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d ons ce p oint, r épondit-il, n ous d étruirons t ous n os a veux p récédents.

Publié le 19/01/2013

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d ons ce p oint, r épondit-il, n ous d étruirons t ous n os a veux p récédents. - Et l e c ourageux n e va-t-il p oint à ce q ui e st p lus b eau, meilleur e t p lus agréable? - Il e n f aut c onvenir. - (360b) E n g énéral, les c ourageux, l orsqu'ils c raignent, n 'ont d onc p oint d e c raintes h onteuses; e t il e n f aut d ire a utant d e l eurs c onfiances. - Cela e st vrai, dit-il. - Si e lles n e s ont p oint h onteuses, n e sont-elles pas belles? Il l'avoua. E t si elles s ont belles, n e sont-elles pas b onnes? - Oui. - Les lâches, les t éméraires e t les furieux n'ont-ils pas a u c ontraire d es c raintes e t d es c onfiances h onteuses? Il e n c onvint. L orsqu'ils s ont h ardis e n d es c hoses h onteuses e t m auvaises, est-ce p ar u n a utre p rincipe q ue p ar le d éfaut d e c onnaissance e t l 'ignorance? - Non, dit-il. - Mais q uoi! (360c) ce q ui fait q ue les l âches s ont l âches, l 'appelles-tu l âcheté o u c ourage? - Je l 'appelle l âcheté. - Les lâches n e n ous ont-ils p oint p aru ê tre tels p ar l 'ignorance d es objets v éritablement à c raindre? - Oui, dit-il. - C'est d onc p ar c ette i gnorance q u'ils s ont l âches. Il e n t omba d 'accord. T u es d'ailleurs c onvenu q ue, c e q ui les fait lâches, c 'est l a l âcheté. Il n e s 'en d éfendit pas. L a l âcheté e st d onc l 'ignorance d es o bjets q ui s ont à c raindre e t d e c eux q ui n e l e s ont pas. Il e n c onvint p ar u n s igne d e t ête. (360d) Mais le c ourage e st l e c ontraire d e l a lâcheté. - Oui. - La science des objets q ui s ont o u n e s ont p as à c raindre, n 'est-elle pas o pposée à l 'ignorance d e ces m êmes o bjets? Il f it u n n ouveau s igne d e t ête. L 'ignorance d e ces objets n'est-elle p oint l a l âcheté? Il f it e ncore u n signe, mais avec b ien d e l a p eine. L a s cience d es o bjets q ui s ont o u n e s ont p as à c raindre e st d onc le c ourage, puisqu'elle e st o pposée à l 'ignorance d e ces objets. Ici il n e v oulut p lus faire d e s igne, n i d ire u n s eul mot. - Quoi d onc, P rotagoras, t u n e r éponds n i o ui n i n on à c e q ue j e t e d emande? - Achève d onc toimême, m e dit-il. (360e) - Je n 'ai p lus, r epris-je, q u'une s eule q uestion à t e faire : j uges-tu e ncore c omme p récédemment q u'il y a d es h ommes t rès i gnorants e t e n m ême t emps t rès c ourageux? - Socrate, t u t 'obstines toujours, ce m e semble, à vouloir q ue c e soit m oi q ui r éponde e t j ouir ainsi d e t on a scendant s ur m oi.Je te ferai d onc ce plaisir, e tje dis q ue, d 'après c e q ui a é té a ccordé, c ela m e p araît i mpossible. - En v érité, j e n e t e pose t outes ces questions, lui d isje, q ue p our savoir ce q u'il f aut p enser d es parties d e l a v ertu, e t e n q uoi c onsiste l a v ertu e lle-même. Car, c e p oint u ne fois mis e n é vidence ( 36la), n ous c onnaîtrons c lairement l 'objet s ur l equel n ous avons fait l 'un e t l 'autre u n l ong d iscours; m oi, p our d émontrer q ue l a vertu n e p eut s 'enseigner, toi, p our p rouver l e c ontraire. E t il m e p araît q ue l a c onclusion d e n otre e ntretien s 'élève c ontre n ous, e t se m oque d e n ous, c omme f erait u ne p ersonne; e t q ue, si e lle p ouvait p arler, elle n ous d irait : S ocrate e t Protagoras, vous êtes l 'un e t l 'autre b ien é tranges 70 o Toi q ui disais d 'abord q ue l a v ertu n e p eut s 'enseigner, voilà q ue t u t 'empresses d e te c ontredire, ( 36lb) t 'attachant à d émontrer q ue t oute v ertu e st s cience, e t avec elle l a j ustice e t l a t empérance e t le c ourage : c e q ui c onduit m anifestement à c e résultat, q ue l a v ertu p eut ê tre e nseignée. E n e ffet, si l a v ertu é tait a utre c hose q ue l a science, c omme P rotagoras s 'efforce d e le prouver, il e st é vident q u'elle n e p ourrait s 'enseigner : a u l ieu q u'il s erait é trange q u'elle n e le p ût pas, s'il é tait p rouvé q u'elle e st u ne s cience, c omme t u travailles, Socrate, à le d émontrer. P rotagoras, d e s on c ôté, a près avoir posé p our c ertain q u'elle p eut s 'enseigner ( 361c), p araît f aire à p résent t out c e q ui e st e n s on p ouvoir p our m ontrer q u'elle e st t out a utre c hose q ue l a s cience; e t d e c ette s orte e lle n e s erait p oint d e n ature à ê tre e nseignée. P our m oi, P rotagoras, à l a v ue d u t rouble e t d e l a c onfusion e xtrême q ui r ègne e n c ette m atière, j e s ouhaite passionnément l a v oir é claircie; j e v oudrais q ue, a près l a d iscussion o ù n ous v enons d 'entrer, n ous a llions j usqu'à e xaminer q uelle e st l a n ature d e l a v ertu, p our v oir e nsuite si e lle p eut s 'enseigner o u n on : a fin q u'Épiméthée ( 36ld), a près avoir t out r até d ans l a d istribution d ont il f ut c hargé, c omme t u l 'as r aconté, n e n ous t rompe p oint e ncore ici, e t n e n ous fasse p oint f aire p lus d 'un f aux p as d ans c ette r echerche. L e p révoyant P rométhée, d ans t on m ythe, m 'a d avantage s éduit q ue le n égligent É piméthée 71 o C 'est à s on e xemple q ue, p ortant s ur t oute l a suite d e m a vie u n r egard p révoyant, j e m 'applique s oigneusement à l 'étude d e ces m atières: e t c omme j e t e l 'ai d it d 'abord, m on p lus g rand p laisir s erait d e les a pprofondir avec toi, si t u y c onsentais. - Socrate, d it P rotagoras, j e l oue t on a rdeur e t t on t alent à m anier l a discussion ( 36le). Car, e ntre t ous les d éfauts d ont j e m e f latte d 'être e xempt, j e suis d e t ous les h ommes le m oins j aloux. Aussi a ije d it souvent d e t oi q ue, d e t ous l es j eunes g ens d e m a c onnaissance, t u es celui p our l equel j 'ai le p lus d 'estime, e t j e t e m ets i nfiniment a u-dessus d e t ous c eux d e t on â ge.J'ajoute q ue j e n e serais pas surpris q u'un j our t u p risses p lace p armi les p ersonnages c élèbres p our l eur savoir. N ous c onverserons u ne a utre fois s ur c es m atières q uand t u v oudras : p our a ujourd'hui, ( 362a) j 'ai q uelque a utre c hose d 'urgent à faire. - Va d onc, r épondisje, o ù tes affaires t 'appellent : m oi-même, il y a l ongtemps q ue j e d evrais m 'être r endu o ù j 'ai d it q u'il m e fallait aller, e tje n e suis r esté q ue p our f aire plaisir a u b eau Callias. A près c es d erniers é changes, n ous nous s ommes d ispersés.

