Commentaire de ce texte : Fin de Partie de Samuel Beckett
Publié le 12/09/2006
Extrait du document
L’extrait que nous allons étudier est une pièce de théâtre issue de l’œuvre du nom de Fin de Partie ayant connu un succès en 1957 d’un auteur du XXème siècle Samuel Beckett. Ce dernier incarne avec Ionesco comme dans la Cantatrice Chauve ou encore les Chaises le théâtre absurde. Dans ce texte, Beckett met en scène le tragique dérisoire de la condition humaine avec un mélange d’humour et de désespoir. Les personnages de Hamm, un aveugle paralysé, et de Clov, son serviteur, sont confrontés au néant et ils sont réduits à parler afin de tuer le temps. Ce qui caractéristique Beckett c’est que son type d’œuvre théâtrale montre à la fois la misère et la solitude attachées à la condition humaine, ce qui empêche l’homme d’exister et d’agir. Et l’auteur tente par l’humour de résister au désarroi, à la fuite du temps, et à la déchéance. Et c’est par le bavardage comme le font Clov et Hamm qu’il exprime tout cela. Ainsi dans quelle mesure le texte illustre-t-il de façon originale le tragique dérisoire de la condition humaine ? Pour répondre à cette question nous allons d’abord voir dans une première partie la sensation de vide et l’absurdité de tout qui se dégagent de ce texte, ensuite dans une seconde partie nous nous intéresserons au désespoir partagé entre l’humour et l’angoisse, l’ironie et le tragique. Ainsi dans première partie nous sentons une sensation de vide et d’absurdité de tout à cause d’un intérieur vide et grisâtre. En effet, le décor est présenté comme un intérieur vide l’océan, la mer.. et sans meubles sous une lumière grisâtre . Le champ lexical de l’ambiance s’apparente à un décor sans vie rien ne bouge, tout est « mortibus « , dépressif car la présence de gris « Il fait gris « , GRRIS .. est dominante mais aussi lorsque Clov compare les flots à du plomb : Hamm « les flots ; comment sont les flots ? « Clov : « Les flots ? Du plomb. « ce plomb apporte la froideur et la lourdeur de la situation et la fumée donne une sensation étouffante. On se sait pas où se placer, on se sent mal à l’aise, on a l’impression d’être coincé dans un univers qui n’a pas vraiment de signification. C’est aussi des sentiments d’enfermement et de solitude que nous pouvons ressentir. En ce qui concerne les personnages, c’est un couple qui est « englué « dans l’absurde. Nous le voyons par les comportements et les sentiments qui sont interprétés par les didascalies qui exaltent l’inquiétude, l’exaspération et l’angoisse (avec violence, il sursaute, se tournant vers Hamm exaspéré, un temps avec angoisse. Le vieillard Hamm est aveugle, ce qui montre l’importance de Clov qui est ainsi les yeux de Hamm. On peut deviner grâce au champ lexical de la vision : longue vue lunette examine vois regarde horizon .. et des didascalies redondantes. A cela Hamm est aussi sourd et impotent, il est trop très dépendant de Clov, qui lui est plutôt agité. Et le dialogue est à la fois absurde et dérisoire, puisque les deux personnages se posent de nombreuses questions pour tuer le temps, on a l’impression que le temps est associé à une terreur, une angoisse, comme celle que l’on retrouve dans certains poèmes de Baudelaire. Le temps est angoisse et sentiment d’impuissance. Mais d’un autre côté, Hamm s’étonne que la nuit tombe si vite. Malgré tout, le temps reste incontrôlable. Dans le dialogue réside à la fois de la brutalité et du désespoir ; ce sont des mots qui percutent. On le voit par la forme des répliques succinctes et laconiques. Ensuite ce sont dans les thèmes retrouvés dans ce texte que nous décelons une sensation de vide et d’absurdité de tout. C’est dans la douleur avec le terme « bobo «, ou l’on pourrait se demander pourquoi cette infantilisation de l’expression dans une situation si désespérante ? C’est peut-être un retour en enfance désiré, Hamm veut rajeunir, il a peur de vieillir et de se retrouver face à la mort. Malgré tout, il se sait déjà mourant, son cœur est mort, peut-être a-t-il perdu sa joie de vivre, son amour…alors que cette douleur le ronge, l’envahit. Ainsi il a besoin d’être rassuré, c’est une peur par rapport à un événement qui s’est passé cette nuit. C’est pour cela qu’il fait toujours les mêmes gestes, il veut retrouver ses repères. C’est une manière de se raccrocher à la vie, de ne pas tomber dans l’oubli. Et comme Hamm voit les choses disparaitre, il exprime ce besoin de tout vérifier, tout comme le fanal dans le canal auquel il ne reste plus rien. Et il y a aussi le thème de l’évasion qui est une envie très présente, la mouette rappelle la liberté, l’horizon le voyage, les flots aussi. Il y a une envie de s’évader, de sortir de cette prison de plomb infranchissable. Ensuite dans notre dernière partie nous intéressons au désespoir partagé entre l’humour et l’angoisse, l’ironie et le tragique. En ce qui concerne le langage, nous avons plutôt l’utilisation d’un langage