cours sur l'art
Publié le 05/12/2019
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I Chapitre l’art. Plan : A- Qu’est-ce que l’art? B- Quelle est sa fin? C- La question de la muséographie et de la responsabilité politique en matière de protection et de valorisation des arts . A - Qu’est-ce que l’art ? Support n°1 : Texte de Hannah Arendt p.96. Ce texte est l’occasion de travailler un nouveau point de méthode. ??Point de méthode n°4 : l’interrogation philosophique (apprendre à mettre un texte en question). C’est la première action à mener face à un texte, après la lecture (cursive et analytique qui amène à identifier thèmes et principales idées). L’objectif principal de ces actions est la réussite de l’explication de texte. (4 h au bac). Celle- ci se réussit étape par étape. Apprendre à mettre en question un texte est la 1ère étape. Entraînement sur le texte de Hannah Arendt : En gros les étapes vont être les mêmes que celles qui ont déjà été vues avec Bachelard : vos outils : 2 points de méthode vus jusqu’ici : n° 1 (la lecture cursive et analytique), n°2 (est- ce grave si on a des avis différents sur un texte?) et votre synthèse. C’est ensuite et sur la base de différents résultats (de la lecture analytique, et de la synthèse réalisée) qu’on peut pourra faire apparaître et exprimer les questions que pose ce texte. 1) faire une lecture analytique. Choisissez l’une ou l’autre des techniques revues (identification de thèmes par paragraphe / ou recherche de mots clés, d’oppositions, de termes en relations / ou identification des idées essentielles) 2) Faire une synthèse des principaux questionnements du texte puis (une fois fini le point précédent) de ce que ce texte vous inspire à vous comme questions. Exercice : Le texte distingue deux sortes d’objets. Lesquels ? 1) Faire un tableau classificatoire.- exercice fait en classe. Énoncé : dans ce tableau, classez les adjectifs qualificatifs dédiés respectivement aux objets d’usage et aux œuvre d’art. (lecture analytique. Outil choisi et imposé : l’ordre linéaire du texte, collectage des mots clés ; les adjectifs qualificatifs choisis par H.Arendt) Partons de ce qu’on voit dans le texte : il existe un point commun entre eux : « une certaine permanence ». Donc un rapport au temps. On choisit cette idée pour commencer le tableau. Objets d’usage Œuvre d’art - périssables - on les use - on les abîme - ils sont jetables en fonction de leur perte d’intérêt. - consommables remarque : une critique de la société de consommation. A savoir : Hannah Arendt est une marxiste allemande. Hannah Arendt critique ici le choix de la société libérale occidentale. Les échanges qui y sont mis en place sont basés sur le choix de la société de consommation. Effet : on passe son temps à consommer en pensant que c’est épanouissant. Non seulement ce n’est selon elle pas le cas, (il faudrait préférer être qu’avoir), mais le temps passé dans notre vie à consommer est perdu pour son équivalent temps en esthétique. Or la vie est courte. Ce temps perdu ne se rattrapera pas… Il faut le savoir... D’autre part, nous passons à côté de l’art, et pire, nous avons tendance à croire qu’il peut se consommer, ce qui est en méconnaître la nature éminemment respectable de l’art, et lui manquer de respect. Pire : on court par inconséquence le risque de le faire disparaître, sans même nous en rendre compte. L’inconscience totale en matière d’art est la faute des fautes selon cet auteur. Typique d’êtres incultes, que la société de consommation tend à produire à leur propre insu, cette inconscience peut cesser si on y réfléchit et si on décide de… voir la société de consommation pour ce qu’elle est : un avilissement de notre être. Message : défendons notre capacité à faire autre chose que de nourrir le capital et à croire que la vie est dans l’avoir. Et pensons à l’art dont nous sommes capables (à contribuer à l’art, à développer nos talents artistes, etc...). - durable sur une échelle qui va crescendo jusqu’à l immortalité. (idée : toute œuvre d’art possède au moins une immortalité potentielle) - ils sont exposés, fragiles (à protéger de notre inconscience, de notre manque de sérieux à leur égard). - par essence, elle échappe à la consommation. → correction : - durée ordinaire - produits de consommation - des fonctions définies, ce qui est la cause de leur intérêt pour les hommes, et donc aussi de leur valeur. (Ils perdent leur valeur quand ils n’ont plus d’intérêt, par exemple s’ils sont usés, ou obsolètes). -fabriquées pour les hommes (…) Qu’est- ce que cela révèle de la pensée de l’auteur ? Une approche marxiste qui défend et valorise l’outil, le produit, mais critique la société de consommation et un de ses effets majeurs : la consommation et le manque de valorisation de l’objet, qu’on jette dès qu’il ne présente plus d’intérêt à nos yeux. → correction : - immortalité potentielle. - peuvent (au sens aussi où ils risquent ) d’être des produits de consommation ; mais ils ne le sont pas par nature et doivent même en être protégés. - clairement supérieures à toutes les autres œuvres humaines dans leur durée. - aucune fonction dans le processus vital de la société. - fabriquées pour le monde - (de fait, ou par principe ?) elles ne sont pas consommées comme des biens de consommations. Écartées de la sphère des nécessités. La culture est accomplie quand leur distanciation par rapport aux nécessités est accomplie. (…) idem Une valorisation de l’œuvre d’art, au nom de l’art lui-même, comme plain accomplissement des compétences culturelles de l’homme, et au nom de la valeur de la culture elle même. Culture générale : Présentation du marxisme (à poursuivre Lundi 30 octobre) Qu’est- ce que le marxisme ? C’est une pensée politique, mais penser qu’ au sens philosophique, c’est d’abord une pensée économique (Karl Marx travaille avec l’économiste Engels) bâtie sur une philosophie (au sens d’interprétation) de l’Histoire. Marx détermine un principe moteur commun pour toute culture : les échanges marchands. Essentiel : pour Marx, toute culture est culture (dans les 3 sens du terme vus en cours) ssi on conçoit que la seule cause vraiment agissante ce sont les conditions concrètes de ses échanges marchands. C’est donc l’économie mises en place par les groupes sociaux qui causent le début du processus culturel ( la manière dont les échanges marchands sont organisés a des effets sur la formation de telle ou telle culture, son apparition ou sa disparition, son devenir dans l’histoire). Or : a) qu’est- ce qui détermine les échanges marchands ? La fabrication de produits. b) Et qu’est- ce qui détermine cette fabrication de produits ? L’organisation du travail. (reprise lundi 30 septembre) Conclusion : L’organisation du travail détermine le sens que prend pour ses membres le processus culturel, et la direction que prend la culture dans l’histoire (hégémonique/ soumise à une autre culture comme un « vassal » à son « suzerain »). Lundi 30 septembre : vidéo su Hannah Arendt : YouTube : Hannah Arendt : Une œuvre, une vie, un monde en partage. Émission France Culture la nuit 2) Faire une synthèse des principaux questionnements du texte puis (une fois fini le point précédent) de ce que ce texte vous inspire à vous comme questions. Thème du