Devoir de Philosophie

Conseils généraux pour la dissertation

Publié le 11/02/2011

Extrait du document

A) Le démarrage de la dissertation Comment démarrer votre dissertation? Cette partie préparatoire doit être envisagée avec sérieux car il s'agit, avant toute chose, devant l'intitulé du sujet, de réussir à jeter efficacement et rapidement les bases de votre travail. La signification des mots figurant dans l'énoncé du sujet doit cristalliser votre attention. Que veut dire, de manière très précise, tel concept sur le plan littéraire, philosophique, éventuellement scientifique? Une fois opérée la clarification des mots de base (avec l'aide du Robert, ou d'un vocabulaire philosophique, si vous êtes chez vous) élucidez la signification du sujet posé. Enfin, analysez soigneusement le problème soulevé par le sujet. B) Structure et étapes de la dissertation a) L'introduction. Passons maintenant à l'organisation même d'une dissertation bien conduite. Celle-ci comporte, tout d'abord, une introduction, absolument nécessaire à la bonne marche de votre devoir, car elle joue un rôle psychologique et logique. D'une part, elle capte l'attention et l'intérêt du lecteur, d'autre part elle assure une fonction stratégique dans la logique du cheminement de pensée et de réflexion. Bien entendu, l'introduction ne consiste pas à paraphraser et à répéter purement et simplement le sujet. Ne la confondez pas davantage avec une déclaration passe-partout proclamant l'importance décisive de la question (Quel beau et noble sujet!...). L'introduction pose le problème soulevé par le sujet. Elle tente de soulever un problème ne figurant pas en toutes lettres dans l'énoncé du sujet, mais néanmoins contenu implicitement en lui. Notez que, si le sujet est posé sous forme de question, le problème ne se confond pas avec la question. Ainsi, en septembre 84, on demandait aux candidats : « la vérité a-t-elle une histoire? «. Si l'on convient d'appeler vérité le caractère de ce qui est conforme à la réalité, de ce qui est réel, par opposition à l'erreur ou à l'illusion, et histoire, la suite des états par lesquels passe une réalité, on peut noter que la question elle-même pose problème car ce qui est réel est absolument et, par conséquent, ne saurait connaître une suite ou un devenir. Par conséquent, le sujet lui-même ne va nullement de soi et semble originellement poser un problème, problème qui doit suggérer une stratégie dans la recherche. Dans la dissertation philosophique, posez un problème et un seul. Ne tentez pas d'énoncer tous les problèmes soulevés par le sujet. C'est dans la conclusion que vous répondrez de manière précise au problème unique posé par le sujet. b) La discussion. Le développement philosophique doit se présenter sous forme de discussion, c'est-à-dire sous forme de débat, d'échange d'arguments et de vues contradictoires. Cette nécessité de la discussion argumentée est tout à fait impérative dans le domaine de la dissertation philosophique. Ainsi, en septembre 84, demandait-on aux candidats au baccalauréat : « La science est-elle un prolongement du sens commun ou est-elle en rupture avec lui?«. Ne pensez nullement qu'il soit possible de répondre purement et simplement oui ou non à la question posée (par le développement d'une seule position philosophique, par exemple : la science est en rupture avec le sens commun). Non, philosopher, c'est argumenter. Si vous n'introduisez pas de débat, il n'y a pas de développement philosophique, il n'y a pas de discussion et, par conséquent, nul travail réel à proprement parler. C'est la dynamique de la pensée qui forme le noyau de la dissertation en philosophie. Cette discussion philosophique est avant tout conceptuelle, c'est une analyse de concepts et de notions, qu'il faut clarifier et élucider. Le travail de réflexion et d'analyse conceptuelle doit être pris très au sérieux. Il peut être mené dans trois directions et selon trois approches différentes et complémentaires. La première approche consiste, en face de toute notion, à élucider les significations diverses de cette notion (ex : en septembre 84, un sujet était ainsi posé : « A quelles conditions l'expérience nous instruit-elle? « Il fallait « disséquer « le mot « expérience «, de manière à y déceler plusieurs sens sous-jacents : expérience sensible immédiate, expérimentation, etc...) La seconde approche consiste à distinguer une notion d'autres notions voisines (ex. le loisir peut-il avoir un sens quand le travail n'en a pas? Loisir pouvait être rapproché et distingué de délassement, repos, distraction, etc... La troisième approche éclaire une notion par son contraire. Ainsi le sujet « Est-il toujours déraisonnable de prendre des risques?« (Montpellier) pouvait s'appuyer sur la dialectique raisonnable/déraisonnable et aussi déraison/raison). Quand aux exemples, il faut en faire, dans la discussion philosophique, un bon usage. Si les distinctions conceptuelles doivent primer et jouer le premier rôle, l'exemple, néanmoins, fournit une illustration imagée à un raisonnement. Bien qu'il ne puisse servir de point de départ, il donne plus d'intensité à ce raisonnement. Reste le problème des références philosophiques et de leur usage dans la discussion. Elles ne doivent jamais fonctionner à vide : ne récitez pas doctrines et thèses. Référez-vous aux systèmes, mais en les adaptant à bon escient. Ainsi le sujet « la science est-elle un prolongement du sens commun ou est-elle en rupture avec lui « requiert une adaptation souple des vues de Bachelard, non point un sec résumé de son épistémologie. La règle d'or de toute la discussion est la suivante : traitez le sujet, rien que le sujet et seulement le sujet! Ne récitez pas votre cours, ne résumez pas platement les doctrines. Ne

