Controle de connaissance sur la Morale et l'Ethique (Kant, Rousseau)
Publié le 26/01/2012
Extrait du document
1 : Kant distingue un impératif catégorique d’un impératif hypothétique. Pouvez-vous expliquer ces deux notions ?
La règle morale se présente sous la forme d'un impératif : "tu dois ...". Mais il existe 2 types d'impératifs car ce "tu dois" peux avoir une portée hypothétique ou une portée catégorique. Dans le premier cas, l'impératif est conditionné par une fin ou une circonstance, comme par exemple "tu dois travailler, si tu veux des bonnes notes". Dans le second cas, l'impératif n'est conditionné par aucune fin ou circonstance. Dans le cas de la morale, selon Kant, l'impératif est catégorique car soumis à aucune condition.
2 : Citez les deux premiers impératifs catégoriques de Kant.
Le premier impératif de Kant est "Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle."
Le second impératif de Kant est : "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité en toi même, et en autrui, toujours comme une fin et jamais comme un simple moyen"
3 : Définissez les termes téléologie et déontologie. Kant rejette les morales de l’antiquité du fait de leur caractère téléologique. Expliquez.
La téléologie (du grec "télos" pour le but) est l'étude de la finalité, au dut. Alors que la déontologie (ce qui doit être) est la théorie qui affirme que nos actions doivent être déterminées par leur conformité à certains devoirs, et non pas par rapport à leur conséquences.
Kant rejette les morales antiques, comme le stoicisme ou l'épicurisme car celle-ci avaient un caractère téléologique, elles avaient pour but d'enseigner comment atteindre le bonheur et la paix de l'âme. Pour Kant la morale doit être déontologique, indépendante des conséquences.
4 : Suffit-il d’agir conformément au devoir pour être moral ? Expliquez.
Pour qu'un acte soit moral il ne suffit pas qu'il soit conforme au devoir. Selon Kant tout est une question d'intention. L'intention avec laquelle on accomplit l'acte doit être celle du respect du devoir moral et non pas la crainte d'une punition ou l'espoir d'un quelconque bénéfice. A tel point qu'un acte conforme au devoir mais motivé par des raisons extérieures n'a aucune valeur morale selon lui. Attention, Kant rappelle que cela ne veut pas dire qu'une bonne intention suffit. Toute véritable intention doit être prolongée par une action, on doit essayer par tous les moyens de la concrétiser. Et ce n'est que si malgré tout ces efforts qu'on n'y arrive pas qu'on aura agis moralement.
5 : Kant dit que le bonheur n’est qu’un idéal de l’imagination. Expliquez pourquoi la recherche du bonheur ne saurait être, selon Kant, l’idée directrice à partir de laquelle des règles universelles de morale peuvent être établies ?
Pour Kant le contenu que chacun attribue à la notion de bonheur varie selon les personnes. Et même pour une même personne selon les circonstances. Quelqu'un qui est pauvre convoitera des biens matériels, un infirme le membre qui lui manque, etc. Kant conclut qu'aucune règle universelle ne peut être bâtie sur quelque chose de si variable.
De plus, tout ramener au bonheur, ça serait tout ramener à la sensibilité. Hors Kant a aussi affirmé qu'aucune règle morale ne peut être établie à partir du sentiment car ce serait placer la raison en position de servante, ce qui est inconcevable.
Enfin, pour obtenir le bonheur, il faudrait aussi nous adapter à notre environnement et sombre dans l'hétéronomie, c'est à dire un comportement déterminé par les conditions extérieures, ou la raison serait encore mise en position de servante
6 : Pourquoi l’homme moral, selon Kant, ne peut s’empêcher de penser à une vie par-delà de celle-ci ?
Selon Kant, l'homme moral ne peut s'empêcher d'espérer une vie après celle-ci ou ses efforts pour agir moralement, et sa vertu seront récompensées. Et inversement il espère que le vice y sera chatié. C'est le bonheur Kantien, un repos dans une vie après la mort, à la manière d'un esclave qui dépose son fardeau.
