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Croire en Dieu, Est-ce déraisonnable ?

Publié le 05/12/2010

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dieu

 1. Introduction – Annonce du plan – Définition de Dieu, de Croire et de Raisonnable

   Il convient tout d’abord de donner une définition de Dieu, et d’en distinguer la définition qu’en fait la religion, de la définition qu’en apporte la philosophie. Pour la religion monothéiste, Dieu est un être unique et parfait, créateur du monde, présidant à ses lois générales, et pouvant y intervenir par des miracles.

 

   Par opposition à la définition religieuse, la philosophie définit Dieu comme la cause première et parfaite de l’univers, Aristote comme un vivant éternel et parfait, et Spinoza comme une substance infinie. Le Dieu des Philosophes est un concept, compréhensible par la raison, c'est-à-dire par le bon sens et le commun des mortels, contrairement au Dieu des religions, qui dépend d’une révélation ou d’un acte de foi.  La raison, au sens philosophique du terme, est quant à elle une connaissance naturelle, par opposition à la foi, c’est un principe d’explication, une justification.

 

   Ces définitions étant posées, nous démontrerons dans un premier temps pourquoi il est déraisonnable de croire en Dieu, en s’attachant à en regarder l’axe philosophique, d’une part, et en examinant les dégâts qui ont pu être causés par la croyance en Dieu au sens religieux du terme.

 

   Nous examinerons ensuite comment, à contrario, la croyance religieuse ou philosophique en Dieu, n’est pas déraisonnable, en ce sens qu’elle correspond à une attitude d’humilité face à une question humaine fondamentale, toujours restée inexpliquée et à l’angoisse de l’homme sur sa finitude.

 

   Et enfin, nous élargirons le propos en prenant pour base une phrase attribuée à Malraux « le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas «, pour démontrer que la foi et la raison peuvent être complémentaires, et éviter une « mécanisation « de l’homme dans une société qui s’accélère et qui est parfois en perte de sens.

 

   2. Croire en Dieu est déraisonnable : nous avons défini en introduction Dieu au sens philosophique du terme, Dieu est un concept, et non une personne. Croire en Dieu est déraisonnable, en ce sens que rien ne démontre l’existence de Dieu rationnellement. Kant affirme à ce propos : « Dieu est inconnaissable par la raison «, ce qui à ses yeux justifie la foi. De la même manière, lorsque Pascal affirme que « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas «, il parle justement de l’incapacité de l’homme à démontrer l’existence de Dieu, mais plutôt celle de l’homme à la sentir, à la deviner intuitivement, sans être capable d’en donner la preuve.

 

      C’est d’ailleurs pour cela que l’on parle de « croire « en Dieu, car il appartient à chacun, de décider ou non de cette croyance. Personne ne peut affirmer que Dieu existe, ou alors serait infiniment prétentieux. Certains ont pourtant tenté d’en apporter la preuve. La définition de Saint Anselme : « l’Etre tel que rien de plus grand ne peut être pensé « est pourtant troublante, et peut nous conduire à affirmer, comme Descartes, que l’existence de Dieu est inséparable de son essence. C'est-à-dire qu’en affirmer le concept tel que défini par Saint Anselme, c’est penser Dieu comme existant.  Peut-on dire dès lors qu’un concept est raisonnable ? Si on entend raisonnable au sens d’une chose qui peut être comprise par le commun des mortels, alors il semble que cette démonstration ontologique soit déraisonnable.

 

      Mais croire en Dieu est également déraisonnable si l’on se penche sur l’histoire et sur l’actualité. Combien d’êtres humains ont-ils été tués par des croisés qui se justifiaient par leur croyance en Dieu ? Les croisades, qui ont causé la mort de tant d’êtres humains qui refusaient de se convertir, la Shoah, de la même manière, a tué « le peuple déicide «, certains mouvements islamistes tuent au 21ème siècle au nom de Dieu. Croire en Dieu dans ce cadre est donc totalement déraisonnable en ce sens qu’il conduit à des actes incompréhensibles, inadmissibles, voire inimaginables par le bon sens commun.

   Compte-tenu de ce qui précède, la raison ne peut, d’une part, démontrer l’existence de Dieu, et accepter que l’on tue parfois, au nom d’une croyance en Dieu.

   Nous pouvons donc affirmer que croire en Dieu est déraisonnable.

 

   3. Croire en Dieu n’est pas déraisonnable :

 

   Et pourtant, croire en Dieu est un moyen pour le commun des mortels de répondre à la question fondamentale de tout être humain, « Pourquoi y a –t-il quelque chose plutôt que rien ?, qui a créé le monde, pourquoi suis-je là ? «.

 

   Le savoir est limité de fait, l’essentiel toujours nous échappe, alors, compte tenu de cet état de fait, n’est-il pas raisonnable, n’est-il pas sage, d’accepter le concept d’une cause première, créatrice et à l’origine du monde ?

