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Comparaison Ruy Blas de Victor Hugo et de Lorenzaccio d'Alfred de Musset

Publié le 12/09/2006

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hugo

 Le romantisme prend son essor au XIXème siècle et influence différents genres comme la poésie, le roman ou le théâtre. C’est un mouvement qui s’oppose au classicisme et qui a l’ambition de révolutionner les règles qui gouvernaient l’écriture. Au théâtre, il prend la forme du drame romantique. Certains auteurs comme par exemple Victor HUGO ont théorisé le mouvement romantique, ce qui a donné lieu a de nombreuses polémiques. Ce dernier a dressé les règles du drame théorique, et a affirmé dans la préface de sa pièce Ruy Blas que « Le drame tient de la tragédie par la peinture des passions et de la comédie par la peinture des caractères. Le drame est la troisième grande forme de l’Art comprenant, enserrant et fécondant les deux premières […] les deux électricités se rencontrent et l’étincelle qui en jaillit, c’est le drame. « Nous confronterons cette œuvre à une analyse de Lorenzaccio d’Alfred de Musset. En effet c'est deux textes peuvent, en plusieurs points être rapprochés. Pour commencer, nous verrons en quoi ces deux monologues de chacune des œuvres met en jeux la réflexion des personnages puis nous étudierons la nouvelle notion de « héros « qu'apporte ces deux œuvres. Dans cette scène, Lorenzaccio se pose des questions sur son acte, nous pouvons nous rendre compte que c'est un acte contre nature. Tout d'abord, le meurtre paraît incompatible avec sa nature profonde, on peut le remarquer grâce à l'utilisation des images du passé comme : « j'ai aimé «. Ensuite, il y une observation de la nature paisible « les fleurs «, « les prairies «. Il apprécie aussi la poésie : « les sonnets de Pétrarque «. Nous pouvons donc en déduire que sa nature d'origine paraît incompatible avec le criminel qu'il devient. Ensuite, il y a une remise en cause de ses motivations, il n'a pas de véritables raisons de vouloir tuer Alexandre : « Que m'avait fait cet homme ? «, « m'avait-il offensé alors ? «. Il y a un retour d'humanité de Lorenzaccio envers Alexandre : « il a fais du mal aux autres mais il m'a fait du bien, du moins à sa manière «. Lorenzaccio est poussé par des forces qu'il ne contrôle pas, c'est un acte qui le dépasse, on peux le remarquer grâce a beaucoup de phrases interrogatives : « pourquoi « est répété quatre fois, « que veut dire cela ? «. Ces interrogations montre le doute et l'hésitation de Lorenzaccio. Ensuite, « cette joie brûlante comme un fer rouge « et l'oxymore « joie brûlante « montre que le plaisir contraste avec le douleur de tuer, il est atteint d'un masochisme caché. Nous pouvons remarquer que les réflexions de Lorenzaccio le conduise un peu à la folie : « le spectre de mon père me conduirait-il ? «, « j'ai tout quitté «. Le meurtre d'Alexandre est associé à la propre destruction de Lorenzaccio, on remarque une métaphore filée : « la seule pensée de ce meurtre a fait tomber en poussière les rêves de ma vie «, « ruine «, « corbeau sinistre «. Ces deux dernières citations annonce la mort. Les interrogations de Lorenzo sur l'assassinat se doublent d'interrogations sur sa personne. Lorenzaccio se présente comme issu d'une hérédité féroce et mystérieuse : « de quelles entrailles fauves, de quels velus embrassements... ? « ce qui nous montre des images de la brutalité troublantes. Il y a des interrogations sur sa nature humaine « sont-ce bien les battements d'un cœur humain ? «. Pour finir, nous remarquons des illusions sur sa personne : il pense être un être d'exception, il y a une exaltation du moi : « suis-je le bras de dieu ? «. Allusion a l'archange Gabriel « épée flamboyante «.Allusions aux mythes antiques dont il se sert pour s'expliquer lui-même. Cette scène de Lorenzaccio est très révélatrice du fait que l'acte de Lorenzaccio est poussé par des forces inconnues et son orgueil, malgré le fait que le duc ne lui ait rien fait et qu'il le porte dans son estime. Ruy Blas est en proie à une agitation fébrile, son discours est ponctué d'interrogations : « Que faire ? «, d'exlamations : «  Elle d'abord, elle avant tout ! «, de tirets : « -Oui ! Mais y réussir ? « qui montrent un changement d'idée et d'orientation de la pensée. Il