confucianisme - philosophie.
Publié le 08/05/2013
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bienséance, et le caractère forgé par une stricte observance des rites et par la pratique de la musique.
Ce code exerce une influence puissante sur le caractère en canalisant les émotions de façon appropriée et en développant l'harmonie intérieure.
Xunzi fut le dernier grand tenant du ritualisme au sein du confucianisme.
Après une brève période d'éclipse au IIIe siècle av.
J.-C., sous le règne tyrannique de la dynastie Qin qui avait proscrit toutes les philosophies à l'exception de la sienne propre, à savoir le légisme, le confucianisme connut un renouveau sous la
dynastie Han (206 av.
J.-C.-220 apr.
J.-C.).
Les œuvres de Confucius détruites pendant la période précédente furent restaurées, canonisées et enseignées par des lettrés à l'académie impériale.
Elles servirent plus tard de références aux examens de
recrutement des fonctionnaires impériaux, les candidats aux postes clés du gouvernement étant choisis en fonction de l'étendue de leur connaissance de la littérature classique.
Le fondateur de la dynastie Gaodi et son célèbre descendant Wudi furent
tous deux officiellement partisans du confucianisme, qui exerça donc une influence très profonde sur la vie intellectuelle et politique chinoise.
Elle fut même introduite au Viêt Nam par les armées de Wudi.
Le succès du confucianisme Han est attribué à Dong Zhongshu, qui préconisa le premier un système éducatif fondé sur les enseignements de Confucius.
En s'inspirant des concepts cosmologiques et divinatoires de l'époque, Dong Zhongshu croyait à
une étroite correspondance entre les êtres humains et le monde de la nature.
Selon lui, les actes d'une personne, en particulier ceux du souverain, étaient souvent à l'origine de l'apparition de phénomènes inhabituels dans la nature.
Le roi était donc,
en raison de son autorité, responsable de phénomènes tels que les incendies, les inondations, les tremblements de terre et les éclipses.
Ces signes de mauvais augure se manifestaient sur terre comme autant d'avertissements à l'humanité pour la
prévenir que ce monde n'était pas parfait.
La peur de la punition divine s'avérait donc très efficace pour restreindre le pouvoir absolu du monarque.
Dong s'attribua ainsi le pouvoir de contrôler l'autorité impériale, au risque de déformer le rationalisme
originel de la doctrine de Confucius.
Dans le chaos politique qui succéda à la chute de la dynastie Han, le confucianisme fut éclipsé par les systèmes rivaux du taoïsme et du bouddhisme et subit une disgrâce momentanée.
Les classiques confucéens continuèrent cependant à servir de
sources majeures d'enseignement aux lettrés.
Avec le retour à une ère de paix et de prospérité sous la dynastie Tang (618-906), le confucianisme regagna du terrain.
Le monopole du savoir détenu par les érudits confucéens leur assura une fois de
plus les plus hautes positions au sein de l'administration.
Le confucianisme refit surface en tant que doctrine d'État.
Inspiré par l'exemple de la civilisation chinoise, le Japon du VII e siècle introduisit un vaste programme de réformes confucéennes au
sein de l'État sous le règne du prince Shotoku Taishi et de l'empereur Tenji, établissant un système d'accès aux fonctions publiques calqué sur le modèle chinois.
Cependant, les nouvelles institutions formèrent un appareil gouvernemental difficile à
gérer pour un pays aristocratique comme le Japon et furent principalement sources de titres honoraires pour la noblesse fujiwara.
4 NÉOCONFUCIANISME
Le bouillonnement intellectuel de la Chine sous la dynastie Song (960-1279) donna naissance à un nouveau système de pensée confucéenne inspiré d'éléments taoïstes et bouddhistes Avatamsaka.
Cette nouvelle école fut connue sous le nom de
néoconfucianisme.
Ceux qui furent à son origine étaient versés dans les deux autres religions.
Concernés en premier lieu par la conduite éthique, ils s'intéressaient aussi aux théories de l'univers et aux origines de la nature humaine.
Le néoconfucianisme se divisa en deux écoles philosophiques.
Le représentant le plus illustre de l'une d'elle fut Zhu Xi, éminent penseur dont la renommée venait juste après celle de Confucius et de Mencius.
Il posa les fondations d'une nouvelle
philosophie pour les enseignements confucéens et organisa l'argumentation savante en un système cohérent selon lequel tous les objets sont par nature composés de deux forces inhérentes : le li, principe ou loi cosmique immatériel et le qi,
substance supposée être à la base de toute chose matérielle.
