Composition sur un sujet d'actualité : La rédaction

Il vous reste moins d’une heure pour « composer «.

Vous avez choisi votre démonstration. Vous en avez préparé le canevas détaillé. Vous pouvez commencer

à écrire. Pour le contenu, fixez-vous deux règles absolues : précision et clarté. Pour le style, nous vous

indiquons dans la partie 5 (p. 51) quelques règles très simples qui vous permettront d’éviter de nombreuses

maladresses.

1. Précision

Suivez le plan prévu par votre canevas. Vérifiez que vous n’avez pas oublié en route un argument ou

un exemple (un par argument, minimum). Un bon moyen de contrôle est de rayer les étapes sur le canevas

au fur et à mesure de l’achèvement de leur rédaction. Tant que vous n’avez pas expliqué un argument

de façon satisfaisante, ne passez pas au suivant.

Néanmoins, sachez écrire avec un style vivant. Si une idée imprévue se présente au fil de la plume (ou

un exemple) et qu’elle ne déséquilibre pas trop votre développement, n’ayez pas peur de l’utiliser.

2. Clarté

Votre texte doit pouvoir être compris par n’importe qui. N’hésitez donc pas à être un peu plus long

que prévu, si cela vous permet d’être plus explicite. Lorsque vous donnez un exemple, n’oubliez pas d’en

préciser les circonstances. Ne pensez jamais que « cela va de soi «. Cela va toujours mieux en le disant...

et cela évite les malentendus.

Ne croyez surtout pas que votre correcteur a tout lu, tout entendu. Il est un citoyen adulte comme

vous et sa culture est limitée, même s’il a plus d’expérience que vous. Facilitez-lui la compréhension, il

vous en saura gré.

3. Mise en page

Les règles à observer sont très simples. Elles servent à donner le maximum d’aisance à la lecture :

– Laissez une ligne de blanc avant chaque début de partie (donc également après l’introduction et

avant la conclusion).

– Passez à la ligne à chaque nouvelle idée. Une idée accompagnée de son exemple et de sa généralisation

occupe donc un paragraphe. Évitez qu’un paragraphe occupe plus de cinq ou six lignes, sa lecture

deviendrait fatigante.

– À chaque début de paragraphe (ou de partie), laissez deux centimètres de blanc en retrait avant de

commencer à écrire. Cela donne une meilleure lisibilité (car tout ce qui facilite la lecture...).

4. Faut-il donner son avis personnel ?

Bien sûr ! C’est pour cela que vous êtes convoqué à cette épreuve, mais à condition qu’il soit argumenté.

Ne vous rangez donc pas systématiquement derrière l’avis de « Monsieur tout-le-monde «.

Vous êtes en revanche supposé adhérer sans réserve à la constitution de la République et des déclarations

anti-démocratiques seraient mal venues. Cependant, n’oubliez pas que la décision d’une majorité

peut être modifiée par celle d’une autre majorité (non moins respectueuse des règles républicaines que

la précédente). C’est précisément là que réside l’intérêt du débat démocratique.

5. Faut-il parler à la première personne ?

La tradition privilégie le « nous « académique (« nous pensons que, il nous semble «, etc.). La tradition

a raison, mais il faut aussi éviter le ridicule. Si vous évoquez un exemple que vous avez vécu personnellement,

le « nous « devient facilement cocasse.

Exemple :

Imaginez le récit du fameux livreur de pizzas du film Taxi, racontant ses démêlés avec la police marseillaise.

S’il emploie le « nous « académique, il dira : « Alors que nous prenions nos fonctions de livreur de

pizzas, nous nous sommes trouvé confronté au problème de la limitation de vitesse en zone urbaine «.Vous

noterez au passage que l’utilisation du « nous « académique oblige à laisser le participe passé au singulier

(« nous nous sommes trouvé «) au passé composé. C’est donc un exercice assez délicat grammaticalement.

Si vous l’utilisez avec modération, le « je « est souvent plus clair, car il permet au correcteur de savoir

à quel moment vous donnez votre avis personnel et à quel moment celui de quelqu’un d’autre.