texte : thème critique de la société de consommation, ton défensif. Problème(s) philosophique(s) du texte de H.A : qu’est-ce qu’une œuvre d’art ?, Faut-il défendre les arts et pourquoi ?, Les Hommes sont-ils toujours conscients de la valeur de l’art ? Lundi 7 octobre : → Correction poly : a) Idée essentielle sur les œuvres d’art D’après Hannah Arendt les œuvres d’art sont un moyen privilégié pour que le processus culturel s’accomplisse pleinement. Ces œuvres, à la différence des « objets d’usage » ont un pouvoir propre pour réussir cet accomplissement : d’où vient ce pouvoir ? Il vient des propriétés de l’œuvre d’art, dont le texte nous donne une liste. (Utilisez le tableau colonne de droite pour construire une liste courte et cohérente). On peut donc conclure que les œuvres d’art sont des objets plus précieux que tous les objets inventés ou créés par les hommes. Les superlatifs abondent à la fin du texte. Ce sont des raisons qui suffisent à les défendre contre les dérives de la société de consommation qui se développe dans les pays à économie libérale (années 50 : ce sont les années où se développent la société des loisirs dont le cadre est la société de consommation). b) Conséquence : nous pouvons définir la nature de l’art à partir de ce texte : L’art est un genre. Les œuvres d’art sont des objets qui réalisent ce genre. D’une manière générale on note que, s’il passionne les philosophes, il les conduit aussi à des difficultés : difficile en effet d’en définir la nature, la fin, ou simplement d’en donner une définition. Certains considèrent qu’il a une fin (mais laquelle? Beaucoup de discussions sur ce point est- ce le beau ? l’expression ? Là aussi, de nombreux débats, et de tendances existent. D’autres philosophes considèrent qu’il ne peut être question de lui assigner une fin. D’abord parce que comme on a avec l’art un des sujets philosophiques qui rend difficile un travail normal de définition,Ces difficultés ont pour cause l’objet particulier qu’est l’objet d’art, et le genre particulier d’activité humaine qu’est l’art. Tout y est finalement toujours un peu mystérieux, inexplicable. Ensuite parce qu’il ne peut pas a priori être question de considérer que l’art doit avoir telle ou telle fin. Ce serait nier l’art comme lieu de liberté, de créativité. Mémo : dans tous les textes que vous pourrez lire sur l’art, essayez d’identifier le type de discours qui y est tenu : en fait il l’apologie et pourquoi ? La critique d’une conception philosophique sur l’art est- elle en jeu ? Si oui laquelle ? Pour aller plus loin : vous trouverez en annexe un document de TPE élève. Académie de Lyon: document source tpe 1 consommation années 1945 aux années 60. Un nouveau type de consommation La société des années 50 débute à la suite de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Cette décennie marque le début de la société de consommation que l’on connaît aujourd’hui. Après les privations de la guerre, cette société a su se relever et redéfinir les bases de la consommation notamment grâce à l'intervention de l’État et la mise en place d'un « État-providence ». Ce dernier est une vision de l'État où celui-ci intervient et régule dans une zone plus étendue au sein des domaines économiques et sociaux. Il se traduit par un ensemble de mesures ayant pour but de redistribuer les richesses et de prendre en charge différents risques sociaux comme la maladie, la vieillesse, l'emploi, la famille... L’État-providence est fondé sur la solidarité entre les différentes classes sociales et la recherche de la justice sociale.Grâce à cette société de consommation, la production de biens a pu augmenter progressivement. On a assisté à une amélioration des conditions de vie et à une augmentation des revenus. Le pouvoir d'achat des salariés a alors été multiplié par 2.5 entre 1951 et 1975 et l’intérêt pour les appareils ménager a marqué les années 50. Ceci fait ainsi progresser la consommation des biens matériels et l’encadrement médical, baisse le taux de mortalité et augmente l’espérance de vie. On observe une transformation de la société traditionnelle et rurale qui devient de plus en plus urbaine. Le monde ouvrier s’efface, les paysans sont de moins en moins nombreux et les employés, ainsi que les cadres, se multiplient. Ce sont les « trente glorieuses » avec le plein emploi et 20 millions d’actifs, un taux de croissance du PIB en volume de +8% (d’après l’INSEE), un faible taux de chômage (1,4% d’après Alternatives économiques) et le début de la société de consommation. L’éducation a également beaucoup progressé grâce à la démocratisation de l’enseignement, par conséquent le niveau moyen a augmenté. De nouvelles technologies apparaissent, comme la télévision, véritable symbole de la société de consommation, qui s’installe dans presque tous les foyers français. ________________________________________________________________________ Sujet possible de réflexion : en quoi les œuvres d’art sont-elles menacées dans le processus de la consommation ? Ne faut-il pas en faire un objet à consommer pour que l’art puisse être créatif, et pour favoriser le développement et la pratique des arts ? (c’était le projet de Condorcet au XVIIIème siècle). B - Quelle est la fin de l’art ? Réponse à la question 1 sur le texte de Hegel Cette question nous amène à entrer dans une partie du chapitre la conscience. ________________________________________________________________________ Données de neuropsychologie : les structures et les repères spatio-temporels de notre conscience. - La réflexion sur la conscience est présente dans la philosophie depuis longtemps. Le premier philosophe à avoir prononcé le terme de « conscience » étant officiellement Saint Augustin. De nos jours la Philosophie a intégré les apports théoriques et expérimentaux de la neurobiologie et de la psychologie. La conscience, à travers ses états (le sommeil, la veille, dans laquelle on comprend le sommeil, mais aussi le coma), fonctionne toujours d’après des structures et des repères spatio-temporels qui déterminent sa façon de se représenter le réel. Ces repères dépendent d’abord de la constitution de nos organes sensoriels. En clair : la façon dont notre œil fonctionne, ou plus généralement l’ensemble de nos organes de la perception, et jusqu’à la posture de notre corps dans l’espace, tout cela aurait un rôle déterminant sur la constitution de ces repères, et sur leur mémorisation. (un document au choix: YouTube, Steven Laureys, neurochirurgien au CHU de Liège. Toute vidéo exploitable). Préalablement à ces découvertes dues aux sciences cognitives, Kant parlait déjà de « catégories de notre entendement » à propos de l’espace et du temps. La question était : comment les peintres de l’École Hollandaise de peinture s’y prennent- ils pour nous faire voir le réel autrement ? Réponse : ils transforment l’usage habituel de ces repères. Dans l’expérience ordinaire, - notre rapport au temps nous donne l’impression d’un passage d’un moment à l’autre dans une chronologie - de même pour l’espace : nos yeux se focalisent sur certains objets, au détriment des autres. La conséquence logique à retirer de cela c’est que nécessairement une partie, et même une grande partie du réel nous échappe, tout simplement