7 : Commentez cette phrase de Kant : « …un spectateur raisonnable ne saurait jamais éprouver de satisfaction à voir que tout réussisse perpétuellement à un être qui ne témoigne d’aucun trait de pure bonne volonté et qu’ainsi la bonne volonté parait constituer la condition indispensable même de ce qui nous rend digne d’être heureux."
Selon Kant, seule la bonne volonté est bonne sur le plan moral, tout le reste est indifférent. Le pouvoir, la richesse, toute qualité, talent de l'esprit, peuvent devenir mauvaise si c'est une mauvaise volonté qui en fait usage. Ainsi, toute réussite n'a pas vraiment n'a aucun véritable "intérêt" d'après Kant si elle n'est pas tournée vers des fins universelles, morales.
C'est pourquoi, de la même façon qu'un spectateur serait insatisfait de voir quelqu'un tout à fait non méritant obtenir tout ce qu'il souhaite sans travailler, il serait insatisfait de voir réussir quelqu'un qui n'agit pas avec l'intention d'agir conformément au devoir moral. C'est pourquoi il conclut que la bonne volonté est la condition indispensable de ce qui nous rend digne d'être heureux.
8 : Faut-il dire en toutes circonstances la vérité ? Kant le pensait. Benjamin Constant critique cette thèse. Explicitez les deux thèses.
Pour Kant, on doit dire la vérité en toute circonstance, car la véracité est un devoir qui est la base de tous les autres devoirs fondés sur un contrat. Cette règle n'admettrait aucune exception sinon elle se rendrait elle même fragile, voir elle se contredirait elle même. Ainsi le fait de mentir provoquerait la destruction de toute confiance au sein de l'humanité.
Constant avait émis une objection contre cette thèse en soutenant que tout le monde ne méritait pas la vérité. Pour lui le principe de dire la vérité en toute circonstance était un principe trop large, auquel il aurait fallu adjoindre un intermédiaire : la réciprocité du droit et du devoir. On ne serait ainsi tenu de dire la vérité qu'aux personnes qui ont le droit à cette vérité. Ce principe intermédiaire permet ainsi de résoudre certaines situations que le commandement de vérité absolue ne peut résoudre. Imaginons que l'on cache un résistant chez nous et qu'un membre de la Gestapo vienne le chercher, on doit soit mentir sur sa présence, soit trahir le résistant. Ici si l'on considère le membre de la gestapo comme un criminel, on admet qu'il n'a aucun droit à la vérité, et qu'on a donc pas le devoir de la lui donner.
9 : Nietzsche oppose le couple moral bien/mal au couple éthique bon/mauvais. Pouvez-vous expliquer cela ?
Alors que le couple moral bien/mal correspond à des valeurs transcendantes à la vie, le couple éthique bon/mauvais est immanent à la vie. Une chose qui se compose avec les rapports qui me constituent, et qui accroit ma puissance d'agir, est bon, alors qu'une chose qui décompose les rapports qui me constituent et diminue ma puissance d'agir est mauvaise. C'est une typologie immanente de la vie, il n'y a pas de valeur transcendante.
10 : Selon Rousseau, qu’est ce qui est au fondement du comportement altruiste (manque un mot) raison, quel rôle selon lui dans la morale ? (peut être que c’est quel rôle à la raison dans la morale mais je ne saurai l’affirmer).
Selon Rousseau, la morale ne peut reposer sur la seule raison. Pour lui, c'est du sentiment de pitié (sans sa connotation de mépris, disons plutôt de compassion) que découle les règles de comportement dans diverses situations. La Raison n'est alors qu'un auxiliaire qui tire les conséquences de ce sentiment de compassion, favorisant un comportement altruiste. Ainsi, même chez des animaux évolués, le sentiment de pitié les fait se détourner pour éviter le cadavre d'un congénère mort.
