composition, matériel de - informatique. 1 PRÉSENTATION composition, matériel de, équipement destiné à composer des textes, en vue d'une reproduction par impression. L'invention des machines typographiques, au début du XIXe siècle, remplaça la composition manuelle qui avait prévalu aux premiers temps de l'imprimerie. Aujourd'hui, la composition des textes est assurée de façon hautement automatisée, en faisant appel à des programmes informatiques. Ces logiciels assistent le typographe dans le choix des tailles et des polices de caractères, régulent l'espacement, la justification, la pagination et le formatage des textes. Automatisation et compatibilité des systèmes s'améliorent en permanence, ouvrant la composition typographique au grand public. Ainsi, les documents élaborés sur simple traitement de texte, par exemple, peuvent être lus par les équipements de composition professionnels, et leur impression préparée selon les desiderata du typographe (voir Bureautique). 2 COMPOSEUSES-FONDEUSES Au temps de Gutenberg, au XVe siècle, la typographie manuelle consistait à fondre des caractères en plomb et à les disposer le long de baguettes de bois pour former le texte à reproduire. Cette opération fastidieuse demandait près d'une journée de travail par page composée. En 1822, l'Américain William Church inventa la première machine typographique, qui permettait de répartir mécaniquement -- plutôt qu'à la main -- les caractères métalliques dans des chambres spéciales appelées magasins. Ingénieuse, la machine de Church connut de nombreuses améliorations, mais sans jamais rencontrer de franc succès commercial. Il fallut attendre l'invention de la technique du « métal chaud «, à la fin du XIXe siècle, pour qu'une nouvelle étape soit franchie : dans ce procédé, les caractères étaient fabriqués sur mesure à partir de moules appelés « matrices «. La première machine du genre fut conçue en 1884 par l'Américain Ottmar Mergenthaler (1854-1899). Il s'agit de la fameuse Linotype (de l'anglais line of types), qui fondait une ligne entière de texte à la fois. Pour ce faire, les moules des différents caractères étaient appelés mécaniquement par l'opérateur, au moyen d'un clavier, pour se ranger en ligne dans l'ordre indiqué. Du plomb liquide était alors versé dans le moule de la ligne de texte. Une fois la ligne moulée en relief, les matrices étaient stockées, prêtes à une nouvelle utilisation. La première Linotype fut installée en 1886, dans les locaux du New York Tribune. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle s'impose dans les ateliers de composition du monde entier, presse quotidienne en tête. Mais le monopole de la Linotype fut de courte durée : dès 1887 apparut une machine concurrente, la Monotype, inventée par l'Américain Tolbert Lanston (1844-1913). La Monotype faisait également appel à des matrices, mais moulait les caractères séparément, plutôt que sous forme de lignes entières, ce qui la rendait beaucoup plus polyvalente et souple d'emploi. Son automatisation était également plus poussée : l'opérateur composait le texte sur un clavier, avec en sortie une bande de papier perforée portant les instructions typographiques. La bande perforée, véritable programme informatique avant l'heure, commandait alors les mécanismes de la machine pour la mise en place des caractères et leur justification en ligne. 3 PHOTOCOMPOSITION La typographie, tant Linotype que Monotype, utilisait l'impression en relief : les parties saillantes des caractères étaient encrées par un rouleau, puis pressées sur papier. Cependant, au XXe siècle, le procédé typographique fut détrôné par l'impression offset. Cette nouvelle technique ne faisait plus appel à des caractères métalliques en relief, mais à des méthodes photochimiques, initialement mises au point pour la reproduction des plaques lithographiques ( voir lithographie). De nouveaux appareils de composition furent développés pour servir l'impression offset. Ainsi, en 1946, un premier appareil de photocomposition fut installé dans les locaux de l'imprimerie du gouvernement des États-Unis, à Washington. Baptisé Intertype Fotosetter, cette première photocomposeuse héritait de la technologie de la Linotype, mais à la place de caractères métalliques, de minuscules négatifs -- les photomats -- étaient manipulés. Ces