Banquet, il était à l'origine prévu en quinze volumes, afin de constituer une synthèse de toutes les connaissances de son temps ; Dante ne parvint pas au-delà du quatrième volume, mais son projet ambitieux montre bien sa
passion du savoir, de tous les savoirs.
Parmi les œuvres mineures que Dante écrivit dans la dernière période de sa vie figurent un texte intitulé Question de l'eau et de la terre (1318) et deux églogues.
Le premier de ces ouvrages, tous trois rédigés en latin, est un traité cosmologique,
sujet qui intéressait vivement les intellectuels de l'époque.
Pour Dante, il s'agissait de s'y interroger sur l'existence d'un endroit à la surface de la mer, ou de toute autre étendue d'eau, qui soit plus élevé que la surface de la terre.
Quant à ses
Églogues (1319), elles doivent beaucoup au poète romain Virgile, dont Dante reconnaissait l'influence, de même que celle d'Horace et d'Ovide.
3. 3 La Divine Comédie
Probablement commencée aux environs de 1307, pendant l'exil, la Divine Comédie, chef-d'œuvre de Dante, fut achevée peu avant sa mort.
Son titre initial était Comédie ; le choix paradoxal de ce terme pour évoquer le monde des morts vient de ce que le périple raconté ici se termine au paradis, trouvant ainsi une fin heureuse : le parcours atteint son apogée dans la vision de Dieu et
dans la dissolution totale de la volonté individuelle.
C'est dans l'édition de 1555 qu'on ajouta pour la première fois au titre l'adjectif « divine ».
Ce récit allégorique en vers, empreint d'une grande puissance dramatique, relate le voyage imaginaire qui conduisit le poète en enfer, au purgatoire et au paradis.
Ces trois lieux fournissent d'ailleurs la structure de l'ouvrage, puisque celui-ci est divisé
en trois parties : « l'Enfer », « le Paradis » et « le Purgatoire ».
Dans chacun de ces trois mondes, le poète rencontre des personnages mythologiques, historiques ou des contemporains : chacun symbolise une faute ou une vertu spécifique, religieuse
ou politique.
Le poète décrit avec minutie les punitions qui sont infligées aux pécheurs et les récompenses décernées aux vertueux.
C'est Virgile, symbole ici de la raison, qui guide Dante en enfer et au purgatoire, mais c'est Béatrice, manifestation et
instrument de la volonté divine, qui entraîne le poète au paradis.
L'univers y est saisi dans sa totalité, de l'infime à l'incommensurable, du naturel parfois trivial au surnaturel souvent stupéfiant : la Divine Comédie est un tout.
Chaque partie de la Divine Comédie comprend trente-trois chants.
Dante rédigea chacun d'eux en terza rima, c'est-à-dire en tercets avec un jeu des rimes particulier (où le premier vers rime avec le troisième, tandis que le deuxième fournit les rimes
extrêmes du tercet suivant) ( voir Versification).
Parce qu'il destinait son œuvre à ses contemporains, il n'est pas étonnant que le poète ait choisi d'écrire son chef-d'œuvre en italien plutôt qu'en latin, langue qu'il jugeait passéiste, et en outre réservée
aux lettrés.
L'ouvrage fournit un résumé des conceptions politiques, scientifiques et philosophiques de l'époque interprétées par Dante, et peut être lu à quatre niveaux : littéral, allégorique, moral et mystique.
Il est vrai aussi que la Divine Comédie demeure
extraordinaire parce qu'elle met en scène la théologie chrétienne médiévale, mais sa grandeur réside davantage dans la pluralité de ses significations que dans la dimension magistrale de ses qualités théologiques, poétiques et dramatiques.
Dans son
interprétation la plus générale, le voyage imaginaire de Dante peut se concevoir comme une allégorie de la purification des âmes, menant à la paix intérieure grâce aux pouvoirs de la raison et de l'amour, qui servent de guides tout au long du
cheminement.
Pour une présentation plus détaillée de l'œuvre, voir l'article la Divine Comédie .
4 INFLUENCE ET INSPIRATION
Avant même le XVe siècle, de nombreuses villes italiennes mirent en place des chaires universitaires entièrement consacrées à l'étude de la Divine Comédie. Au cours des siècles qui suivirent, l'invention de l'imprimerie permit de réaliser plus de
quatre cents éditions italiennes de l'œuvre.
Aujourd'hui, la Divine Comédie a été traduite en plus de vingt-cinq langues.
Le poème, par sa puissance d'évocation, inspira particulièrement les artistes : ainsi parurent des éditions luxueuses, illustrées par de très grands peintres italiens tels que Botticelli ou Michel-Ange et plus près de nous Eugène Delacroix, William Blake
ou Gustave Doré.
De grands compositeurs s'y intéressèrent également : Rossini et Robert Schumann mirent en musique plusieurs parties de l'œuvre et Franz Liszt en fit le sujet d'un poème symphonique.
Le chef-d'œuvre de Dante et son imagerie ont imprégné les œuvres de très nombreux poètes, notamment celles d'Ezra Pound, de T.
S.
Eliot, de Gabriele D'Annunzio, de Paul Claudel et d'Anna Akhmatova.
Autant d'auteurs grâce à qui les multiples
aspects de la Divine Comédie ne cessent de s'enrichir de nouvelles interprétations.
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