CORPUS DE TEXTE: JOURNAL (PHILIPPE COMMERSON); DISCOURS SU L'ORIGINE ET LES FONDEMENTS DE 'INEGALITE PARMI LES HOMMES (ROUSSEAU) & SUPPLEMENT AU VOYAGE DE BOUGAINVILLE (DIDEROT)

Dans Journal (1769) de Commerson, dans Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755) de Jean-Jacques Rousseau, ainsi que dans Supplément au voyage de Bougainville de Denis Diderot, nous pouvons voir que les extraits font l'éloge de l'homme \"sauvage\" et blâment l'homme civilisé. En les comparant, on peut apercevoir certains points communs.

En effet, Rousseau valorise l'homme sauvage au détriment de l'homme civilisé, il accumule les adjectifs mélioratifs tels que \"libres, sains, bons, et heureux\", et il fait de la vie sauvage un idéal. Aussi, Commerson et Diderot font de même en parlant de Tahiti comme étant une \"île heureuse\", une \"Utopie\" (Commerson) et où règne l'égalité entre les hommes. Effectivement, on peut voir cette notion d'égalité avec Commerson dans \"tous les hommes\", \"tout l'île\", \"toutes les femmes\" ainsi qu'avec Diderot: \"tout est à tous\". La répétition du mot \"tout\" insiste bien sur le fait que les Tahitiens sont unis; ils sont une communauté solidaire. Les trois extraits démontrent que l'homme sauvage a beaucoup de qualités, qu'il ets presque sans défaut quoiqu'un peu trop \"[innocent]\" (Diderot). Les auteurs utilisent les accumulations: \"sans vices, sans préjugés, sans besoin [...]\" (Commerson) ainsi que les exagérations et un vocabulaire mélioratif pour décrire les hommes sauvages. Ils sont tous trois d'accord sur le fait que la vie sauvage est un idéal.

Toutefois, cette éloge de l'homme sauvage sert en fait à blâmer l'homme civilisé. En effet Rousseau pense que \"dès l'instant\" où l'homme civilisé est apparu, \"l'égalité disparut\"; de même, Diderot appuie cette idée en disant que ce sont les hommes civilisés qui ont prêché la \"distinction du tien et du mien\" aux Tahitiens, ils démontrent donc que les hommes civilisés sont égoïstes, l'inverse des \"bons sauvages\". Diderot insiste aussi sur la vanité des hommes civilisés en les comparant aux hommes sauvages qui eux sont naturels. Il dit que les hommes civilisés sont superficiels et entraînent le vol, les adultères, la violence: \"égorgés pour elle\", \"haïr\"...

Les trois auteurs sont donc en admiration devant le mode devie idéal des bons sauvages et blâment celui de la société d'aujourd'hui.