parce que nous sommes focalisés sur ce qui nous attire, nous intéresse, nous motive dans l’instant, et que d’autre part, nos facultés de perception ont leur limite. Nous sommes donc inconscients d’une bonne partie de la réalité que nous vivons pourtant concrètement dans l’expérience que nous en faisons. A retenir : Le terme inconscient a 2 sens principaux - il désigne ce dont nous ne nous rendons pas compte mais qui est pourtant présent dans notre espace spatio-temporel de l’instant. - il désigne la force psychique analysée par la psychanalyse (créateur : Freud). ________________________________________________________________________ Après ces éléments extérieurs à notre chapitre, mais pourtant utiles pour notre texte, réponse à la question : D’après Hegel, ce qui est typique de cette école c’est qu’elle vise à modifier notre représentation du réel ? - Comment d’après Hegel les peintres s’y prennent-ils pour parvenir à cette modification, et du coup provoquer en nous de l’émotion ? Des procédés techniques sont en cause. Lesquels ? Documentation de 2 pages en complément. Rappel : cette question intéresse tout un corpus d’auteurs : Kant, Hegel en font partie. Deux questions se posent Vendredi 11 octobre Plan de la séance : La séance se déroulera en 2 parties dans le cadre de la préparation du DM sur le §3, (Kant, p. 98 de votre manuel). 1ère partie : Texte n° 2 Kant - nous allons étudier ce texte de Kant, (à situer dans le plan de votre cours en A « qu’est- ce que l’art ? » après le texte de Hannah Arendt. Ce texte achèvera la partie A du plan et fait transition vers la partie B). Son titre Qu’est- ce qu’une œuvre d’art ? (en lien sur Toutatice à la date du 11 octobre, accompagné d’un exercice de lecture → voir poly). Il permet de mieux comprendre le texte de votre DM, car il en est un préalable. Votre sujet : c’est le génie qui est en question. Ce texte 2 de Kant met en valeur le caractère typique de l’œuvre d’art : le lien initial avec un créateur. Ce texte nous permet de comprendre alors ce que c’est qu’un créateur. 2ème partie : préparation de votre DM. Ce qui vous est demandé : de rédiger une synthèse qui corresponde aux attentes d’une introduction d’explication de texte. Vous trouverez le point de méthode concerné en fin de ce document, en 2ème partie. Déjà vus : - ??point de méthode n° 1 avec les outils de la méthode analytique - ??point n° 2 « est- ce grave si sur un même texte on a des avis différents pour identifier son ou ses thèmes et idées ? » - ??point n° 3 : la synthèse sa forme, ses usages, voir corrigé du texte de Bachelard. 1ère heure : étude du texte de Kant Qu’est- ce qu’une œuvre d’art ? Texte d’Emmanuel Kant « On se plaît à nommer œuvre d’art le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits qui constituent les ruches), mais ce n’est qu’en raison d’une analogie (ressemblance établie par l’imagination entre deux ou plusieurs objets de pensée essentiellement différents) avec l’art. En effet, dès que l’on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion rationnelle, on déclare aussitôt qu’il s’agit d’un produit de leur nature (de l’instinct, de l’innée), et c’est seulement à leur créateur qu’on l’attribue en tant qu’art ». Extrait. Emmanuel Kant. Critique de la faculté de juger. 1790. Observons ce texte. On doit d’abord dire qu’il est un préalable nécessaire à l’étude du sujet de votre DM sur le génie. Ce premier texte de Kant en est un préalable car il cherche à définir l’œuvre d’art, et il s’achève en disant que l’œuvre d’art, pour être bien comprise, doit être reliée à sa cause : l’action d’un esprit véritablement créateur. Or qu’est-ce qui caractérise un tel esprit ? Justement : le génie. Commençons par étudier l’extrait ci-dessus. Poly : Exercice sur le texte de Kant. a) Culture philosophique : Kant : Selon lui, pour commencer à comprendre la nature des œuvres d’art, il serait utile de les distinguer des autres types de productions que nous pouvons rencontrer et il pense utile de les distinguer : - des œuvres de la nature - des œuvres techniques - des produits de la connaissance. On rencontre du génie dans ces 4 formes de production, on peut même en trouver dans les produits de la nature, c’est-à dire là où l’homme n’intervient pas. Mais l’œuvre d’art est très particulière : elle ne se confond pas avec ces 3 autres types d’œuvre. De même, le génie qu’on y trouve, et qui est celui de l’artiste, ne se confond pas avec celui qu’on trouve dans les autres œuvres (y compris dans la nature si on pense qu’il s’y manifeste une forme de génie. C’est d’ailleurs ce que pense Kant, qui est un philosophe naturaliste croyant. Pour information : il a été élevé dans la tradition de la religion protestante). b) revenons au texte ci- dessus. - Que fait Kant ? Il s’interroge sur le sens qu’il y a à dénommer « œuvre d’art » les alvéoles de cire qu’on trouve à l’intérieur des ruches. - Le texte pose en fait 3 questions 1- Avons-nous raison ou non d’employer ce langage et cette expression ? 2- Si oui dans quelles limites (et pour Kant, il y en a) 3- Et quand nous le faisons, cette expression est-elle à prendre au sens propre ou au figuré. - Quelles sont les réponses de Kant ? ( on parle de sa « thèse » sur ces questions). 1- Kant comprend très bien le fait de qualifier d’« œuvre d’art » le travail des abeilles. En effet, les abeilles produisent un travail tout à fait admirable. C’est du moins ce qu’une réaction immédiate peut nous entraîner à dire. On retient ici une première conséquence pour la définition générale de l’œuvre d’art : pour Kant une œuvre d’art c’est une œuvre qu’on peut admirer. Or, les œuvres de la nature peuvent donc être qualifiées d’œuvres d’art : elles ont quelque chose d’admirable, comme par exemple ici, dans ce texte : - les alvéoles de cire des ruches, en tant que telles, comme objet particulièrement bienfait, ingénieux. - mais aussi les abeilles elles-mêmes, dans leur capacités à produire un tel travail. Limite : cependant si Kant reconnaît que nous avons raison de qualifier d’œuvre d’art ce travail des abeilles, c’est dans une limite explicitement donnée 2- En effet, les abeilles produisent un travail, mais en étant poussées par « l’instinct, l’innée ». Or pour Kant, une œuvre d’art véritable est basée sur un critère qui est présent dans le texte : sur une « réflexion proprement rationnelle ». 