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Commentaire L'enterrement de Verlaine

Publié le 28/12/2011

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verlaine

Introduction :

Verlaine, est un poète français du XIXe siècle, né en 1844 et mort en 1896. C’est un poète symboliste, mais aussi un poète des clairs-obscurs. Le poème  « l’enterrement »  est un sonnet paru dans le recueil « les poèmes Saturniens ».  Cet ouvrage se voulait assez provocateur, comme le poème que nous allons étudier. Dans celui-ci, Verlaine se moque d’un enterrement  et en profite pour critiquer la société, on peut donc considérer que c’est une satire sociale.

Ainsi notre commentaire portera dans un premier temps sur la description de ce tableau de genre, puis dans un second temps sur la satire sociale.

 

I_/  Un tableau de genre

 

Verlaine compose un tableau de genre à partir d’une description d’une scène réaliste. Tous les éléments, acteurs d’un enterrement  sont réunis. Ils apparaissent successivement, «Le fossoyeur » vers 2, puis « le prêtre » vers 4 et son assistant « l’enfant de chœur » vers 5. Ensuite il y a « Les croque-morts » vers 11, et pour finir «Les héritiers » qui concluent le texte vers 14. Viennent ensuite, les éléments religieux nécessaires à la cérémonie. La «pioche » vers 2, rime avec «La cloche » vers 3. « son svelte trille » vers 3, « trou », « le cercueil » vers 6 et 7.

Le poète a privilégié les sons et les couleurs pour faire de ce tableau de genre un vrai spectacle.

Il joue d’abord avec les lumières, « brille » vers 2, « resplendissants » vers 14. Puis les couleurs, « le blanc surplis » vers 4, les « fracs », habits de cérémonie noirs, le « nez rougi » vers 11.

Il joue aussi avec les sonorités, «trille » vers 3, l’enfant de chœur avec sa « voix fraîche » vers 5. Cette musique est traduite par des assonances et des allitérations. Nous retrouvons beaucoup de sons en « ch », « chante », « sa pioche », « la cloche » aux vers 2 à 4. Il y a aussi beaucoup de sons en « en », « enterrement », « allègrement », « douillettement », « éboulement » … . Tous ces sons créent une certaine harmonie. Chaque personnage est caractérisé par une action, le fossoyeur avec sa pioche et son chant, le prêtre avec son surplis et ses prières, l’enfant de chœur et sa voix, le défunt et son édredon.  A chaque début de vers, l’auteur intègre un nouveau personnage, ce qui rend ce spectacle beaucoup plus vivant.

 

II_/  Une satire Sociale

 

 

Verlaine a réussi à faire de cette scène, une satire sociale, ce sujet qui est du genre pathétique tourne en dérision. Chaque personnage a sa propre satire. Dès le premier vers, il nous montre la provocation qu’il a porté le sur ce poème : « Je ne sais rien de gai comme enterrement ! », le point d’exclamation nous montre une certaine exagération. Dans le second quatrain, la mort est assimilée à un sommeil agréable, comme le confirme les termes, « édredon » vers 8, « bien chaud », « douillettement » vers 6. Ces termes créent un univers rassurant et agréable. A chaque détail de la cérémonie est associée une attitude joyeuse. Comme par exemple, Le fossoyeur qui chante et sa pioche qui brille. Les prières funèbres sont atténuées par les termes : « allègrement » et l’évocation de la « voix fraîche de fille ». Les croque-morts eux sont sans doute sous l’influence de l’alcool comme le confirme : « nez rougis », « rondelets » vers 10 et 11. La joie de l’auteur se communique grâce à la structure du poème. Il a composé son poème d’alexandrins, un vers noble, mais le dernier vers ne comporte pas douze syllabes mais huit. Verlaine a donc voulu mettre en valeur les principaux intéressés, c'est-à-dire « les héritiers resplendissants ».

L’atmosphère joyeuse de la scène, montre que les acteurs accomplissent leur travail avec plaisir. La satire sociale accentue le faîte que la mort profite à un grand nombre de personnes. Par exemple, le prêtre qui travaille « allégrement » vers 4, nous montre qu’il gagne de l’argent grâce aux familles des défunts. De même, vers 11, « nez rougi par les pourboires », présente un jeu de mot avec un sous entendu ironique. Les croque-morts qui grâce à cette argent sont « rondelets », donc au final, ils utilisent le pourboire pour boire. Nous remarquons aussi aux vers 12 et 13, les adjectifs « concis » et « élargis » qui s’opposent totalement, ils font également naître la satire. L’adjectif concis indique que les discours servant à regretter la disparition d’un Homme est pris à la légère, alors que sa devrait être le moment le plus long de la cérémonie. Au contraire avec l’adjectif « élargis », appliqué aux cœurs des héritiers, montre qu’au lieu du chagrin, Verlaine laisse sous entendre qu’ils sont soulagés voir même heureux car ils vont devenir riches grâce au défunt. La famille n’est pas désignée par des termes qui pourraient évoquer leur lien de parenté et donc leur douleur de perdre un être cher. Bien au contraire, le lien mentionné est celui de la fortune « gloire » au vers 13, « resplendissants » vers 14.

 

 

Conclusion :

 

Paul Verlaine présente donc cette scène d’enterrement d’une manière immorale. Il combine des éléments réalistes appartenant au domaine de la mort à des personnages qui ne pense qu’à une chose tirer profit. Il nous montre bien que la société est dirigée par l’argent. Cette manière de provoquer nous rappelle celle d’Arthur Rimbaud.

 

 

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