COMTE D'ANJOU (roman du) par Jean Maillart

COMTE D'ANJOU (roman du) par Jean Maillart (1316). Cette œuvre de 8 000 vers reprend, sans les détails horribles (la main coupée), la légende de la Mane-kine [voir Beaumanoir Philippe de] : le comte, veuf, éprouve pour sa fille Jouïe une passion incestueuse, elle fuit et vit comme ouvrière en dentelle, est remarquée par le comte de Bourgogne, qui l’épouse; son mari absent, elle met au monde un fils, que la tante fait passer pour un monstre; le comte ordonne de tuer la mère et l’enfant, mais les serfs prennent pitié; la vérité éclate. Roman noir et mélodrame par certains aspects, cet ouvrage est surtout marqué par le goût du réalisme (accumulation des détails « concrets ») et de la rationalisation du merveilleux. A son origine, on peut supposer la combinaison de plusieurs motifs « folkloriques » : le père incestueux, la femme maléfique, le corps monstrueux à cacher, le châtiment du désir coupable.