3- Si cette expression a du sens, c’est donc au sens figuré. Car au sens propre, qu’est-ce qui est vraiment admirable dans le cas des abeilles et de leur travail ? Les abeilles elles-mêmes, comme création de la nature. Mais aussi par rebond la nature en elle-même, car elle est peut-être la création d’un créateur. Culture générale : Sur ce point, par exemples, les déistes qui pensent qu’une puissance surnaturelle d’ordre métaphysique a crée la nature à l’échelle de l’univers, en ayant au préalable conçu rationnellement son ordre et ses lois, s’opposent aux matérialistes, qui pensent que c’est dans la matière qu’il faut chercher les causes de l’ordre naturel des choses). Et enfin, comme il peut y avoir des œuvres vraiment admirables dans les domaines de l’action, de la technique, et de la connaissance, au sens propre, une œuvre d’art est le qualificatif qu’on peut légitimement donner aux production dans un domaine particulier : celui des Beaux-Arts. Le domaine des Beaux arts, pour Kant, c’est le domaine des œuvres qui ont pour seul but la beauté, ou elles-mêmes (idée qu’on a déjà vu chez Hannah Arendt). Conclusion sur ce texte : Pour sortir de ce texte, posons la question à laquelle il aboutit : Qu’est- ce qu’un créateur alors ? C’est un être (ou une puissance surnaturelle, si on envisage qu’il y a un créateur de la nature, comme par exemple Dieu), doté d’une puissance de réflexion rationnelle telles qu’elle lui permet de créer des objets admirables. Mieux : des objets qui, une fois créés, ont une autonomie. Comme les abeilles qui une fois crées vivent leur vie d’abeille, réalisent leurs capacités de bâtisseuses de ruche. Ou comme les œuvres d’art qui, une fois crées, semblent avoir leur vie propre. Leur auteur peut mourir : elles continuent de faire effet. En clair : un créateur, c’est un être qui a du génie. Mais qu’est-ce que le génie ? 2ème partie de la séance : Préparation du devoir sur le texte p.98 3ème § . Vous aurez une synthèse d’introduction à rédiger. (Pas de plan à faire,seule la synthèse pouvant répondre aux exigences d’une introduction de philosophie). a) ?? - votre appui en méthodologie : une fiche sur la synthèse et ses fonctions. - les points de méthode à revoir : les points de méthode sur la lecture (n°1 et notamment les outils de la méthode analytique). Le point n° 2 (est-ce grave si on a des points de vue différents sur un thème, sur le pb de l’auteur et sa thèse ? Réponse non). La synthèse : (point de méthode n° 3) Fiche sur la synthèse (à relire) Fiche de révision et de préparation au DM, 1er devoir évalué. ?? Point de méthode n°4 : la synthèse : - elle est composée à partir de mots simples (termes génériques) qui garantissent la clarté - elle est brève (elle a la forme d’un résumé) - elle a 3 fonctions essentielles (introduction, transition, conclusion). A ce stade de l’année, nous travaillons la synthèse parce que nous nous dirigeons vers un cours de méthodologie de l’explication de texte, et qu’il faut d’abord savoir faire une synthèse avant de voir ce qui est attendu en philosophie selon les usages classiques de toute synthèse, et qu’on retrouve aussi en philosophie mais précisons déjà ces 3 formes, et retenez-les : Pour toutes les disciplines, la synthèse a 3 usages : 1- elle peut servir d’introduction 2- elle peut servir de transition entre deux ou trois parties dans le développement. 3- elle peut servir de conclusion. Ces usages valent pour toute synthèse et dans toutes les disciplines qui ont recours à l’ expression littéraire (Sociologie, Économie, Histoire, LV). Remarque importante : Chaque discipline peut avoir ses exigences, ses recommandations, sur le contenu de l’introduction et de la conclusion. Nous y reviendrons mais dès maintenant sachez qu’il n’y en a pas d’aussi formelle en Philosophie qu’en Français. Par exemple, l’introduction en explication de texte de philosophie doit mentionner le problème philosophique précis, la thèse de l’auteur résumée et ses enjeux possibles ou visibles. On peut indiquer un plan mais ce n’est pas obligatoire. On peut présenter l’auteur mais ce n’est pas obligatoire non plus. On doit par contre avoir une présentation globales et sentir une mise en question du texte, de la précision, une vraie dynamique de la démarche. - Toute synthèse est la phase d’aboutissement du travail préalable de lecture et suppose que cette phase (voir point de méthode n°1 : La lecture cursive, la lecture analytique et ses 3 outils principaux, soit la recherche des idées essentielles avant d’établir une hiérarchie, et/ou la recherche des thèmes par § dans l’ordre linéaire suivi d’un résumé, soit par mots-clé et recherches d’associations, sans souci de l’ordre linéaire). b) ??Point de méthode n°5 : qu’y-a-t-il dans une synthèse dont la fonction est l’introduction d’une explication de texte en philosophie ? Les grands principes : - Dans toutes les disciplines, une introduction est une synthèse qui doit répondre à certaines exigences. - Chaque discipline a ses exigences. - En philosophie, les exigences ne sont pas les mêmes que dans les autres disciplines (en Français, en SVT, en Histoire, en LV). Que doit contenir une synthèse destinée à faire une introduction en philosophie ? Ce tableau vous éclaire : on y trouve à gauche ce qu’il faut, à droite ce qui est laissé à votre libre choix. Sachez qu’à la base, vous êtes libre de décider de votre choix à droite du tableau: philosopher, c’est penser, conduire une discussion, une réflexion. Personne n’a à vous dicter vos choix. Faites simplement ce qui vous semblent intéressant dans le contexte, sans stress. Par contre il faut les éléments de gauche (colonne « obligatoire ») Obligatoire - le thème principal de l’extrait (traduisez le par un terme désignant le champs qui vous semble le plus appartenir à celui des interrogations philosophiques occidentales. En général, un texte réfléchit sur un thème moral, ou /et politique, ou épistémologique, ou esthétique, ou sur le sujet et son existence, ou en relation avec elle. - à mentionner obligatoirement aussi : le(s) problèmes philosophique(s) de l’extrait (= question objectivement présente dans un texte et que l’on peut identifier à travers sa lecture) - Ensuite il faut mentionner la thèse de l’auteur. - On veut voir aussi les enjeux possibles (son but identifiable par le texte). - Enfin, le tout doit manifester une attitude guidant le lecteur, par principe ignorant du texte, et motiver sa curiosité pour lire la suite. Possible : si cela vous plaît ou vous semble utile, mais non obligatoire. - une présentation de l’auteur -l’annonce d’un plan à la fin. A retenir : - Un problème philosophique répond à 2 critères : 1- il a toujours une forme générale. Il peut se poser à un philosophe mais aussi à toute personne, ou philosophe autre que lui. 2- D’autre part il a une certaine gravité. Le problème philosophique peut être formulé sous forme de question ou de phrase affirmative - La thèse c’est ce que l’auteur pense personnellement du problème philosophique qui se pose à lui et sur lequel il travaille. Même s’il vous semble dans ce qu’il dit se rallier à une école philosophique, il y apporte alors sa pensée philosophique propre. (= réponse de l’auteur au problème philosophique) c) Une guidance pour votre lecture analytique. Dans Toutatice en PJ Vendredi 18 octobre. Bilan de la semaine et révision de la structure du cours : Nous terminons les deux dernières parties du chapitre sur l’art avec le texte de Hegel. Ce texte est, (on l’a dit) typique de ces deux questionnements classiques sur l’art en philosophie occidentale. Le plan du cours est : A- qu’est- ce que l’art? B- quelle est sa fin? C- la question de la muséographie et de la responsabilité politique en matière de protection et de valorisation des arts . Dans ce plan : le texte de Hegel établit une thèse aussi bien pour A que pour B. Il nous a permis une ouverture à d’autres chapitres relatifs à d’autres notions du programme. - la conscience (notion le sujet) - la connaissance du vivant (notion la matière et l’esprit, épistémologie) - la liberté, le rôle de l’éducation (notion la politique, notion la morale) Ce que vous avez écrit