Corpus hippocratum [Hippocrate] - médecine.
Publié le 24/04/2013
Extrait du document
«
le laid et le beau, le mal et le bien, l’agréable et le désagréable […] C’est par là encore que nous sommes fous, que nous délirons, que des craintes et des terreurs nousassiègent ».
3.4 Les devoirs du médecin et la déontologie médicale
Si le traité du Serment, dit serment d’Hippocrate, est connu pour poser les bases de la déontologie médicale, il n’est pas le seul livre du Corpus hippocratum à évoquer le rôle et les devoirs du médecin.
De la bienséance expose les attitudes à observer pour acquérir honneur et bonne réputation : « Le Médecin philosophe est égal aux dieux.
Il n’y a guère de différence entre la philosophie et la médecine ; tout ce qui est de la première se trouve dans la seconde : désintéressement, réserve, pudeur, modestie duvêtement, opinion, jugement, tranquillité, fermeté dans les rencontres, propreté, manière sentencieuse, connaissance de ce qui est utile et nécessaire dans la vie, rejet del’impureté, affranchissement de la superstition, précellence divine.
» (De la bienséance). « Faites de fréquentes visites, examinez soigneusement », recommande également le traité De la bienséance. Du médecin expose lui aussi les règles de vie à respecter, tant sur le plan physique que moral : « La règle du médecin doit être d’avoir une bonne couleur et de l’embonpoint, suivant ce que comporte sa nature ; car le vulgaire s’imagine que ceux dont le corps n’est pas ainsi en bon état ne sauraient soignerconvenablement les autres.
Puis il sera d’une grande propreté sur sa personne […].
Quant au moral, l’homme sage non seulement sera discret, mais aussi il observera unegrande régularité dans sa vie ; cela fait le plus grand bien à la réputation ; ses mœurs seront honorables et irréprochables, et, avec cela, il sera pour tous grave ethumain […] il aura la physionomie réfléchie, sans austérité […] La justice présidera à toutes ses relations ».
Car « Ce ne sont pas de petits rapports que ceux du médecinavec les malades ; les malades se soumettent au médecin, et lui, à toute heure, est en contact avec des femmes, de jeunes filles, des objets précieux ; il faut, à l’égard detout cela, garder les mains pures.
»
Par ailleurs, le médecin doit pratiquer la médecine pour l’amour des hommes et de son art.
La question des honoraires ne doit venir qu’en second plan : « Si vouscommencez par vous occuper de vos honoraires […] vous susciterez chez le malade cette pensée que […] vous partirez et le quitterez, ou que vous le négligerez et neprescrirez rien pour le moment présent.
Vous ne vous occuperez donc pas de fixer le salaire ; car nous pensons que ce souci est nuisible au patient » (les Préceptes). Enfin, le médecin ne doit pas refuser de soigner un homme sans ressource, bien au contraire, il se doit de le secourir : « Je recommande de ne pas pousser trop loin l’âpreté, etd’avoir égard à la fortune et aux ressources ; parfois même vous donnerez des soins gratuits, rappelant ou le souvenir passé d’une obligation ou le motif actuel de laréputation.
S’il y a lieu de secourir un homme étranger et pauvre, c’est surtout le cas d’intervenir ; car là où est l’amour des hommes est aussi l’amour de l’art.
»
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