Commentaire La Nuit De Valognes
Publié le 05/12/2010
Extrait du document
Ce extrait de « La Nuit de Valognes « a été écrit par Éric Emmanuel Schmitt en 1989 présente l'histoire de cinq femmes, toutes victimes de Dom Juan, grand séducteur briseur de coeurs, qui tentent de faire le procès de son dernier. L'extrait présenté ici est raconté par Sganarelle qui explique et recrée la scène qui à fait changer Dom Juan, qui avait toujours été impénétrable jusqu'ici jusqu'au moment ou Angélique, une de ses victimes était arrivée.
Dans cet extrait est donc raconté l'histoire qui à chamboulé Dom Juan, il mets en scène Dom Juan ainsi qu'un jeune homme pour qui il s'était lié d'amitié mais qui veux maintenant se battre contre Dom Juan.
Il se posera donc la question de savoir en quoi cette réécriture du mythe de Dom Juan rompt avec ce mythe et casse les codes de ce dernier? Pour cela, il sera d'abord question de déterminer en quoi Dom Juan est-il méconnaissable puis de comprendre comment le Jeune Homme arrive jusqu'à devenir le centre d'attention du lecteur, voir le personnage principal.
Comme cela est dit précédemment, cette réécriture casse avec les règles habituelles du mythe de Dom Juan. En effet, Dom Juan est d'habitude présenté comme un homme sans failles, un dominant sans aucune pitié qui n'as d'yeux que pour lui même, blasphémant dès qu'il le peut et toujours sur de lui. Mais dans cet extrait, une toute autre image de Dom Juan nous est dévoilée, présentant plusieurs nouveaux aspects de sa personnalité.
Tout d'abord, le point le plus flagrant est ici sa position de dominée, en effet, au début de l'extrait, Dom Juan est toujours très confiant comme à son habitude, il décrypte les pensés du Jeune Homme en étant très sur de lui. Mais lorsque ce dernier se jette sur son épée, tout se renverse, Dom Juam apparaît complétement troublé et perdu au point de ne plus arriver à parler « Je... je... Je n'ai rien fait... Je «. En effet, pour la première fois, Dom Juan s'est trompé, et c'est alors le début de la domiantion de Dom Juan. A partir de ce moment, Dom Juan parle très peu, tandis que le Jeune Homme utilise de longues répliques, Dom Juan ne peut répliquer que par de brèves phrases comme « Je vous le dis « ou encore « Chevalier! «. C'est un inversement des rôles, car c'était habituellement Dom Juan qui menait la conversation en dominant grâve à son intelligence et sa culture, ici c'est tout le contraire, il se contente de répondre brièvement, comme ses victimes avant cela.
Un deuxième point de changement, même si apparaissant assez brièvement dans cet extrait, à toute son importance : la religion. Dom Juan étant habituellement une personne athée, refusant toute religion et se moquant même de cette dernière en défiant dieu à de nombreuses reprises, Dom Juan laisse paraître ici un semblant de croyance en Dieu. Effectivement, lorsque Le Jeune Homme « Pourtant Dieu existe, Dom Juan, Dieu existe [...]c'est cela, Dieu « Dom Juan ne refuse pas cet argument, il est même d'accord avec ce dernier car il demande par la suite « Alors, si Dieu est là […] Ce carnage «, c'est un changement radical car Dom Juan était célèbre pour ses blasphèmes (et cela à d'ailleurs entrainée un censure lors de la sortie de la version de Molière).
Le dernier point de changement n'est pas explicite dans ce texte, il est sous-entendu, et c'est le sentiment amoureux que Dom Juan aurait envers Le Jeune Homme. En effet, Le Jeune Homme représente quelqu'un d'important pour Dom Juan en vue de sa réaction lorsqu'il s'est empalé sur son épée « DOM JUAN (bouleversé) «. A la suite de cela, Dom Juan à des propos montrant de plus en plus son affection pour Le Jeune Homme « Mais j'étais prêt à vous rendre votre affection «, ensuite, lorsque le Jeune Homme lui dis qu'il regrette que Dom Juan n'était pas prêt à lui rendre son amour, ce dernier ne lui réponds pas vraiment, il ne lui réponds que « Chevalier! «, ce qui montre qu'il ne veux pas répondre. A partir de ce moment, tout tombe dans l'insinuation, car lorsque le Jeune Homme demande à Dom Juan de lui dire avec les yeux, le texte insinue de lui dire qu'il l'aime, et Dom Juan lui dis avec les yeux « Dom Juan le regarde intensément «, ce regard intense est en fait un regard amoureux.