« opposée à l'ignorance de ces mêmes objets? Il fit un nouveau signe de tête.

L'ignorance de ces objets n'est-elle point la lâcheté? Il fit encore un signe, mais avec bien de la peine.

La science des objets qui sont ou ne sont pas à craindre est donc le courage, puis­ qu'elle est opposée à l'ignorance de ces objets.

Ici il ne voulut plus faire de signe, ni dire un seul mot.

- Quoi donc, Protagoras, tu ne réponds ni oui ni non à ce que je te demande? -Achève donc toi­ même, me dit-il.

(360e) - Je n'ai plus, repris-je, qu'une seule question à te faire : juges-tu encore comme précédemment qu'il y a des hommes très ignorants et en même temps très courageux? -Socrate, tu t'obstines toujours, ce me semble, à vou­ loir que ce soit moi qui réponde et jouir ainsi de ton ascendant sur moi.Je te ferai donc ce plaisir, etje dis que, d'après ce qui a été accordé, cela me paraît impossible.

- En vérité, je ne te pose toutes ces questions, lui disje, que pour savoir ce qu'il faut penser des parties de la vertu, et en quoi consiste la vertu elle-même.

Car, ce point une fois mis en évidence (36la), nous connaîtrons clairement l'objet sur lequel nous avons fait l'un et l'autre un long discours; moi, pour démontrer que la vertu ne peut s'enseigner, toi, pour prouver le contraire.

Et il me paraît que la conclu­ sion de notre entretien s'élève contre nous, et se. »

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