est à mémoriser car nous ne reviendrons pas sur ces points quand nous étudierons ces notions. Objectif de la séance Méthodologie de l’explication de texte. - Les principes de l’exercice (document ac-grenoble) A noter : les p.1 et 2 de ce document remobilisent les connaissances des points de méthodes vus depuis la rentrée (points de méthode n°1 : la lecture, 2 : est- ce grave si sur un même texte on a des avis différents?, 3 : la synthèse, et ses différentes fonctions et places dans une copie, 4 : comment exploiter les figures allégoriques d’un texte?, 5 : L’introduction d’explication de texte/L’introduction et ses contenus obligatoires et facultatifs). ??Comment organiser un développement d’explication de texte? Il faut donc organiser votre travail. Cela signifie distinguer 2 choses : 1) organiser une stratégie de travail en 4 h le jour du Bac. 1ère heure : lecture et analyse du texte avec les outils choisis. Objectif : identifier thème, problème philosophique, thèse (comprenant les arguments et l’articulation des idées de la thèse), enjeux et rédiger une introduction, concevoir et réaliser un plan, et sélectionner dans le cours de l’année les éléments choisis pertinents. 2ème, 3ème, 4ème : rédaction, adaptation et petits changements éventuels du plan. 2) organiser votre copie. Vous avez le choix entre deux possibilités : - Un plan en 2 parties - Un plan en 3 parties Quel que soit votre choix : La 1ère partie d’un plan est toujours consacrée à la thèse de l’auteur. Il est conseillé de formuler son titre par une question. Et d’organiser des sous parties, chacune consacrée à des aspects différents de la thèse. (Il faut donc hiérarchiser les éléments de la thèse au préalable) Pensez à placer les éléments de cours judicieusement choisis pour valoriser votre analyse. C’est un critère de notation. Deuxième partie, ou deuxième et troisième partie (plan socratique/plan dialectique) : vous y traitez plutôt l’intérêt philosophique de la thèse pour le problème philosophique, et les enjeux. Exercice sur texte de Hegel (voir poly : Hegel et la peinture hollandaise) Les deux dernières parties du chapitre sur l’art sont traitées avec pour base de réflexion le texte de Hegel (Hegel et la peinture hollandaise) distribué en cours. Ce texte est, (on l’a dit) typique de ces deux questionnements classiques sur l’art en philosophie occidentale (la fin qui serait celle qu’on pourrait assigner à l’art, et vue sa valeur culturelle, la question de la pensée sur une muséographie qui s’avère nécessaire pour le processus culturel au sein des États, et de la responsabilité politique en matière de protection et de valorisation). Sur la fin de l’art, pensez à élargir par des lectures les réflexions engagées. Toute cette partie de votre travail concernant le cours seront à exploiter après avoir pris soin de sélectionner ce qui est pertinent, dans les exercices de méthodologie proposés à la fin de ce document qui, lui, donne des clés pour comprendre comment construire une explicaiton de texte de philosophie. ??Méthodologie de l’explicaiton de texte Les pages suivantes contiennent dans l’ordre : 1) Les principes de l’exercice et les attentes du jury à l’examen du bac 2) La chronologie des tâches qu’il faut prévoir pour réussir un bon travail (celui qui répond aux attentes. Des qualités de forme et de fond sont attendues). - vous y trouverez un rappel (comment réussir une introduction ? comment concevoir un plan de développement ? comment concevoir et réaliser une conclusion ?. 3) Des questions sur la place de vos connaissances et la manière de bien utiliser votre cours au cours de tout ce travail. 4) Enfin : 2 exercices d’entraînement, à faire en autonomie et à votre rythme. 1) -Les principes de l’exercice (document ac-grenoble) - Ce qui est demandé au Bac : a) On demande au candidat de faire la preuve d’un volonté d’éclairer l’ensemble du contenu d’un texte, à partir des éléments dont il dispose, à commencer par l’extrait. Le jury valorise une interrogation active, visible sur son contenu, visant d’abord à identifier les problèmes philosophiques et comment l’auteur y répond (sa thèse, ses enjeux), puis à nourrir l’analyse de connaissances du programme choisi. b) Point de départ : La connaissance de l’auteur n’est pas requise (c’est écrit sur l’énoncé en bas de l’exercice, accompagné de la mention essentielle : « il faut et il suffit que l’explication rende compte par une analyse précise du problème dont il est question ». Prenons le temps d’observer soigneusement ces exigences. Elles conditionnent votre stratégie de travail comme la construction de votre copie. 1 : « la connaissance de l’auteur n’est pas requise ». Cela signifie que vous n’êtes pas obligé de connaître l’auteur, ni son œuvre. Le discours de la philosophie est intemporel. Peu importe qui l’a écrit. Au niveau de la terminale, il faut de la rigueur mais donc, pas au niveau d’un savoir encyclopédique sur l’auteur. Si on suit à la lettre l’exigence : la rigueur est de mise, mais seulement sur le contenu du texte (pb, thèse, enjeu, thème, arguments et/ou type d’arguments, intérêt philsophique pour les pb philosophiques du texte, et par extension, pour la philosophie elle-même). Remarque : Bien sûr si vous avez des connaissances sur l’auteur, elles seront appréciées. Elles ne sont simplement pas requises. Vous pouvez donc avoir la moyenne, et au-delà avec la pertinence de l’explication du contenu. C’est dans le contenu du texte qu’on trouve des idées. Pas dans le nom de l’auteur. Rappelez vous ce principe. Cela peut vous aider à ne pas dériver dans l’effet « catalogue de connaissances ». On juge que c’est du remplissage… Les excellentes notes (au delà de 17/20) sont celles qui montrent l’utilisation judicieuse et mesurée des connaissances sur l’auteur. On peut avoir 20/20 sans. Les copies qui ont 20/20 sont lues en commission d’examen. Soit devant 15 personnes et discussion. De même celles qui ont moins de 5/20. 2 : « il faut et il suffit que l’explication rende compte par une analyse précise du problème dont il est question ». On voit bien que le contenu du texte est ce dont il faut s’occuper en priorité. Découpons cette phrase terme à terme. - « Le problème dont il est question » : c’est le(s) problème(s) philosophique(s) central(aux). Mais cela peut être aussi ce qui peut être pour l’auteur un problème (quand un auteur fait référence à une discussion qui lui pose problème par exemple). D’excellentes copies peuvent être faites sans rien d’autre que le souci du texte. Pour cela il vous faut la maîtrise de votre cours et notamment du cadre des discussions et des sujets de discussion philosophiques de la philosophie occidentale. Mais en aucun cas l’exposé de connaissances n’est à rechercher ; Visez plutôt une illustration choisie et percutante, assez synthétique surtout. - « il faut et il suffit que l’explication rende compte du problème dont il est question » : Il est impératif d’identifier le problème, d’expliquer en quoi il fait problème, et d’identifier la thèse, comment et pourquoi elle répond au problème, et si les enjeux sont atteints. Et cela suffit. Par contre, il faut beaucoup de rigueur dans l’analyse : il faut qu’elle soit précise. Mais là aussi, cela suffit. Remarque 1 : on