Souvent traduit par « substance », le qi est en fait envisagé comme un continuum mutable, semblable au flux d'énergie-masse de la physique d'Einstein, sujet à un changement cyclique
constant.
Le qi peut changer et se dissoudre, mais le li, le principe à la base de la myriade des choses, demeure constant et indestructible.
Zhu Xi identifia le li de l'homme à la nature humaine, qui est essentiellement identique pour tous les êtres
humains.
Le phénomène des particularités individuelles peut être attribué aux différentes proportions et densités du qi d'un individu à l'autre.
Ainsi, ceux qui reçoivent un qi troublé ont leur nature originelle obscurcie et doivent par conséquent laver
leur nature pour lui restaurer sa pureté.
L'homme parvient à se purifier en développant sa propre connaissance du li dans chaque objet.
Celui qui, après avoir consacré un effort prolongé à la recherche du li, découvre le principe cosmique inhérent à la
nature de tout ce qui est animé et inanimé, devient un sage au terme de sa quête.
La deuxième école de pensée néoconfucianiste est celle du xin (« esprit »), opposée à celle du li.
Le tenant principal de la doctrine du xin était Wang Yangming.
Selon sa principale thèse, « rien n'existe, ni loi ni objet, en dehors de l'esprit ».
Il affirma
que c'était bien l'esprit qui se représentait toutes les lois de la nature et que par conséquent, rien ne pouvait exister qui ne fût dans l'esprit.
L'effort de l'homme devait donc se porter sur le développement de la « connaissance intuitive » de l'esprit,
non pas au travers de l'étude du principe naturel mais par la réflexion intense et la méditation.
La Corée sous la dynastie Li et le Japon sous la dynastie Tokugawa des shoguns avaient adopté le néoconfucianisme comme religion officielle.
Cependant, pendant le règne de la dynastie Qing (1644-1912) apparut en Chine une très forte réaction
contre les écoles néoconfucianistes du li et du xin. Les lettrés prônèrent le retour à la forme ancienne, considérée comme plus authentique, du confucianisme de la période Han, non encore altérée par les influences taoïstes et bouddhistes.
Ils
développèrent une exégèse critique des classiques confucéens en utilisant des méthodes scientifiques empruntées à la philologie, à l'histoire et à l'archéologie.
Certains penseurs comme Dai Zhen introduisirent un point de vue empiriste dans la
philosophie de Confucius.
5 LE CONFUCIANISME À L'ÉPOQUE MODERNE
Vers la fin du XIX e siècle, la réaction envers la métaphysique néoconfucianiste prit un nouveau tournant.
Au lieu de se confiner à l'étude des textes, les lettrés confucianistes prirent une part active à la vie politique en proposant des programmes de
réforme fondés sur la doctrine confucéenne.
Kang Youwei, un des dirigeants de ce mouvement, tenta d'élever cette philosophie au rang de religion nationale.
Les réformes n'eurent aucun succès en raison des menaces étrangères qui pesaient sur la
Chine de l'époque et de la nécessité urgente de mesures politiques draconiennes.
Dans la période de confusion intellectuelle qui suivit la révolution chinoise de 1911, le confucianisme fut décrié comme décadent et réactionnaire.
La chute de la
monarchie et l'éclatement de la structure familiale traditionnelle, desquelles le confucianisme tirait force et soutien, sonna le glas de l'emprise confucianiste sur la nation chinoise.
Dans le passé, cette philosophie avait tant bien que mal réussi à
surmonter les courants adverses et à reprendre de la vigueur, mais durant cette ère mouvementée de troubles sociaux sans précédent, elle perdit sa capacité d'antan à s'adapter au changement.
Certains penseurs considèrent que Confucius sera de nouveau, à l'avenir, vénéré en Chine comme le plus grand des maîtres ; les classiques confucéens seront remis à l'honneur et les vertus confucéennes, véhiculées depuis des générations par les
proverbes, les maximes et les expressions populaires, continueront de constituer la pierre de touche de l'éthique chinoise.
Il est cependant peu probable que le confucianisme reprenne le rôle prépondérant qui fut le sien dans la vie politique et
institutionnelle chinoise pendant les siècles passés.
La victoire des communistes en 1949 a souligné l'incertitude de l'avenir du confucianisme en Chine.
De nombreuses traditions fondées sur les enseignements de Confucius ont été écartées.
La famille, considérée par le passé comme l'institution.
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