ramenez pas une question spécifique à quelque bateau scolaire... Faites preuve de liberté d'esprit et d'effort d'adaptation devant un savoir, qui est un instrument d'action, non une béquille pour paresseux. La discussion argumentée, appuyée sur l'analyse des concepts et les références philosophiques, illustrée par des exemples, doit se dérouler suivant une articulation précise soutenant une démonstration logique: un plan. Parmi différents types de plan nous vous conseillons tout particulièrement : - le plan dialectique qui procède par thèse, antithèse et synthèse. Exposez une affirmation correspondant à la question posée (thèse), puis critiquez et développez la thèse adverse (antithèse), enfin réalisez la synthèse. Attention! Celle-ci n'est pas la juxtaposition éclectique de la thèse et de l'antithèse. Vous devez les dépasser toutes deux pour les intégrer dans un nouveau développement. Exemple: la vérité a-t-elle une histoire? Thèse : la vérité, éternelle, ne peut avoir d'histoire. Antithèse : la vérité, liée aux hommes, dépend des circonstances et a donc une histoire. Synthèse: la vérité, réalité même et fond éternel des choses, ne peut être atteinte que progressivement et semble donc avoir une histoire : - le plan progressif. Ce plan procède par approfondissement d'une notion, par production de différentes définitions de la notion envisagée, ou par examen de ses différents aspects. Exemple: l'expérience nous instruit-elle? Le plan peut être construit à partir des différents sens du terme expérience, explorés successivement, par exemple en allant du plus concret au plus abstrait. • l'expérience sensible immédiate; • l'expérimentation; • l'expérience morale; • l'expérience métaphysique. En pratique, vous utiliserez très souvent une combinaison de ces deux plans.  

c) La conclusion. Enfin, dans la conclusion, répondez de manière nette et précise à la question posée dans l'introduction. Si certains auteurs conseillent d'ouvrir une nouvelle perspective, nous vous conseillons, pour notre part, d'en rester modestement au point final et de clore le débat ouvert par la question et le problème. Exemple Dans quelle mesure peut-on affirmer que la conscience n'est pas un donné, mais une tâche? • Problème. Si l'on définit la conscience comme l'acte par lequel le sujet se connaît en tant que tel et saisit ses actes et une tâche comme un travail déterminé que l'on doit exécuter, il peut sembler paradoxal que l'acte de la connaissance de soi-même ne passe pas fondamentalement et d'abord par la saisie de notre principe pensant. Le sujet semble véhiculer des éléments contradictoires (conscience = saisie directe du moi donné. Tâche = travail de médiation). • Conclusion et réponse au problème. Dans la mesure où le miroir de nos actes est une médiation indispensable pour accéder à la connaissance de soi-même, la contradiction initiale est levée. En définitive, qu'est-ce qu'une dissertation? C'est une discussion cohérente et orientée, comportant une stratégie permettant de répondre au problème posé.   

« requiert une adaptation souple des vues de Bachelard, non point un sec résumé de son épistémologie. La règle d'or de toute la discussion est la suivante : traitez le sujet, rien que le sujet et seulement le sujet! Nerécitez pas votre cours, ne résumez pas platement les doctrines.

Ne ramenez pas une question spécifique à quelque bateau scolaire...

Faites preuve de liberté d'esprit et d'effortd'adaptation devant un savoir, qui est un instrument d'action, non une béquille pour paresseux. La discussion argumentée, appuyée sur l'analyse des concepts et les références philosophiques, illustrée par desexemples, doit se dérouler suivant une articulation précise soutenant une démonstration logique: un plan.

Parmidifférents types de plan nous vous conseillons tout particulièrement : - le plan dialectique qui procède par thèse, antithèse et synthèse. Exposez une affirmation correspondant à la question posée (thèse), puis critiquez et développez la thèse adverse(antithèse), enfin réalisez la synthèse.

Attention! Celle-ci n'est pas la juxtaposition éclectique de la thèse et del'antithèse.

Vous devez les dépasser toutes deux pour les intégrer dans un nouveau développement. Exemple: la vérité a-t-elle une histoire? Thèse : la vérité, éternelle, ne peut avoir d'histoire. Antithèse : la vérité, liée aux hommes, dépend des circonstances et a donc une histoire. Synthèse: la vérité, réalité même et fond éternel des choses, ne peut être atteinte que progressivement et sembledonc avoir une histoire : - le plan progressif. Ce plan procède par approfondissement d'une notion, par production de différentes définitions de la notionenvisagée, ou par examen de ses différents aspects. Exemple: l'expérience nous instruit-elle? Le plan peut être construit à partir des différents sens du terme expérience, explorés successivement, par exempleen allant du plus concret au plus abstrait. • l'expérience sensible immédiate; • l'expérimentation; • l'expérience morale; • l'expérience métaphysique. En pratique, vous utiliserez très souvent une combinaison de ces deux plans.

c) La conclusion. Enfin, dans la conclusion, répondez de manière nette et précise à la question posée dans l'introduction.

Si certainsauteurs conseillent d'ouvrir une nouvelle perspective, nous vous conseillons, pour notre part, d'en restermodestement au point final et de clore le débat ouvert par la question et le problème. Exemple Dans quelle mesure peut-on affirmer que la conscience n'est pas un donné, mais une tâche? • Problème.

Si l'on définit la conscience comme l'acte par lequel le sujet se connaît en tant que tel et saisit sesactes et une tâche comme un travail déterminé que l'on doit exécuter, il peut sembler paradoxal que l'acte de laconnaissance de soi-même ne passe pas fondamentalement et d'abord par la saisie de notre principe pensant.

Lesujet semble véhiculer des éléments contradictoires (conscience = saisie directe du moi donné.

Tâche = travail demédiation). • Conclusion et réponse au problème. Dans la mesure où le miroir de nos actes est une médiation indispensable pour accéder à la connaissance de soi-même, la contradiction initiale est levée.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles