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conscience - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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conscience
conscience - philosophie. 1 PRÉSENTATION conscience, perception et connaissance de soi-même, de ses actes et du monde. Le mot « conscience « vient du latin conscientia qui signifie « accompagné de savoir «. Être conscient, c'est donc penser, agir ou sentir tout en sachant que l'on pense, que l'on agit ou que l'on sent. 2 DIFFÉRENTS TYPES DE CONSCIENCE La conscience est dite spontanée ou directe si elle est intentionnelle, c'est-à-dire portée vers l'objet auquel on fait attention à un moment particulier. Elle est réfléchie au sens où elle donne à l'homme la capacité de revenir sur ce qu'il pense, ce qu'il vit, sent ou fait ; l'individu porte alors attention à l'état de conscience lui-même. Enfin, elle est dite psychique lorsqu'elle rend le sujet capable de percevoir sa propre activité psychique et d'en revenir comme saisi de lui-même. Avant René Descartes, le terme de conscience était généralement lié à l'action et entendu dans le sens de conscience morale désignant ce retour sur soi par lequel nous savons que nous agissons, en même temps que nous portons un jugement sur nos actions. La conscience morale implique donc la reconnaissance de certaines valeurs et la libre adhésion à ses valeurs. En ce sens, on dit qu'elle est normative. Y aurait-il donc plusieurs consciences en l'homme sans liens les unes avec les autres ? 3 RENÉ DESCARTES ET LA PRIMAUTÉ DE LA CONSCIENCE DE SOI 3.1 Le cogito cartésien La conscience liée à la pensée est « née « avec René Descartes lorsque celui-ci a mis en évidence que le « je pense « était le premier principe métaphysique et la condition de toute certitude. Le cogito cartésien se présente comme la prise de conscience fondamentale qui va rendre possible toutes les autres. Il est issu du doute hyperbolique mis en place dans la méthode cartésienne. Le doute en tant que forme de pensée implique l'existence du sujet qui par le fait de douter a conscience d'exister. 3.2 Penser le « je pense « Mais, par opposition aux sceptiques, René Descartes ne fait pas du doute un principe systématique ; celui-ci est méthodique et ne constitue qu'un moyen temporaire pour parvenir à la conclusion que « même si je doute de tout, je ne peux pas douter que je suis en train de douter «. Or, ce mouvement qui consiste à penser le « je pense « par un retour sur soi correspond précisément à celui de la conscience de soi. Il ne s'agit cependant pas pour René Descartes de démontrer rationnellement l'existence de la conscience, mais d'en affirmer l'évidence intuitive. En quelque sorte, le recours à l'ordre de l'intuition contourne les écueils de la raison qui peut toujours être dupée par le « Malin Génie « dont René Descartes formule l'hypothèse dans les Méditations métaphysiques. 3.3 Conscience et connaissance : unité et multiplicité « Si je ne peux pas savoir ce que je suis avec la simple conscience, je peux déjà savoir que je suis «. Cette reconnaissance du sujet par lui-même va ainsi permettre l'unification des différents états de conscience. Pour Emmanuel Kant également, le « je pense « doit pouvoir accompagner toutes mes représentations : « toutes les représentations, connaissances, expériences que je fais sont unifiées autour de ce "Je pense", sinon j'aurais un moi aussi divers et aussi bigarré qu'il y a de représentations dont j'ai conscience «. Grâce à la conscience, on accède donc au monde de la subjectivité, on sait que l'on est en tant que sujet. En ce sens, la conscience est la condition première de toute connaissance : de soi, puis du monde. 4 LA PORTÉE DE LA CONSCIENCE : LA CONSCIENCE ET LE MONDE 4.1 Au-delà du moi Le fait d'être conscient constitue donc pour l'homme un événement qui le pose non pas seulement dans le monde comme tout être vivant, mais face au monde. Grâce à la conscience de soi, l'homme est capable de prendre du recul par rapport à ce qui lui est extérieur et de l'envisager comme un objet à connaître, à admettre ou à transformer à chaque nouveau regard. Cela suppose en effet qu'une conscience de soi ait déjà permis à l'homme de s'identifier et de se positionner par rapport au monde extérieur. 4.2 Edmund Husserl : conscience et sens Ainsi, d'après Edmund Husserl, « toute conscience est conscience de quelque chose «. Se rapporter à quelque chose suppose donc une mise à distance du sujet à l'objet qu'il vise. Portée sur un objet qui lui est extérieur, la conscience ne peut donc pas se confondre avec elle-même. Mon enfance, par exemple, à laquelle je fais face à l'instant, est bien mon enfance ; elle n'est pourtant pas totalement moi, qui au moment où j'y pense m'y rapporte. La conscience est intentionnelle au sens où elle est tendue vers ce qui n'est pas elle. Pour Edmund Husserl, la conscience n'est donc pas un produit physiologique ou social dont le contenu est commun à tous les hommes, elle est essentiellement source de sens : « toute conscience est donatrice, fondatrice de sens «. Elle fait exister le monde pour nous, elle impose et développe tout un réseau de significations autour de nous qui oriente notre perception du monde. 4.3 Karl Marx et le déterminisme social En revanche, selon Karl Marx, « la conscience que chaque homme a de lui dépend du monde qui l'entoure et dépend surtout de l'état économique et matériel de la société. La conscience est le reflet de la société et elle subit tous ses bouleversements. « Dans l'histoire de la philosophie, l'origine de la conscience morale était tantôt considérée comme le résultat de directives extérieures progressivement assimilées par le sujet -- l'éducation ou la volonté divine --, tantôt comprise comme venant du sujet lui-même -- la sensibilité ou la raison. Avec Karl Marx et le matérialisme historique, c'est la conscience de soi qui est conditionnée par l'extériorité et qui s'offre comme un reflet du monde social. L'idéologie comme « ensemble d'idées erronées produit par la classe dominante qui explique le monde à partir de son point de vue « subit aussi l'influence de la base matérielle et économique de la société : « Les hommes se sont toujours fait jusqu'ici des idées sur eux-mêmes, sur ce qu'ils sont ou devraient, c'est d'après leurs représentations de Dieu, de l'homme normal, etc., qu'ils ont organisé leurs relations. Les inventions de leur cerveau ont fini par les subjuguer. Eux les créateurs, ils se sont inclinés devant leurs créations. « Aux yeux du matérialisme marxiste, la conscience est prédéterminée et uniformisée par les conditions matérielles de son existence, à son insu. Elle est dupée par la société qui forge pour elle des représentations spécifiques. Les conditions de sa légitimité dans le processus de connaissance restent encore à définir. Notre conscience peut-elle en effet rester vierge de toute influence ? 5 LES LIMITES DE LA CONSCIENCE 5.1 Conscience et subjectivité À supposer que la conscience individuelle puisse s'épanouir au-delà de cette conscience collective que dénonçait Karl Marx, elle reste avant tout une instance qui donne sens, elle est par essence relative puisqu'elle découle de l'expérience de chacun. La conscience est le reflet de la subjectivité, et par conséquent, elle ne peut pas être considérée comme un modèle de vérité absolue ni comme une expérience communicable à autrui. De plus, nous n'avons pas toujours conscience de tout ou nous pouvons être influencés par nos sentiments ou par des événements. La conscience est tantôt partielle, tantôt sélective et tributaire de nos sens. N'a-t-on pas le sentiment que plus on cherche à s'atteindre, plus le Moi recule ? Il semble que nous n'accédions qu'à certains aspects de notre personnalité, c'est le sens de la célèbre formule de Rimbaud « Je est un autre «. D'autre part, dire que la conscience révèle le sujet à lui-même, cela ne signifie pas qu'elle le révèle toujours clairement et totalement. La conscience de soi est aussi limitée dans le temps : la prise de conscience n'atteint que ce que je suis actuellement, même si elle peut être conditionnée par des événements passés. La conscience est un mode subjectif de connaissance et nous avons bien d'autres moyens de nous connaître qui sont parfois plus sûrs. 5.2 Paradoxes de la conscience Jean-Paul Sartre affirme : « ce que je suis par principe ne peut pas être objet pour moi «, au sens où je ne peux être à la fois sujet et objet de ma connaissance. La position sartrienne s'établit donc comme une négation du solipsisme cartésien. La connaissance de soi passe alors par ce qu'il nomme « l'intersubjectivité «, c'est-à-dire par le regard d'autrui : ce n'est pas dans la solitude que l'on prend conscience de soi, mais au coeur du monde et des autres. La conscience comme rapport à soi devient également rapport à autrui. Le face-à-face cartésien -- entre soi et soi-même -- serait donc conditionné par l'environnement affectif, intellectuel et social dans lequel il a lieu. Le « Je « n'est-il alors qu'un jeu de mots, qu'une illusion ou qu'une fiction ? Peut-on désigner la réalité à laquelle il renvoie ? La connaissance de soi, loin d'être acquise, est un défi permanent ; c'est ce que nous rappelle l'exhortation de Socrate : « connais-toi toi-même «. La connaissance de soi apparaît comme un idéal jamais atteint, objet d'un progrès à l'infini puisque la conscience de soi est déjà une gageure. Au-delà, la conscience est marquée par un paradoxe irréductible : parce qu'elle permet à l'homme de répondre de soi, elle l'« élève infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants « et lui confère ainsi une dignité propre, mais parce qu'elle l'arrache à l'innocence du monde naturel, l'homme prend du même coup la mesure de sa misère. Blaise Pascal a symbolisé cette conscience métaphysique et malheureuse dans ses Pensées en comparant l'homme à un roseau pensant : « il ne faut pas que l'Univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais si l'Univers l'écrasait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'Univers a sur lui, l'Univers n'en sait rien. « 5.3 Conscience et doute La conscience n'est donc pas uniquement une caractéristique parmi d'autres qui servirait à définir l'humain et sa condition. Elle est ce par quoi l'homme a le devoir de se penser et de s'interroger ainsi que de penser le monde et de l'interroger. Car, entre la distance que la conscience instaure entre soi et le monde ou entre soi et soi, un horizon s'étend qui est celui du doute, du questionnement et de la curiosité. En ce sens, on peut donc affirmer que la conscience, avant d'être une question pour la philosophie, est la condition a priori de son exercice. La conscience, premier pas vers la connaissance de soi et du monde semble souvent nous échapper car elle peut être influencée par ce qui n'est pas elle : le corps pour Baruch Spinoza puis Sigmund Freud, la société pour Karl Marx ou les instincts les plus vils pour Friedrich Nietzsche. Si le sens d'une majorité de pensées et d'actes échappe à l'homme, peut-il encore être jugé responsable de ce qu'il pense et de ce qu'il fait ? Baruch Spinoza ne nous dit-il pas que « l'expérience elle-même n'enseigne [...] pas moins clairement que la raison que les hommes se croient libres pour la seule raison qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés ; elle montre en outre que les décrets de l'esprit ne sont rien en dehors des appétits mêmes, et sont, par conséquent, variables selon l'état du corps « ? 5.4 Conscience de soi ou conscience contre soi ? La simple conscience de soi donne seulement accès à une apparente unité personnelle. Loin d'être une réponse, elle se déclare comme un problème à résoudre. Aussi, la vérité du moi n'est-elle pas donnée dans un simple être de fait, elle s'obtient au terme d'un effort qu'une figure tragique comme OEdipe manifeste pleinement, par lequel ce moi se réapproprie et se juge. Enfin, les mots de Sénèque « pour se connaître, il faut s'être éprouvé « posent que la conscience est le premier et l'ultime combat de l'homme contre lui-même. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« monde pour nous, elle impose et développe tout un réseau de significations autour de nous qui oriente notre perception du monde. 4. 3 Karl Marx et le déterminisme social En revanche, selon Karl Marx, « la conscience que chaque homme a de lui dépend du monde qui l’entoure et dépend surtout de l’état économique et matériel de la société.

La conscience est le reflet de la société et elle subit tous ses bouleversements.

» Dans l’histoire de la philosophie, l’origine de la conscience morale était tantôt considérée comme le résultat de directives extérieures progressivement assimilées par le sujet — l’éducation ou la volonté divine —, tantôt comprise comme venant du sujet lui-même — la sensibilité ou la raison.

Avec Karl Marx et le matérialisme historique, c’est la conscience de soi qui est conditionnée par l’extériorité et qui s’offre comme un reflet du monde social. L’idéologie comme « ensemble d’idées erronées produit par la classe dominante qui explique le monde à partir de son point de vue » subit aussi l’influence de la base matérielle et économique de la société : « Les hommes se sont toujours fait jusqu'ici des idées sur eux-mêmes, sur ce qu'ils sont ou devraient, c'est d'après leurs représentations de Dieu, de l'homme normal, etc., qu'ils ont organisé leurs relations.

Les inventions de leur cerveau ont fini par les subjuguer.

Eux les créateurs, ils se sont inclinés devant leurs créations.

» Aux yeux du matérialisme marxiste, la conscience est prédéterminée et uniformisée par les conditions matérielles de son existence, à son insu.

Elle est dupée par la société qui forge pour elle des représentations spécifiques.

Les conditions de sa légitimité dans le processus de connaissance restent encore à définir.