pense à la Reine, va-t-il réussir à déjouer ce plan ? Il n'arrive pas à se fixer sur l'essentiel : arriver à deviner le plan de Don Salluste. C'est tout ce qu'il veut mais il ne le fait pas, il ne repasse pas en mémoire les éléments du plan de Don Salluste. On a une dislocation de l'alexandrin : les phrases sont courtes et il y a des ruptures de rythmes. Il est alors difficile de lire ce qu'il dit, c'est le sautillement d'une pensée qui ne se fixe pas. La pensée de Ruy Blas est paralysée par un retour en arrière ( emploie du passé). Or, il faut se projeter dans l'avenir pour que ce monologue soit délibératif, Cependant, il est obnubilé par la pensée de la Reine. Une autre pensée vient parasiter sa réflexion : il n'admet toujours pas sa chute, ses rêves de gloire se sont écroulés par l'apparition soudaine de Don Salluste. On a des lambeaux du monologue précèdent : « -c'est fini. Me voilà retombé ! De si haut ! Si bas ! J'ai donc rêvé ! « le rejet met en valeur l'antithèse. Il se considère comme serviteur de la Reine, mais revient à sa condition de valet. Sa réflexion ne parvient pas à s'organiser : « Deviner...-deviner ! Car il faut deviner ! « Verbes à l'indicatif qui montrent que sa réflexion n'est pas organisée, on a seulement des notions. Il n'y a pas de conclusion à son raisonnement, ni de précisions ce qui montre sa confusion mental. Il passe de elle à lui, de lui à moi, sans dire qui est lui et qui est elle. La pensée progresse par association d'idées. On a un mélange d'affirmations : « c'est toi qui l'as perdue ! «,de suppositions : « sans doute « et d'interrogations : « Par où va-il venir ceet homme de trahison ? « qui montre son impossibilité à agir. Au début on a : « Que faire «, puis qulques vers plus tard la question est la même, on a pas avancé dans la réflexion.. La résolution finale, qui semble émerger comme par magie, ne résout pas le problème, elle l'écarte et ne fait que retarder l'échéance : « Empêchons-la de sortir du palais «. « C'est dit « Il n'est pas très satisfait de sa réponse. Ruy Blas est un héros romantique qui est conscient de ses faiblesses : il est lucide sur lui-même. Il veut se battre avec les armes de Don Salluste, il devine ce qui se trame, et est lucide de son trouble : « Je suis fou «. Il est aux prises d’une autorité supérieure : « N’est plus qu’un pauvre jonc tordu par un orage! « à Comparaison entre Ruy Blas (le jonc) et Don Salluste (l’orage). « tout est nuit, tout est gouffre « à danger naturel, force déchaîné contre qui il ne peut rien faire. Topos romantique : faiblesse du personnage face à une force naturelle. Il se considère pas comme l’homme de la situation, quand il a une idée, il se rétracte : « Je suis lâche et stupide «. « Mais que je m’imagine, -La chose a sans nul doute une ancienne origine, - Que lorsqu’il tient sa proie et la mâche à moitié, Ce démon va lâcher la reine, par pitié pour son valet ! « à Ruy Blas fait de la psychologie, le rejet pour son valet le dévalorise. Il a une seule idée en tête : supplier Don Salluste. Néanmoins il est tout aussi conscient de sa mission dictée par l’honneur : « C’est toi qui l’a perdu « montre une certaine culpabilité du personnage car il est le complice de Don Salluste. La reine est au centre de ses préoccupations. Contrairement au monologue précédent, il n’évoque plus l’amour, en effet, il parle d’engagement qui est désintéressé (continuer l’histoire d’amour l’importe peu). Sa mort d’ailleurs ne l’effraie pas : « Dût-on voir sur un mur rejaillir ma cervelle « à évocation d’une mort très atroce par un détail granguignolesque, le héros ne craint donc rien mais rompre la « trame « est sera dur. Pire que ça, il est prêt à s’en remettre à son rival Don Guritan. L’image romantique « Jonc tordu par l’orage « qu’on peut retrouver dans le Chêne et le Roseau de La Fontaine ou dans Pascal (« l’homme est un roseau pensant «) est significative de l’héroïsme : il plie mais il ne rompt pas. « Pensons bien «, « Empêchons là « à le pluriel montre l’unité de son esprit (≠ dispersé) Cela aboutit donc à une décision auquel il se tient : une fois la décision prise, il rappelle le page. Il est donc re-capable de penser : il pense que Don Guritan ne croira pas le page car cela vient de la part d’un rival.

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