croire ce que la morale exige que nous croyions, par exemple que nous sommes libres, dans la mesure même où il s'agit de propositions qui échappent à la raison spéculative.
Publié le 22/10/2012
Extrait du document
«
Le Criticisme
dans le monde sensible, puisqu'il me faudrait la connaître d'une manière déterminée dans son existence et non cependant dans le
temps (chose impossible, car je ne puis, dans ces conditions,
appuyer mon concept sur aucune intuition), je puis cependant
penser la liberté, c'est-à-dire que l'idée n'en contient du moins
aucune contradiction, dès que l'on admet notre distinction criti que de deux modes de représentation (le sensible et l'intellectuel),
ainsi que la limitation qui en découle relativement aux concepts
purs de 1 'entendement, et, par conséquent, aux principes décou lant de ces concepts.
Admettons maintenant que la morale
suppose nécessairement la liberté (dans le sens le plus strict),
comme propriété de notre volonté, en posant
a priori comme
données de la raison des principes pratiques qui en tirent leur
origine,
et qui, sans cette supposition de la liberté, seraient
absolument impossibles; admettons aussi que la raison spécula tive ait prouvé que la liberté ne se laisse point penser; il faut alors
nécessairement que cette supposition, la supposition morale,
cède à celle dont le contraire renferme une évidente contradic
tion, c'est-à-dire que la
liberté, et avec elle la moralité (dont le
contraire ne renferme pas de contradiction, quand on ne suppose
pas préalablement la liberté) cèdent la place au
mécanisme de la
nature.
Mais comme il me suffit, au point de vue de la morale, que
la liberté ne soit point contradictoire en elle-même et que par conséquent elle puisse du moins être pensée; comme aussi, dès
qu'elle ne fait point obstacle au mécanisme naturel de la même
action (prise en
un autre sens), il n'est pas besoin d'en avoir une
connaissance plus étendue, la morale peut garder sa position
pendant que la physique conserve la sienne.
C'est ce qui
n'aurait pas eu lieu, si la critique ne nous avait pas instruits préalablement
de notre inévitable ignorance relativement aux choses en soi, et si elle n'avait pas borné à de simples phénomènes toute notre connaissance théorique.
On peut encore montrer cette utilité des
principes critiques de la raison pure en envisageant les concepts
de
Dieu et de la simplicité de notre âme, mais je laisse cela de côté pour êtré court.
Je ne saurais donc admettre Dieu, la liberté et l'immortalité selon le besoin qu'en a ma raison dans son usage
pratique nécessaire, sans repousser en même temps les prétentions
de la raison pure à des vues transcendantes, car, pour atteindre à
ces vues, il lui faut se servir de principes qui ne s'étendent en réa lité qu'à des objets de l'expérience possible et qui, si on les
applique à une chose qui ne peut être objet
d'une expérience, la
24.
»
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