Dans le passage proposé, extrait des Pensées, de Pascal, philosophe et mathématicien français du XVIIeme siècle, qui a notament oeuvrer dans le domaine mathématique avant de sortir les Pensées.
Publié le 02/01/2017
Extrait du document
«
qui défend la justice, va avec elle et lui est subordonnée."Il est juste que ce qui est juste soit suivi".
D'après Pascal, nous sommes moralement obligés de faire ce qui est juste.
Mais c'est justement parce que
nous y sommes "obligés" que nous avons la possibilité de nous y soustraire.
Et dans ce cas-là, si nous
évitons de faire ce qui est juste, c'est soit par immoralité, soit parce que nous avons une autre conception
de la justice et que nous remettons en cause tout ou une partie de l'idéal de justice ou de l'application
particulière de cet idéal."Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi".
Il faut prendre ici "force"
comme "force d'oppression".
Cette force-là, on ne peut pas s'y soustraire.
On la suit nécessairement,
c'est-à-dire inévitablement, sans possibilité de choix.Ainsi, justice et force s'opposent en théorie comme
l'obligation s'oppose à la nécessité.
Mais, paradoxalement, force et justice s'associent en pratique.
En
effet, dit Pascal, "La justice sans la force est impuissante".
Cette sentence déclare que la justice, comme
norme du droit, a besoin de l'institution judiciaire pour s'appliquer.
Sinon, elle est impuissante, vaine,
dénuée d'application concrète.
C'est tout le problème de l'application de l'idéal dans le réel qui est
posé.Par ailleurs, "la force sans la justice est tyrannique".
"Force ne fait pas droit" disait Rousseau.
Quel que
soit le sens de "force" ici, appliquer la force indépendamment de la justice n'est que violence et absurdité.
La force brute est dénuée d'intelligence, dévastatrice, sans raison.
Un état fondé sur la force est
tyrannique en ce sens qu'il est privé de l'accord des êtres raisonnables qu'il asservit et il n'a donc pas de
légitimité, même s'il prend les apparences d'un état de droit.
Il est une force privée de raison et de
sens.
Par ailleurs, "la force sans la justice est tyrannique".
Quel que soit le sens de "force" ici, appliquer la force
indépendamment de la justice n'est que violence et stupidité.
La force brute est dénuée d'intelligence,
dévastatrice, sans raison.
Un état fondé sur la force est tyrannique en ce sens qu'il est privé de l'accord
des êtres raisonnables qu'il asservit et il n'a donc pas de légitimité, même s'il prend les apparences d'un
état de droit.
Il est une force privée de raison et de sens.Ainsi, Pascal a posé les limites concrètes des
deux concepts : la justice est dénuée de force, (d'efficacité) ; la force est dénuée de droit (de
légitimité).
Il va pouvoir énoncer sa thèse : il faut associer justice et force pour pallier leurs carences.
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