retrouve l’idée précédente : pas d’exposé de connaissance. Votre objectif : ciblez de l’interrogation du contenu, de l’analyse active puis des développement de réponses par le textes aux questions que vous posez, pour à terme, éclairer le lecteur, qui veut qu’on lui explique. Mais il est certain que quelques connaissances sont un plus, même si elles ne sont pas exigées. Remarque 2 : comment faire une analyse précise ? Il faut la construire. Il faut un plan. Et retenez que : - si la connaissance de l’auteur n’est pas requise, il faut impérativement une mise en lumière des éléments que le texte contient. Pensez pour votre expression à traduire votre réponse à cette exigence : construisez d’abord un questionnement (sur telle ou telle idée, en partant de votre sensibilité, en laissant parler ce qui vous frappe). Puis de là, analysez les réponses de l’auteur ; approfondissez-les, reliez les à un débat philosophique rendu sensible par l’écriture du texte, que vous pouvez deviner implicitement. Exprimez tout ce qui est implicite selon vous. Le jury apprécie cette démarche, sa rigueur par rapport au texte, le souci permanent de se méfier de la surinterprétation. Le jury apprécie aussi les copies qui n’hésitent pas par ailleurs à mettre en valeur ses différents sens possibles. - l’essentiel est le respect du contenu du texte. c) Révision : Pensez donc d’abord à votre posture mentale : - Il ne s’agit jamais de réciter un cours. - Mais de mener une réflexion philosophique face à un lecteur à considérer comme un interlocuteur, dans une discussion autour d’un texte imaginaire. - Il faut donc mettre d’abord le texte en question (n ‘hésitez pas concrètement à formuler des questions simples), pour ensuite l’analyser. Ce sont les deux premiers moments d’une explication de texte en philosophie, adressée par écrit à un lecteur supposé dans l’ignorance. - On attend cette prise en charge du lecteur. Cela s’explique par le fait que la Philosophie est discussion d’idées. Donc les idées d’un auteur dans un extrait doivent être expliquées et discutées, et dans l’ordre, d’abord expliquées avant d’être discutées (synonyme de « commentées »). - D’où l’idée que vous devez penser que votre copie devra rendre sensible une sorte de mouvement de bascule constant entre explication et commentaire. - Si l’explication concerne la thèse de l’auteur et son apport au problème philosophique, le commentaire concerne plutôt son intérêt philosophique, si ses enjeux sont atteints ou si vous identifiez une limite ; notez que les enjeux peuvent être explicites ou implicites. Souvent, il faut les identifier car ils se devinent, ou on peut logiquement en faire l’hypothèse à partir de ce qu’on lit. Note : ce mouvement de bascule peut être visible dans le plan de développement. Vous avez liberté de conception du plan. Il n’y a rien de formel. Mais on attend un plan. Et dans ce plan, pour rendre visible ce mouvement de bascule, vous pouvez, (sur la base de votre liberté de choix, et de votre possibilité de libre adaptation) : Soit concevoir un plan de développement en 2 parties. Il s’organise alors le plus souvent (vu fréquemment dans les copies au Bac) Ière partie (avec des sous-parties A, B, etc…limitez vous à peu de sous parties pour l’équilibre de votre copie). - but : explication du texte. Dans cette partie, visez alors toujours et d’abord à mettre en question un point de la thèse dans une première sous partie, d’autres points dans des sous parties suivantes. IIème partie - but : Commentaire. Dans cette partie, visez alors plutôt l’intérêt philosophique de la thèse pour le pb philosophique du texte, et pour les enjeux. Soit vous pouvez concevoir un plan de développement en 3 parties (soit un plan socratique, soit un plan dialectique) 2) la chronologie des tâches qu’il faut prévoir pour réussir un bon travail. Il faut d’abord vous fixer pour objectif d’organiser votre travail moment par moment. Visualisez les. Cela signifie dès le départ avoir en tête de distinguer 2 choses : a) - organiser une stratégie de travail pour 4 h le jour du Bac (un peu plus souple pour un DM). b) - et dans cette organisation a), penser une organisation de votre future copie, aussitôt que possible, dans le courant de la 1ère heure ou le début de la 2ème heure. Pour bien penser a) (votre propre organisation de travail). Projetez vous en confiance sur un planning heure par heure et tâche par tâche. Pour a) ci dessus : un exemple de stratégie de travail . - 1ère heure, tâche : lecture et analyse du texte avec les outils choisis. Objectif : identifier thème, problème philosophique, thèse, (comprenant les arguments et l’articulation des idées de la thèse), enjeux. - Fin de 1ère heure, tâche : vers la fin de la première heure rédiger une introduction, puis concevoir et réaliser un plan. Enfin, rapidement sélectionner dans le cours de l’année et votre mémoire du cours les éléments choisis qui vous paraissent pertinents. - Pour vous rassurer, sachez qu’il n’y a pas qu’une seule méthode. A vous d’adapter. - 2ème, 3ème, et 4ème heure : rédaction, incluant parfois au fur et à mesure adaptation et petits changements éventuels du plan. - Enfin : 10 minutes de relecture calme pour vérification orthographe et ponctuation. Pour b) organiser votre copie. Elle devra contenir une introduction, un développement, et quel que soit votre choix de plan de développement (2 ou 3 partie) une conclusion. - Comment réussir une introduction ? Vous commencez concrètement en 1ère heure par - faire une lecture précise du texte (utilisez les points de méthode 1, 2, et 3 revus dans la 1èrer période de l’année. (Conseil : profitez-en pour faire des fiches) sur chaque point si vous n’avez pas eu le temps d’en faire jusque là. Regroupez les pour faciliter votre accès à ces fiches et pouvoir les revoir). - But : faire une synthèse du texte. Placez-y (après les avoir identifiés clairement, en les exprimant clairement), thème, pb philosophique, thèse, enjeux de l’auteur. - Vous avez alors la matière de votre introduction. A noter dans cette 1ère heure : vous remobilisez les connaissances des points de méthodes vus depuis la rentrée (points de méthode n°1/la lecture les outils de la lecture analytique, 2/ est- ce grave si sur un même texte on a des avis différents?, 3/la synthèse, et ses différentes fonctions et places dans une copie, 4/comment exploiter les figures allégoriques d’un texte?, 5/ L’introduction d’explication de texte/L’introduction et ses contenus obligatoires et facultatifs). Conseil : prenez soin de rédiger votre introduction au brouillon. Ensuite passez au plan. On est alors vers la fin de la 1èrer heure, ou au début de la 2ème heure. Comment est-ce que je conçois ma future copie ? Fin de la 1ère heure, début de la 2ème heure : la stratégie de construction de votre copie. - Commencez calmement par vous projeter par des questions simples du type: « quel plan de développement, quel type de conclusion est-ce que je souhaite ? » Là encore, réussir à vous projeter n’est pas le plus simple, surtout quand on débute. Donc restez indulgent avec vous : une fois un choix à peu près défini, essayez de vous y tenir. De même, pas de raideur : tout le monde fait évoluer son plan en fonction du temps qui passe. Il faut avoir en