Notre conscience peut-elle en effet rester vierge de toute influence ? 5 LES LIMITES DE LA CONSCIENCE 5. 1 Conscience et subjectivité À supposer que la conscience individuelle puisse s’épanouir au-delà de cette conscience collective que dénonçait Karl Marx, elle reste avant tout une instance qui donne sens, elle est par essence relative puisqu’elle découle de l’expérience de chacun. La conscience est le reflet de la subjectivité, et par conséquent, elle ne peut pas être considérée comme un modèle de vérité absolue ni comme une expérience communicable à autrui.

De plus, nous n’avons pas toujours conscience de tout ou nous pouvons être influencés par nos sentiments ou par des événements. La conscience est tantôt partielle, tantôt sélective et tributaire de nos sens.

N’a-t-on pas le sentiment que plus on cherche à s’atteindre, plus le Moi recule ? Il semble que nous n’accédions qu’à certains aspects de notre personnalité, c’est le sens de la célèbre formule de Rimbaud « Je est un autre ».

D’autre part, dire que la conscience révèle le sujet à lui-même, cela ne signifie pas qu’elle le révèle toujours clairement et totalement.

La conscience de soi est aussi limitée dans le temps : la prise de conscience n’atteint que ce que je suis actuellement, même si elle peut être conditionnée par des événements passés.

La conscience est un mode subjectif de connaissance et nous avons bien d’autres moyens de nous connaître qui sont parfois plus sûrs. 5. 2 Paradoxes de la conscience Jean-Paul Sartre affirme : « ce que je suis par principe ne peut pas être objet pour moi », au sens où je ne peux être à la fois sujet et objet de ma connaissance.

La position sartrienne s’établit donc comme une négation du solipsisme cartésien.

La connaissance de soi passe alors par ce qu’il nomme « l’intersubjectivité », c’est-à-dire par le regard d’autrui : ce n’est pas dans la solitude que l’on prend conscience de soi, mais au cœur du monde et des autres.

La conscience comme rapport à soi devient également rapport à autrui.

Le face-à-face cartésien — entre soi et soi-même — serait donc conditionné par l’environnement affectif, intellectuel et social dans lequel il a lieu.

Le « Je » n’est-il alors qu’un jeu de mots, qu’une illusion ou qu’une fiction ? Peut-on désigner la réalité à laquelle il renvoie ? La connaissance de soi, loin d’être acquise, est un défi permanent ; c’est ce que nous rappelle l’exhortation de Socrate : « connais-toi toi-même ».

La connaissance de soi apparaît comme un idéal jamais atteint, objet d’un progrès à l’infini puisque la conscience de soi est déjà une gageure. Au-delà, la conscience est marquée par un paradoxe irréductible : parce qu’elle permet à l’homme de répondre de soi, elle l’« élève infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants » et lui confère ainsi une dignité propre, mais parce qu’elle l’arrache à l’innocence du monde naturel, l’homme prend du même coup la mesure de sa misère.

Blaise Pascal a symbolisé cette conscience métaphysique et malheureuse dans ses Pensées en comparant l’homme à un roseau pensant : « il ne faut pas que l’Univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer.

Mais si l’Univers l’écrasait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’Univers a sur lui, l’Univers n’en sait rien.

» 5. 3 Conscience et doute La conscience n’est donc pas uniquement une caractéristique parmi d’autres qui servirait à définir l’humain et sa condition.

Elle est ce par quoi l’homme a le devoir de se penser et de s’interroger ainsi que de penser le monde et de l’interroger.

Car, entre la distance que la conscience instaure entre soi et le monde ou entre soi et soi, un horizon s’étend qui est celui du doute, du questionnement et de la curiosité.

En ce sens, on peut donc affirmer que la conscience, avant d’être une question pour la philosophie, est la condition a priori de son exercice. La conscience, premier pas vers la connaissance de soi et du monde semble souvent nous échapper car elle peut être influencée par ce qui n’est pas elle : le corps pour Baruch Spinoza puis Sigmund Freud, la société pour Karl Marx ou les instincts les plus vils pour Friedrich Nietzsche.

Si le sens d’une majorité de pensées et d’actes échappe à l’homme, peut-il encore être jugé responsable de ce qu’il pense et de ce qu’il fait ? Baruch Spinoza ne nous dit-il pas que « l’expérience elle-même n’enseigne […] pas moins clairement que la raison que les hommes se croient libres pour la seule raison qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés ; elle montre en outre que les décrets de l’esprit ne sont rien en dehors des appétits mêmes, et sont, par conséquent, variables selon l’état du corps » ? 5. 4 Conscience de soi ou conscience contre soi ?. »

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