11 : Rousseau distingue l’amour de soi de l’amour propre. Expliquez
Malheureusement Rousseau affirme que nos sociétés aiguisent le sentiment de l'amour propre. Il distingue l'amour de soi, qui est naturel, et l'amour propre qui n'existe que lorsque le désir de paraitre est un moteur de l'existence. Dans ce cas la, malgré le sentiment de compassion, notre raison nous pousse à l'égoisme et non à l'altruisme car pourquoi sacrifier notre temps, notre bien être, pour un autre, pour qui je ne ressens aucune sympathie au départ ?
12 : Donnez l’étymologie du mot morale.
Morale vient des mots grecs "mos, moralis" qui signifient mœurs. Ainsi à son sens étymologique, la morale n'est pas universelle comme on le considère dans nos sociétés modernes, mais unique et différente en chaque société.
13 : Kant écrit « Rechercher pour elle-même l’aisance, ce n’est pas directement devoir «. Commentez (manque p-e un mot entre directement et devoir, not sure !)
Selon Kant, l'homme n'est pas qu'un être rationnel mais aussi un être sensible. Et les tentations de ne pas faire son devoir seraient d'autant plus fortes que sa condition matérielle serait précaire. Ainsi, pour Kant le fait de s'assurer le bien être, l'aisance, devient un devoir indirect, qui soutient l'homme dans sa tentative d'agir conformément à la morale. Ici l'aisance est un moyenne d'écarter les obstacles à la moralité du sujet, qui est la fin.
14 : La vraie morale se moque de la morale : expliquez.
Kant critique une "mauvaise morale" qui consiste à considérer les comportements conformes aux règles en usage dans notre société comme moraux. Pour lui cette vision morale moderne n'est pas conforme à la nature rationnelle de l'homme, c'est absolutiser, universaliser les règles contingentes de nos sociétés. Par opposition à cette "mauvaise morale", il définit une vraie morale, basée sur des principes vraiment universels.
Mais si l'on reprend l'exemple du dépot de Kant, on peut penser que cette "bonne morale" n'est pas si différente de la "bonne morale". Imaginons qu'un ami, sur son lit de mort, nous confie un dépot à donner à un héritier qu'il nous désigne. Kant nous dit qu'on doit rendre le dépot à l'héritier, même s'il est très riche et dépensier alors que l'on est très pauvre. Mais est ce que ce n'est pas sacraliser l'état actuel propriété qui n'est bien sur pas fondé en raison ? Kant essaye de rationnaliser d'autre préjugés absurdes de son époque qui ne sont absolument pas universels, comme la critique de la masturbation ou du sexe hors mariage. On voit bien sa "vraie morale" universalise également les règles contingentes de la société de l'époque.
15 : Pour Nietzsche, la vision morale de l’existence est l’expression d’une vie a... (Manque le mot). Expliquez. (Désolée, cette question n’est pas compréhensible.
Pour Nietzche la vision morale de l'existence est l'expression d'une vie affaiblie, étriquée. Car le "bon" du moraliste se définit en réaction à un "mauvais", pas de façon active. Et on a pu voir que ce mauvais c'est nos penchants spontanés, le bonheur. La vision morale de l'existence exprime une vie ou au nom de principes morales, l'homme se bride lui même, accumule les passions tristes, hait son corps et n'attend que le repos que seul la mort peut lui procurer.
16 : Pourquoi la conscience morale est-elle une conscience foncièrement malheureuse ?
On a dit que l'action morale est celle qui n'a d'autre motif que le souci d'accomplir le devoir. On ne peut connaitre les intentions d'autrui. Mais même en ce qui nous concerne, on ne peut être sur selon Kant de la pureté de nos intentions. On ne peut être sur que l'orgueil ou une quelconque autre motivation n'est perverti l'intention moral d'un de nos actes. C'est pour cela que l'homme moral ne peut jamais être sur d'avoir agis uniquement par souci du devoir moral. C'est pourquoi on peut dire que la conscience de l'homme moral est une consience malheureuse.
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