tête une certaine souplesse. - Méthodologie du plan de développement: Comment concevoir et réaliser un plan de développement efficace ? a) Tout d’abord : en philosophie, vous avez le choix entre deux possibilités (déjà dit plus haut). - Un plan en 2 parties ou - Un plan en 3 parties b) Quel que soit votre choix (plan en deux ou trois parties) retenez le principe suivants : - La 1ère partie d’un plan est toujours consacrée à la thèse de l’auteur. - Il est conseillé de formuler le titre de votre 1ère partie par une question (voir l’exemple ci dessous sur le texte de Kant sur le génie, et entraînez vous ensuite en partie exercice sur le texte de Hegel). - Ensuite, selon votre choix de nombre de parties : * Pour le plan en 2 parties la IIème partie peut être alors consacrée au commentaire. (Mais ce n’est pas une obligation : de bons plans en 2 parties peuvent avoir une Ière et une IIème partie consacrées chacune à un point de la thèse, suivi d’un commentaire sur l’intérêt philosophique). Si on se place dans l’objectif d’une 1ère partie explication de la thèse, IIème partie commentaire sur son intérêt : Vous consacrerez vos analyses en II à l’intérêt de la thèse ( étudiée en Ière partie) pour le problème philosophique ; à observer de façon critique si l’auteur réussit à réaliser l’enjeu possible ou visible qu’il s’est fixé ; attention de bien comprendre ce qu’on appelle « posture critique » : il ne s’agit pas de donner votre opinion (on est bien dans une science humaine) mais de construire une interprétation aussi objective que possible, arguments à l’appui, de l’intérêt mais aussi des limites possibles d’un texte. → Un exemple. Support : texte de Kant p.98 sur le génie. Ière partie. Dans ma stratégie de travail, je pense à formuler son titre à l’interrogatif (ce n’est pas obligatoire, mais c’est déjà une réponse à une exigence de la philosophie. Cela exprime clairement l’activité d’interrogation demandée). Cela donne : Exemple 1 Développement :Choix de plan Ière partie explication . IIème partie commentaire Ière partie Titre : En quoi le génie de l’artiste est-il vraiment un don extraordinaire selon Kant ? Puis je conçois 2 sous- parties. Je distingue cause/nature/caractères du génie (ce qui suppose que j’ai pris le recul dès la lecture pour comprendre que ces 3 termes sont en jeux actifs dans le texte de Kant. Cette distinction de termes est même peut-être un choix volontaire de son argumentation dans sa stratégie d’écriture à lui. Remarque : Je peux m’autoriser à l’écrire puisqu’on me demande d’expliquer l’extrait, si je pense que cela peut éclairer le lecteur. Sous partie A : titre Qu’est-ce que le génie dans sa nature ? Quelle en est la cause? - Définition dans le texte, et analyse de la définition - Synthèse et conclusion : un don vraiment extraordinaire (au sens qui dépasse les dons naturels ordinaires par sa nature (un don de la nature, donc inexplicable et affaire de chance). Sous partie B : titre Quelles sont selon Kant les caractéristiques du génie? - Analyse des 4 caractères du génie - Synthèse et conclusion : en quoi ces 4 caractères viennent-ils confirmer qu’il s’agit d’un don extraordinaire (au sens où il fait de l’artiste un être au don exceptionnel, relativement à tous les autres êtres, selon Kant). (Note : ne pas oublier en parallèle, quand je le veux, d’utiliser l’appui sur des citations précises du texte). IIème partie : Est- ce ce génie qui fait de l’art un domaine culturel particulièrement remarquable au sein de la culture ? Pourquoi d’après ce texte ? Sous partie A : qu’est- ce que l’art ? - définition du cours (restitution stratégiquement payante du cours sur Kant qui a eu pour cadre l’étude du texte sur les abeilles, opposant œuvre d’art/œuvre de la nature, et définissant l’art comme genre, qui se manifeste à travers les œuvres crées. Définir la création selon Kant : on voit que sa condition est le génie). - Discussion finale sur les apports de la définition du génie dans le texte par rapport à ses enjeux (défendre la spécificité des Beaux Arts, domaine alors nouvellement constitué et dont la fin est le Beau ? Valoriser l’artiste ? Qu’est-ce qui le justifie, est-ce le processus culturel ? La nécessité de lui donner un statut si ce qu’il fait n’est pas directement utile, mais juste beau ? Sous partie B : Limite du texte : un texte qui ne dit rien de ses motifs. Peuvent- ils être relatifs à la volonté de valoriser les capacités créatives de l’homme ? (un texte qu’on pourrait mettre en lien avec l’idée que Kant se fait de la culture « processus dans lequel se manifeste et peut se développer au plus haut point notre sensibilité d’être civilisé ». Variante : exemple 2 Si on se place dans l’objectif d’un plan de développement en 2 parties dans lequel chaque partie mêle explication de différents points de la thèse et commentaire : Vous consacrerez vos analyses en I et en II d’abord à un point choisi de la thèse puis à la suite, en I et en II, pour chaque point de la thèse, à examiner son intérêt pour le pb philosophique et la réussite des enjeux. Important : quel que soit votre choix dans ce type de plan : il faudra hiérarchiser les points de la thèse qui interrogent, et créer des sous parties Sur la 1ère partie : un repère à conserver en mémoire. il est conseillé d’organiser des sous- parties, chacune consacrée à des aspects différents de la thèse. (Il fut donc hiérarchiser les éléments de la thèse que vous voulez expliquer, en instaurant une hiérarchie au préalable). Cela donne : Ière partie : On colle au plus près à un point de la thèse puis on commente son apport /ses limites à la partie du problème concerné. IIème partie : On s’intéresse à un autre point de la thèse, puis on commente son apport/ses limites Ière partie titre : Quelle est la nature et la cause du génie selon Kant, et est-ce bien ce qui explique le statut tout à fait particulier de l’art au sein de la culture ? Sous partie A (explication sur ce point de la thèse) : la nature et la cause du génie d’après Kant, qui fixe une différence entre les Beaux arts et les autres domaines de production culturelle (fin du texte). Sous partie B (commentaire : Est-ce bien ce qui explique le statut particulier de l’art ? IIème partie titre : quels sont en effet les caractères du génie d’après le texte ? Sous partie A : analyse des 4 caractères du génie dans le texte. Sous partie B : les conséquences sur le travail de l’artiste, la notion d’œuvre d’art (définir), et surtout, sur l’importance philosophique revêtue par l’accent mis sur leur caractère supérieur. Option : on peut se demander en quoi l’art est vraiment supérieur aux autres domaines (sciences, techniques, morale, etc…) Pourquoi Kant le valorise- til autant comme domaine de création ? Est- ce par la place qu’y occupe la création au sens pure, qui serait plus importante que dans les autres domaines ? * le plan de développement en 3 parties. Pour une approche judicieuse : voir pour commencer dans votre livre la p.244, en bas à droite la différence entre le plan socratique et le plan dialectique. Cette page concerne la dissertation, mais cette définition vaut aussi en explication de texte ; vous pouvez construire un développement d’explication de texte. A partir de là retenez ce qui suit Socrate est