négatifs étaient appelés dans la séquence voulue devant une source lumineuse, qui projetait leurs motifs sur un papier photosensible. Évolution du procédé, les photocomposeuses de seconde génération étaient munies d'un disque en rotation rapide, sur lequel était fixé toute la gamme des caractères voulus. Sur instruction d'une bande magnétique -- représentant le texte à composer -- une source lumineuse stroboscopique illuminait le disque, au moment où le caractère voulu se trouvait face à lui, projetant alors son image sur la surface d'un papier photosensible. La première machine de ce type -- le Photon 200 des Français Higonnet et Moyroud -- fut mise sur le marché en 1956. D'autres photocomposeuses suivirent, comme la Linofilm de Mergenthaler et l'Intertype Fototronic. Les appareils de troisième génération apparurent à la fin des années 1960. Au lieu de faire appel à des matrices de caractères sur film ou sur verre, ils utilisaient un générateur de caractères électronique, chaque caractère étant composé d'un ensemble de points appelés pixels. Un tube à rayons cathodiques projetait l'image vidéo de ces points sur le papier photosensible, par l'intermédiaire d'un système de lentilles. Dans cette gamme apparurent le Linotron de Mergenthaler et le Hell Digiset, mis au point en Allemagne, et leur version américaine, le Videocomp de RCA. Outre leur vitesse spectaculaire (près d'un million de caractères par heure), ces photocomposeuses de troisième génération étaient munies d'un écran vidéo de contrôle, qui permettait à l'opérateur de vérifier la composition en cours. Au fil de leurs multiples perfectionnements, ces écrans d'affichage électronique livrèrent une image de plus en plus fidèle du produit final. L'inconvénient de ce système concernait la netteté des caractères électroniques. Dans les anciens procédés mécaniques, la netteté aux bords, ou résolution, des caractères typographiques était excellente puisque ceux-ci étaient dessinés avec toute la précision voulue. Mais, en vidéo, chaque caractère est composé de lignes verticales de points : les contours courbes ou obliques sont donc mal reproduits, avec un effet d'escalier. 4 SYSTÈMES LASER Les nouvelles machines utilisent des rayons laser pilotés par ordinateur. Elles sont utilisées pour la reproduction des caractères, ainsi que pour la composition graphique et pour la similigravure. La gamme de caractères disponibles est mémorisée dans un logiciel, sous forme numérique. Dans les appareils de haute définition, tels que le Monotype Lasercomp et le Linotronic de Mergenthaler, un balayage horizontal du rayon laser trace les points désirés avec une densité qui peut atteindre 1 270 à 2 540 points par pouce (dpi). Cette résolution élevée donne une définition de caractère tout à fait comparable à celle des photocomposeuses matricielles. 5 PUBLICATION ASSISTÉE PAR ORDINATEUR Une véritable révolution a bouleversé la typographie à la fin des années 1980 : la publication assistée par ordinateur ou PAO. Grâce à des coûts de plus en plus réduits et des mémoires de plus en plus puissantes, les ordinateurs personnels -- conçus à l'origine pour le traitement de texte -- sont aujourd'hui capables de livrer des documents d'une remarquable sophistication. Lorsque ces documents sont préparés avec un logiciel adéquat, il est possible de créer une mise en page complexe, de choisir une police de caractères parmi des centaines d'options différentes et d'agencer et de modifier les documents à volonté. Une fois le document mis en forme par le rédacteur ou le dessinateur, l'ordinateur en effectue la préparation électronique en vue de sa transmission à une imprimante. Cette préparation électronique s'effectue à travers un langage de description de page ou PDL. Ce PDL fournit des instructions très précises au laser, qui imprime les caractères avec une résolution qui dépasse souvent 300 dpi. Ainsi un ordinateur personnel peut livrer une composition d'excellente qualité. En outre, il permet d'exercer un contrôle total à la fois sur la mise en page, sur la typographie, sur le graphisme et sur l'impression d'un document. Aujourd'hui, les clivages traditionnels entre les divers domaines des arts graphiques ont donc de plus en plus tendance à s'estomper. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.