 

   Croire en Dieu est également une manière pour l’être humain de gérer l’angoisse de sa finitude, de la mort inéluctable. Pascal n’a-t-il pas fait le pari de croire ? Et s’il a fait ce pari, c’est en démontrant qu’il y avait plus à gagner qu’à perdre. C’est un raisonnement qui a conduit Pascal à faire ce pari, il en a pesé le pour et le contre, et ce pari provient donc d’une attitude raisonnable.  Kierkegaard disait « le contraire de désespérer, c’est croire «, Dieu étant, d’après lui, le seul être qui puisse satisfaire absolument notre espérance.

 

   Ainsi, la croyance en Dieu n’est pas déraisonnable, au sens où elle provient d’une attitude d’humilité de l’homme qui ne sait pas répondre à la question fondamentale de la création, au sens où elle permet de répondre à l’angoisse de la finitude, et de donner aux hommes une espérance.

 

   4. Croyance et raison sont-elles vraiment opposables ?

 

On a souvent tendance à opposer la croyance et la raison, sous prétexte que la première s'apparenterait à l'ignorance, tandis que la seconde permettrait la connaissance effective. Pourtant, si la croyance peut prendre la forme névrotique du préjugé et même conduire à des atrocités, elle advient aussi là où la raison semble impuissante, ou encore latente et inexprimée.

 

La fin du 20ème siècle et le début du et le 21ème siècle sont marqués en occident par une accélération forte du monde technologique, par des attitudes individualistes beaucoup plus marquées, par une rationalisation des problèmes moraux et humains.

 

André Malraux, visionnaire, disait à ce propos :

« La civilisation moderne, la civilisation du siècle des machines, tente de rationaliser le problème moral ; elle a substitué un fantôme aux profondes notions de l'homme qu'avaient élaboré les grandes religions. Or la science ne tend pas à une notion de l'homme mais à la connaissance du cosmos «. C'est là pour Malraux « la plus terrible menace qu'ait connue l'humanité «.

 

Alors, face à ce monde qui peut sembler dépourvu de sens, ne faut-il pas allier la complémentarité de la raison et de la croyance en Dieu, qui répond aux besoins profond de spiritualité si spécifiques à l’être humain, et qui permettrait de promouvoir le sens des valeurs ? Comme l’a dit Malraux si justement :

 « Je pense que la tâche du prochain siècle va être d'y réintégrer les dieux «1… « Le 21ème siècle sera religieux ou ne sera pas «..

dieu

« Le terme « raison » vient du latin ratio qui signifie « calcul ».

Elle se définit comme la capacité qu’a l’Homme de formuler des jugements, mais aussi de faire la différence entre le vrai et le faux, le bien et le mal.

La raison est une faculté sur laquelle on fonde traditionnellement la distinction entre l’homme et l’animal, c'est alors elle qui contrôle la pensée, le langage, la connaissance.

Elle règle également notre conduite, car elle nous donne la connaissance des règles à suivre.

Elle est donc pure, car naturelle, et pratique, car elle nous guide dans notre rapport à l’autre.

La raison ne seraitelle pas alors l'essence de l'humanité ? Celle qui nous élève de la condition animale grâce à la pensée ? La raison apporte t-elle alors des arguments en la faveur de dieu comme le ditSaint Augustin "Crois et tu comprendras, la foi précède, l'intelligence suit" ? De ce point de vue, croire ne serait-il pas le principe même de la raison ? Celle qui mène à l'intelligence et intervient comme un guide ? Croire en Dieu ne serait pas alors une évidence ? Mais la religion elle, se base sur un Dieu unique et parfait, créateur du monde, présidant à ses lois générales, et pouvant y intervenir par des miracles.

Elle se concrétise sous la forme de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales.

A travers la religion se construit la foi.C'est une adhésion ferme et fervente de l'esprit à quelque chose, le plus souvent sans preuve concrète et sans nécessité de se remettre en question.

Il y a alors une contradiction entre raison et religion.

Elle oblige à croire, mais sans savoir. Elle serait alors purement irrationnelle.

La religion ne serait-elle pas alors un interface servant à détourner l'homme de la raison ? Pourtant certains scientifiques croient en Dieu, or, une croyance par définition n’est pas sûre.

Abandonnent-ils alors nécessairement l’usage de leur raison dans le cadre de la croyance ? Mais la raison elle-même ne pousserait-elle pas à croire ? Dans ce cas, peut on vraiment dire qu'il est déraisonnable de croire en Dieu ? La foi entraîne une soumission inconsciente (ou non) de son sort Humain.

Elle oblige à accepter sa condition sans chercher à la modifier, JACQUES BÉNIGNE disait ainsi « Le plus grand dérèglement de l'esprit, c'est de croire les choses parce qu'on veut qu'elles soient, et non parce qu'on a vu qu'elles sont en effet.».

Croire est alors vue comme une maladie, un trouble à soigner.

La remise en question reviendrait à aller à l'encontre de ce que Dieu a donné, sa condition est donc liée à la religion et ne peut être changer.

Ils sont alors contraint d'agréer a la situation par fatalisme et n'essaye aucune tentative de changement, car celle ci serait automatiquement voué a l'echec.

La raison n'a alors plus de place dans la vie des hommes, la réflexion ne serait plus nécessaire dans une vie où tout n'est que l'enchaînement des volontés d'une puissance divine.

Les capacités dont. »

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