connu pour avoir mené des discussions avec des interlocuteurs qui défendaient des points de vue opposés sur un même sujet. Un disciple y formulait par exemple une idée, et contre lui un autre opposait une objection, puis un autre ensuite à ce dernier… Ainsi se construisait la pensée, par étapes, par dépassements des objections et de leurs limites propres. On gardait les qualités de chaque propos. a) Le plan Socratique consiste donc à choisir d’expliquer en Ière partie un point de la thèse du texte, celle qui vous semble à vous la plus importante, ou la plus frappante, et surtout, à vous inventer un adversaire imaginaire. La IIème partie de votre explication est donc le lieu où vous développerez une objection possible à la thèse de l’auteur. La IIIème partie correspond à la formulation d’un renforcement de la thèse de l’auteur et de sa valeur pour le problème philosophique, par atteinte de son enjeu par exemple. Cela donne sur le texte de Kant (p.98, sur le génie toujours…) I ère partie titre : Qu’est- ce que le génie selon Kant ? Sous partie A Cause et nature Sous partie B Caractères d’après l’extrait IIème partie titre : Est-il vraiment ce qui donne à l’artiste, et à l’art, une valeur supérieure aux autres types de production humaine ? Sous partie A : formulation d’une question : N’y-a-t-il pas aussi du génie ailleurs qu’en art ? Que dit le texte (exploitation de la fin du texte et de la mention faite par Kant au génie en sciences) Sous partie B : en quoi le génie de l’artiste fait-il de l’art un domaine particulier ? discussion critique Remarque : on voit bien la forme de l’objection. Cette partie serait la parole de votre opposant imaginaire dans une joute verbale. IIIème partie titre : Pourquoi alors peut-on effectivement affirmer que le génie attribue un statut tout à fait particulier à l’artiste, et aux œuvres d’art au sein de chaque culture ? Sous partie A : le caractère créateur du génie à souligner Sous partie B : Ce que ce texte manifeste des convictions de Kant sur la valeur de l’art et des artistes. b) le plan dialectique. Dans ce plan, pas d’objecteur en IIème partie. On se situe dans le classique plan I thèse/ II antithèse/ III synthèse. Mais attention : le mot antithèse est un faux ami ! Il ne s’agit pas du contraire de I la thèse. Mais plutôt d’un point de I laissé sous silence car ce n’était pas le propos d’en parler. Vous soulignerez son importance et sa valeur en II. Puis en III la synthèse parvient à tirer partie des deux parties précédentes, à considérer comme complémentaires. Exemple : Ière partie : Qu’est- ce que le génie selon Kant ? (Même partie que ci dessus) IIème partie : En quoi y voit- on plus de création que dans les autres domaines culturels, les sciences par exemple, évoquées par Kant ? Sous partie A : qu’est- ce qu’un artiste créateur ? (reprise d’éléments du cours) Sous partie B : en quoi sa capacité de création est-elle d’une nature différente de celle qu’on trouve dans les autres domaines ? (on pourrait y insérer la partie du texte consacrée à cette question) IIIème partie : est-ce explicite que Kant semble se placer en défenseur de l’artiste et de l’art ? Sous partie A : pourquoi le fait-il ? (l’art en son temps : court-il un risque, même théorique, de disparition ? D’attaques au titre de son inutilité, puisque sa finalité pose question, alors que les beaux arts sont un domaine très nouvellement distinct de celui de la technique ?) Sous partie B: Kant réussit-il cette défense, s’il s’agit bien d’une défense ? Remarque : si vous voulez utiliser d’autres auteurs sur les mêmes questions, c’est le moment, en illustration. Travail final : relisez ce document et retenez que : Un plan en 3 parties (socratique ou dialectique) commence toujours par viser l’explication de la thèse du texte. Comment concevoir et réaliser une conclusion ? - relire votre introduction et guidez vous par votre développement sur la thèse de l’auteur - faites un bilan succinct de son intérêt. Vous pouvez vous arrêter là, en une dizaine de lignes (l’équilibre par rapport à l’introduction est à rechercher) - Sinon vous pouvez aussi faire ce qu’on appelle une ouverture sur l’intérêt philosophique du texte. 3) Des questions sur la place de vos connaissances et la manière de bien utiliser votre cours dans votre explication - Tout d’abord, un cours de philosophie est à relire (d’où l’importance de bien le prendre en classe) - Il n’est pas à apprendre ; c’est une base pour vos réflexions. - Pour chaque chapitre il a un plan, et il contient dans son plan les questions philosophiques traditionnelles de la philosophie occidentale sur le chapitre que nous étudions. - L’appui sur les auteurs, les textes, les documents audio ou vidéo sert de base de réflexion et d’illustration approfondie aux questions posées. Aussi, la question légitime de la méthode à suivre pour son utilisation en devoir, DM, mais notamment en DS, se pose. Comment faire ? Méthode : dès la première heure au brouillon, essayez de vous rappeler quelle partie du cours ou quel auteur serait intéressant à mobiliser pour telle ou telle partie de votre plan, et de votre propos. Le maître mot est « sélection ». Par exemple, si nous avions un développement à faire sur le texte de Kant en suivant un des plans indiqués (En choisir 1 parmi les 4 proposés), il faudrait sélectionner judicieusement telle ou telle partie du cours qui vous semble intéressante pour renforcer la valorisation faite par Kant sur le génie de l’artiste. Rappelez vous que pour Kant l’œuvre d’art est distinguée de l’œuvre de la nature à partir du concept de création. Essayez de remobiliser ce que c’est qu’une création, l’origine chez Leibniz. Ce principe vaudra tout au long de l’année. Vos DM et DS seront l’occasion de vous entraîner à cette sélection pertinente de parties du cours fructueuses selon vous, et selon les sujets. 4 ) Partie exercices En autonomie, sans penser à rendre ces exercices à la rentrée. Ces exercices sont des entraînements et sont à faire tous ou en partie en préparation au texte de Heidegger. Exercice n° 1 : a) relire le texte de Kant p.98 b) relire votre cours c) choisissez un plan parmi ceux proposés dans les pages ci-dessus et rédigez tout ou une partie de son plan, en pensant à illustrer votre propos avec des parties choisies de votre cours. Vous pouvez utiliser toute l’introduction sur la culture aussi. Le mot d’ordre est vraiment votre autonomie de conduite de votre développement. Exercice n° 2 : a) sur le texte de Hegel : rédigez une introduction et faites un plan détaillé selon votre choix, en 2 ou 3 parties. b) Relire au préalable l à fin du cours sur Hegel. Pensez à travailler en utilisant les ouvertures faites en cours vers les chapitres la conscience, l’interprétation, l’inconscient au premier sens du terme. Pensez à donner des définitions de ces concepts, notées dans votre cours. Enfin préparez vous dans un planning strict à : - La lecture analytique du texte de Heidegger après la lecture de la fin du cours sur l’art dans Toutatice Faites une introduction et un plan détaillé sur ce texte de Heidegger si possible pour la semaine de la rentrée, date au choix. Nous reparleront de ce devoir dès la première séance.
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