Additionné au deux premier changements, ce dernier changement chamboule complétement le mythe de Dom Juan, Dom Juan n'est plus vu comme un homme sans coeur, impénétrable, sans croyances ni sentiments. Il est plutôt vu comme une victime, qui subit une épreuve difficile, une victime sensible qui pour la première fois de sa vie à des sentiments, et peut-être même à des sentiments pour un homme... Cette position de victime se voit très bien dans la forme même de cet extrait, l'attention du lecteur est alors portée sur le Jeune Homme qui devient presque le personnage principal car il attire la pitié, contrairement à Dom Juan qui attirait l'attention par sa domination sans pitié, c'est ici cette pitié touchante qui attire le lecteur.
Cette attention qui porte le regard du lecteur sur le Jeune Homme, le faisant quasiment passer personnage principal n'est pas due au hasard, plusieurs éléments en sont la cause. Tout d'abord, il y à le sentiment de pitié que le lecteur éprouve envers le Jeune Homme, par exemple lorsqu'il se compare à un chien galeux « Il faut abattre les chiens galeux «, dans cette comparaison, il se compare à un animal malade, le fait est que pour une fois c'est la victime de Dom Juan qui se rabaisse et non pas Dom Juan qui la rabaisse, ce qui augmente encore plus le sentiment de pitié. L'histoire du petit chien malade est également un facteur important qui prends à coeur le lecteur. Dans cette petite histoire, le champ lexical de l'amour et des sentiments « adorait «; « affectueuse «; « amicale,tendre... « est opposé à celui de laideur « couvert de croûtes, édenté, sentait mauvais «. Cette opposition tire encore un peu plus sur le sentiment de pitié que le lecteur éprouve pour le Jeune Homme.
Le deuxième point qui donne au Jeune Homme une place de quasi-personnage principal étant qu'il est le tout premier personnage à faire la morale à Dom Juan, le tout premier à lui apprendre quelque chose, et surtout à lui montrer ce qu'est l'amour, tout cela le mets donc logiquement en position dominante sur Dom Juan, domination qui attire encore plus le lecteur sur le Jeune Homme. Cette domination est observable au niveau du volume de texte, le Jeune Homme présente de très longues tirades enchainées auxquelles Dom Juan ne peut répondre, se contentant d'acquiescer et il va même jusqu'à couper Dom Juan « Ne répondez pas «.
Enfin, la mise en scène est très important dans ce sentiment de pitié. En effet,le Jeune Homme est sur le point de mourir et de nombreux éléments de la mise en scène accentue ce moment. Par exemple, à de nombreux moments, le Jeune Homme fait des pauses dans son temps de paroles « que des bêtises. (Un temps) Vous savez... «; « donner le change. (Un temps.) Vous appréciez... «. Puis ensuite il est atteint de fièvre « (Subitement fiévreux) « et arrive au point de s'affaiblir « s'affaiblissant «. Le sentiment de pitié augmente au fur et à mesure du texte, on passe de « (Un temps) « à « (Subitement fiévreux) « puis à « (s'affaiblissant) « jusqu'à la mort du Jeune Homme.
Dans ce commentaire, deux axes principaux auront donc étés analysés, d'un coté, la question du changement radical de Dom Juan dans cet extrait, cassant avec tous ses moeurs, son habituelle assurance et même avec ses croyances (enfin, son absence de croyances) religieuses. D'un autre coté, il aura été étudié la manière dont ce texte tranche avec le style en lui-même des livres de Dom Juan en faisant passer une de ses victimes au premier plan, focalisant le regard du lecteur sur ce dernier et nom sur Dom Juan. Pour cela, la pitié du lecteur fût fortement sollicitée, mais également la simple curiosité du lecteur, en faisant ne sorte que le Jeune Homme fût la première personne à faire réfléchir Dom Juan et à lui apprendre ce qu'est l'amour. Mais le point qui est certainement le plus important de cet extrait de texte est la supposition quand à l'attirance sexuelle de Dom Juan vis à vis des homme. En effet, il sous-entends l'homosexualité de Dom Juan, une véritable révolution dans l'histoire de Dom Juan qui a toujours été présenté comme un grand séducteur de femmes. Avec ce texte et donc cette supposition, Éric Emmanuel Schmitt suit bien le courant moderne du temps, époque moderne dans laquelle l'homosexualité tends de plus en plus à être assimilée et comprise par tous, ce texte présente donc peut-être une ouverture sur ce sujet, voir une leçon.
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