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Dans quelle mesure la lecture des romans permet-elle de connaître une période historique et une société ? dissertation

Publié le 09/04/2013

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Les romanciers des mouvements naturaliste et réaliste ont voulu représenter leur période historique et leur société avec des antihéros bien ancrés dans la société. Pour représenter au mieux leur période, ils se basent sur des faits réels, et parfois sur la généalogie comme Emile Zola. Le roman historique mélange la vérité historique et la fiction (Victor Hugo). Quant au roman réaliste et naturaliste, avec Gustave Flaubert et Emile Zola, raconte le destin et le quotidien de personnages ordinaires. Ces deux derniers représentent la réalité au plus près. Nous allons donc nous demander dans quelle mesure la lecture des romans permet-elle de connaître une période historique et une société. Pour y répondre nous allons voir que le roman utilise des évènements historiques dans un cadre historique et géographique réel. Ensuite nous allons voir que le roman dépasse l’Histoire, et enfin que le roman permet une réflexion sur le monde.               Tout d’abord, le roman utilise des évènements historiques dans un cadre géographique et historique réel. Le roman est donc prédisposé à imiter le réel. En effet il place des évènements réels pour donner une illusion de la réalité et pour rendre crédible la fiction romanesque. Le texte A se situe à Paris le 6 juin 1832 lorsque les barricades se dressent dans les rues pour s’opposer au gouvernement de Louis-Philippe. Le texte B se situe, au Palais des Tuileries à Paris, au cours de la Révolution de 1848. Quant au texte C, il se situe en province, notamment dans le département du Var lors du coup d’Etat du 2 Décembre 1851 organisé par Louis-Napoléon Bonaparte. En effet, leurs situations historiques sont très proches entre elles. Cependant, nous pouvons aussi situer d’autre roman comme La Princesse de Clèves de Madame Lafayette qui situe son roman au milieu du XVI siècle à la fin du règne d’Henri II à la Cour des Valois.             Bien que le roman soit basé sur des faits réels, le romancier peut y ajouté de nouvelles choses pour nourrir son intrigue. Il met en place un personnage historique qui va déterminer, sans le vouloir, une intrigue. Par exemple dans La Princesse de Clèves, lors de la scène du premier bal, c’est le roi Henri II qui demande à Mme de Clèves de danser avec le Duc de Nemours. C’est à cet instant que va naitre une intrigue entre ces deux personnages. Le romancier va donc broder une histoire autour de l’intrigue en y ajoutant des complots, de nouveaux personnages.             Le caractère des personnages se révèle face au contexte historique. Souvent ces personnages sont confrontés à un évènement difficile et dans cette situation, ils se trouvent face à un choix. Soit ils choisissent de prendre des risques pour pouvoir sauver des personnes par exemple, soit ils fuient et ne pensent à personne. C’est ainsi que le lecteur peut se forger sa propre opinion sur le personnage. Prenons l’exemple de Gavroche qui fait preuve d’héroïsme et de courage en ramassant les balles des morts pour les donner aux insurgés. Mais c’est en les aidants qu’il se fait tirer dessus. Ce moment est tiré du texte A de Victor Hugo.             Ainsi, un Roman ne décrit pas exactement un moment de l’Histoire. Si le lecteur veut s’instruire sur des faits qui ont vraiment existés, il préférera se documenter auprès des historiens. Quant aux lecteurs de romans, ils ont d’autres attentes.               Le romancier prend des libertés par rapport à l’Histoire. En effet, il ne transcrit pas mot pour mot les évènements du passé comme pourrait le faire un historien. Certes il place son roman dans une situation historique qui a existé mais invente une histoire, une intrigue, des personnages autour de cet évènement pour rendre son roman plus saisissant et pour attirer davantage le lecteur. Le personnage de roman est indispensable pour connaître la période lors duquel le roman se déroule. En effet, le romancier peut introduire dons son roman des personnages qui ont vraiment existé comme le roi Henri II dans La Princesse de Clèves, et y ajouter des personnages fictifs comme Mme de Chartres dans ce même roman. Le romancier laisse donc libre cours à son imagination car le lecteur ne désire pas forcément savoir si tout ce qu’il lit a vraiment eu lieu. Il va peut-être tout simplement se divertir et lire pour le plaisir de lire. En plus d’inventer des personnages, le romancier peut sublimer le réel. Nous pouvons remarquer cela dans le texte A lorsque Victor Hugo décrit Gavroche comme « un étrange gamin fée « (l.53), « l’enfant feu follet « (l.59), « petite grande âme venait pas s’envoler « en laissant passer un oxymore dans ce dernier. Emile Zola sublime quant à lui le peuple et le présente d’une manière poétique.             Cependant, ce n’est pas le cas pour tous les romanciers. Gustave Flaubert, dans le texte B, propose une vision plus critique du peuple qui le présente comme une « masse grouillante « (l.4), un « peuple souverain «. Dans ce texte, il y a deux personnages qui ne partagent pas le même point de vue. Le premier, Hussonnet critique le peuple en disant « Les héros ne sentent pas bon ! « et « Voilà le peuple souverain ! «. Au contraire, le deuxième personnage, qui est Frédéric considère le peuple comme sublime. Ces deux personnages se permettent de juger alors qu’ils ne savent pas comment ça ce passe pour le peuple, et ne sont pas au cœur de l’action. Ils regardent juste de haut cet évènement, sans se mouiller.               Le roman permet une réflexion sur le monde. En effet, à travers le message que veut nous faire passer le romancier, le lecteur se posera des questions, renforcera sa propre opinion ou se remettra en question. Le romancier veut toucher les lecteurs par n’importe quel moyen. Avec l’identification aux personnages, les lecteurs peuvent se retrouver. Par exemple la visée cathartique permet la purgation des passions. C’est-à-dire si une personne se reconnait à travers un personnage de l’histoire et que ce personnage est « rejeté « par quelques personnes ou même que ses défauts sont mis en avant, peut se remettre en question et essayer de changer.             Le roman, genre idéal pour aborder des sujets complexes « rébarbatifs « qui n’intéresse guère le lecteur comme par exemple les traités. Alfred de Vigny le confirme dans la préface de son roman, Réflexions sur la vérité dans l’art avec «  Un traité sur la chute de la féodalité […] n’eût pas été lu peut-être ; le roman le fut. «. Alfred de Vigny dans ce dernier, fait un clin d’œil au mythe de Sisyphe lorsqu’il dit que les philosophies « roule sans cesse leur rocher, qui n’arrive jamais et retombe sur elle «.                    Pour conclure, nous pouvons reconnaitre, à partir d’un roman, une période historique grâce aux événements et aux personnages. Cependant, les auteurs ne transcrivent pas exactement les événements du passé, ils les embellissent ou les critiquent en laissant passer un message. Nous pouvons donc en dire que ce ne sont pas de bons témoins de leur époque. Les romans nous proposent donc des événements du passé qui sont différents que ceux des livres d’histoire.

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