Commentaire : Proust - Un amour de Swann
Publié le 09/04/2015
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Commentaire : Marcel Proust, Un amour de Swann (1913) « Un Amour de Swann » de Marcel Proust, publié en 1957, fait partie d'une ?uvre plus globale appelée « A la recherche du temps perdu ».C'est la deuxième partie de l'?uvre complète, mais elle peut être lue indépendamment des autres tomes. L'histoire raconte Swann, grand connaisseur d'art et fortuné, tombant amoureux d'Odette de Crécy, qui fréquente le même salon que lui. Mais Odette le trompe, et Swann en est jaloux, c'est ainsi qu'il finit par se détacher d'elle. L'auteur a cherché dans ce roman, à décrire un amour, une passion, et à analyser cette dernière. Dans ce passage, Swann découvre une lettre d'Odette adressée à Forcheville, qu'il soupçonne d'être son amant. Durant le passage, il se posera donc des questions sur la loyauté d'Odette, et en viendra à une jalousie presque maladive. En quoi le texte écrit par Proust est-il ironique ? Dans un premier temps, nous analyserons les questions et les doutes de Swann, et dans un second temps, la jalousie maladive qui se développe au fil du texte, et l'attachement de Swann à Odette malgré la certitude de la tromperie. Dans un premier temps, lorsque Swann eut fini de lire la lettre, la première chose à laquelle il songea, c'est que lui, lorsque qu'il avait reçu une lettre, sa bien-aimée lui avait écrit une formule d'affection : « Mais pour Swann, elle avait ajouté : Puissiez-vous y avoir laissé votre c?ur, je ne vous aurais pas laissé le reprendre ». Cela lui permet donc de se rassurer et de nier la réalité. Il en rajoute même en se moquant gentiment de Forcheville, qui devient celui qui est trompé : « Forcheville était en tout plus trompé que lui » « c'était lui, Swann, l'homme à qui elle attachait de l'importance et pour qui elle avait congédié l'autre ». Mais un doute persiste tout de même, du fait qu'Odette ait menti sur son identité. Swann se questionne et de nombreuses questions se chamboulent alors dans sa tête : « pourquoi n'avoir pas ouvert tout de suite ? », « Si elle ne faisait rien de mal ce moment-là », « comment Forcheville pourrait-il même s'expliquer qu'elle eût pu ne pas ouvrir ? ». La passion qu'éprouve Swann pour Odette lui brouille sa réflexion, l'empêchant ainsi d'y répondre de façon réfléchie. Dans un second temps, c'est à ce moment que Proust choisi une pénétration dans l'esprit de Swann, découvrir ce qu'il pense ou ressent. Nous découvrons qu'une jalousie naît dans la tête de Swann. « Sa jalousie s'en réjouissait » : cette personnification montre l'importance qu'elle prend et qui monte dans l'esprit de Swann. Cette jalousie finie même par prendre le dessus sur Swann : « comme si cette jalousie eût une vitalité indépendante [?] fût-ce aux dépens de lui-même ». La personnification de la jalousie s'accentue de manière plus cauchemardesque : « égoïste, vorace de tout ce qui la nourrirait », « Maintenant, elle avait un aliment ». Ainsi, à son comble de l'épanouissement, la jalousie fait douter Swann de la crédibilité d'Odette, mais pas de ses sentiments pour elle : «mais des seuls moments où une circonstance, peut être mal interprétée, l'avait amené à supposer qu'Odette avait pu le tromper », « la tendresse de Swann continuait à garder le même caractère ». En effet, l'attachement de Swann pour Odette se fait, même après sa quasi-certitude que celle-ci le trompe avec Forcheville. Il est jaloux de voir Odette convoitée par d'autres hommes et cette rivalité renforce peu à peu l'attachement qu'il éprouve pour elle : « Swann restait là, désolé, confus, et pourtant heureux, devant cette enveloppe qu'Odette lui avait remise sans crainte». Il a crée l'image de la compagne qui le trompe : « Swann allait pouvoir commencer à s'inquiéter chaque jours des visites qu'Odette, à chercher à apprendre où se trouvait Forcheville [?] car la tendresse de Swann continuait à garder le même caractère » Sa jalousie est si importante que finalement cela lui fait découvrir la véritable identité d'Odette, car sans qu'il le sache, elle le trompe réellement. Ainsi, « Un amour de Swann » est un texte ironique, du fait que Swann, sous l'effet de la jalousie, se transforme. En effet, au départ, lorsque ce n'était que des doutes, il se rassurait qu'Odette le préférait à Forcheville. Mais la jalousie montante, sa tendresse à l'égard d'Odette fit de même. Sa jalousie qui était souffrance devient une forme d'attirance. Ainsi nous finirons par une citation de même auteur : « On n'aime que ce qu'on ne possède pas tout entier. »
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