Corse (île).
Publié le 20/04/2013
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En 1975, la Région est divisée en deux départements distincts.
Mais la dépendance économique vis-à-vis du continent et l'abondance des capitaux étrangers sur le territoirecorse, notamment, conduisent les mouvements de revendications autonomistes et indépendantistes à s'engager dans des actions politiques, mais aussi dans des actionsarmées.
Dès 1974, après la dissolution du Fronte paesanu corsu di liberazione (FPCL), 111 plastiquages sont pratiqués.
Après la mort de deux policiers en août 1975 àAleria, l'Action régionaliste corse (ARC) est dissoute et le Front de libération national de la Corse (FLNC) est formé.
Mais la répression n'enraye pas la montée de la violence.
Des séries d'attentats sont principalement menées contre les symboles de l'État (bâtiments publics, représentantsde l'État) et contre les capitaux étrangers (complexes touristiques étrangers ou métropolitains).
Le FLNC revendique ainsi, entre 1976 et le début des années 1990, plus de5 000 actions armées.
La loi de décentralisation de mars 1982 attribue à la Corse un statut particulier, lui accordant notamment une assemblée de 51 conseillers élus pour six ans au suffrageuniversel direct et un président assurant le pouvoir exécutif durant trois ans.
Les autorités françaises prononcent la dissolution du FLNC en 1983.
L'interventionnisme del'État se heurte au clientélisme électoral et à l'esprit de clan insulaire.
Après l'échec d'un projet, en 1990, où la notion de « peuple corse » comme « composante du peuple français » est rejetée comme anti-constitutionnelle, l'île obtient, enmai 1991, sa classification comme collectivité territoriale à statut particulier.
Avec la loi Joxe, la Corse reçoit ainsi des pouvoirs plus étendus que les autres régions : leConseil exécutif régional devient un véritable organe de gouvernement quasi autonome couvrant les domaines économiques, sociaux et culturels.
Dès lors, les électionsrégionales de mars 1992 mettent en évidence l'ampleur des mouvements autonomistes (25 p.
100 des suffrages au second tour) mais aussi des divergences notoires dansleurs revendications.
Ces mouvements sont partagés entre la volonté de négocier un nouveau statut avec l'État (zone franche, pouvoir régional plus étendu), l'acquisitiond'un statut proche de celui des territoires d'outre-mer (TOM) et une indépendance complète.
Désorganisées, les luttes indépendantistes dégénèrent en luttes fratricides.
À larecherche d'une voie nouvelle pour la Corse et dans l'attente du rétablissement d'un véritable État de droit, l'État laisse se déclarer au grand jour les dissensions entrenationalistes.
Cependant, en février 1998, le meurtre du préfet Claude Érignac à Ajaccio provoque une vague d'indignation sur l'île et dans tout le pays, et entraîne une vaste opérationcontre la corruption et le clientélisme.
Les élections territoriales de mars 1999 sont marquées par une nette progression des nationalistes.
Un mois plus tard, l'affaire ditedes « paillotes », qui entraîne, en mai, l'incarcération provisoire du préfet Bernard Bonnet, soupçonné d'avoir ordonné l'incendie d'un restaurant de plage construitillégalement, déstabilise — momentanément — le gouvernement de Lionel Jospin, peu de temps avant l'interpellation et les aveux des auteurs supposés du meurtre dupréfet Érignac.
Après une recrudescence des attentats à l'automne, plusieurs groupes nationalistes annoncent un cessez-le-feu le 23 décembre 1999.
Cette trêve fait suite à la rencontrehistorique à Matignon, le 13 décembre, entre le Premier ministre et des élus corses, rencontre qui lance les négociations sur le statut de l'île, conclues en juillet 2000 parl'accord de Matignon.
Cet accord prévoit notamment l'enseignement de la langue corse, qui aurait lieu lors des horaires scolaires normaux en maternelle et en primaire, lesarrêtés Miot sur la déclaration des successions de biens immobiliers, la fiscalité et le financement de l'économie, ainsi que des pouvoirs d'adaptation du règlement et de laloi nationale par l'Assemblée de Corse, présidée par José Rossi.
Les élus de cette dernière, y compris les nationalistes de Corsica Nazione, de Jean-Guy Talamoni,approuvent en juillet, puis en décembre, le texte qui doit être soumis au Parlement.
Mais l'accord de Matignon suscite une vive hostilité dans une partie de la classepolitique continentale qui, sous l'impulsion du ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement (dont la démission intervient en août), estiment que la loi de la Républiquedoit être la même pour tous les citoyens français.
En février 2001, le Conseil d'État rend un avis critique sur les principaux points de l'accord et le président Chirac décide dereporter l'inscription du projet de loi sur la Corse au Conseil des ministres du 13 février.
La commission des lois modifie alors la rédaction du texte définitif, notamment ence qui concerne l'apprentissage de la langue corse et la nature du transfert des compétences prévu à la fin de la période transitoire (2002).
Face à cette situation, certainsnationalistes s'inquiètent de voir le processus amorcé par l'accord de Matignon vidé de son sens.
En outre, en août 2001, François Santoni est assassiné, un an après lemeurtre de son ami Jean-Michel Rossi, une autre figure historique du nationalisme corse.
Cet événement contribue à fragiliser le processus en cours.
En décembre 2001, le projet de loi relatif à la Corse, dont est finalement exclue la possibilité pour l'Assemblée de Corse d'adapter la loi de 1986 sur l'aménagement et laprotection du littoral, est adopté en lecture définitive par l'Assemblée nationale par 249 voix contre 228 et 48 abstentions.
Mais le Conseil constitutionnel, saisi parl'opposition, en censure la principale disposition prévoyant le transfert de compétences législatives à l'Assemblée territoriale à titre expérimental (article 1).
La loi quicomporte toutefois de nombreux transferts de compétences, la possibilité d'adapter les règlements, un enseignement facultatif de la langue corse, des dispositions fiscalesparticulières et l'annonce d'un plan d'investissement, est promulguée le 22 janvier 2002 par le président de la République.
Superficie : 8 680 km 2 ; population (2005) : 276 668 habitants..
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