courant, voire familier. Il y a un comique de répétition où l’auteur joue sur les infirmités de Hamm comme la surdité. Et comme dans En attendant Godot, on a l’impression que les personnages sont des clowns. Donc nous avons une certaine forme de comique dans ce texte qui contraste avec l’histoire. Les émotions que l’on retrouve font face à une certaine discorde, car ce contraste n’est pas attendu. C’est pour cela, qu’en opposition se forme un vocabulaire vague avec des termes tels que néant, univers, rien océan horizon. On a l’impression d’une terrifiante angoisse car à ce qu’on ne connait pas, on éprouve une étrange sensation, car il a toujours été difficile d’imaginer ou de représenter le néant, le rien ou l’univers. C’est une totale perte de repères. Pour les gestes et la mise en scène, nous avons deux personnages qui sont opposés sur de nombreux points, l’un est actif alors que l’autre reste passif. On peut voir une touche d’ironie qui se mêle à l’angoisse. On est face à un décalage notamment dans le comique de geste. Et nous y décelons aussi des sentiments partagés, ils sont tiraillés entre la jeunesse et la vieillesse, la fuite du temps et la langueur, mais aussi dans le mélange d’angoisse et de lassitude, Hamm attend la mort passivement, il est là et d’un autre côté il se sent ailleurs et enfin ils sont à la fois battants et passifs. Ce texte est donc bien tragique car en réalité, Hamm est face à une situation qui ne se contrôle pas, il est face à des forces qui le dépassent comme le temps, le lecteur est pris de pitié pour les protagonistes. Et le registre de la mort et de la souffrance se rajoutent à la notion de fatalité. En conclusion, la tragédie en tant que genre disparait au XXème siècle. En revanche le registre tragique ne cesse d’habiter un thème qui croise les tonalités de l’humour noir et les détresses. Pendant l’entre-deux-guerres, c’est Giraudoux avec Amphitryon, et Sartre avec les Mains Sales pour la génération existentialiste qui représentent ce registre. ______________________________________________ Beckett nous ramène à l’intériorité ( à l’humain..) Métaphore de la longue vue, qui nous emmène à l’horizon alors que on revient à l’intérieur ( j’ai vu mon cœur dans ma poitrine >) .. Quelque chose suit son cours. Extrapole avec la vie. Bavardage et à un moment un sens : qu’est ce que signifier ? On peut donc dire que cet extrait se caractérise par une absurdité totale de l’existence ainsi qu’une difficulté de communiquer ou les personnages sont incapables de faire part de leur sentiments mais aussi une sensation de vide présente tout aussi dans le décor et l’atmosphère qui entoure Clov et Hamm que de ce qui se dégage entre ces deux personnages . On aurait aussi bien pu s’interesser au registre pathétique qui est présent dans cet extrait du à cette suscitation de la pitié et de l’émoi du lecteur .
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Pour les gestes et la mise en scène, nous avons deux personnages qui sont opposés sur de nombreux points, l'un est actif alorsque l'autre reste passif.
On peut voir une touche d'ironie qui se mêle à l'angoisse.
On est face à un décalage notamment dans lecomique de geste.
Et nous y décelons aussi des sentiments partagés, ils sont tiraillés entre la jeunesse et la vieillesse, la fuite du temps et la langueur,mais aussi dans le mélange d'angoisse et de lassitude, Hamm attend la mort passivement, il est là et d'un autre côté il se sentailleurs et enfin ils sont à la fois battants et passifs.
Ce texte est donc bien tragique car en réalité, Hamm est face à une situation qui ne se contrôle pas, il est face à des forces qui ledépassent comme le temps, le lecteur est pris de pitié pour les protagonistes.
Et le registre de la mort et de la souffrance serajoutent à la notion de fatalité.
En conclusion, la tragédie en tant que genre disparait au XXème siècle.
En revanche le registre tragique ne cesse d'habiter unthème qui croise les tonalités de l'humour noir et les détresses.
Pendant l'entre-deux-guerres, c'est Giraudoux avec Amphitryon,et Sartre avec les Mains Sales pour la génération existentialiste qui représentent ce registre.
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Beckett nous ramène à l'intériorité ( à l'humain..)
Métaphore de la longue vue, qui nous emmène à l'horizon alors que on revient à l'intérieur ( j'ai vu mon cœur dans ma poitrine >)..
Quelque chose suit son cours.
Extrapole avec la vie.
Bavardage et à un moment un sens : qu'est ce que signifier ?
On peut donc dire que cet extrait se caractérise par une absurdité totale de l'existence ainsi qu'une difficulté de communiquer oules personnages sont incapables de faire part de leur sentiments mais aussi une sensation de vide présente tout aussi dans ledécor et l'atmosphère qui entoure Clov et Hamm que de ce qui se dégage entre ces deux personnages .
On aurait aussi bien pu s'interesser au registre pathétique qui est présent dans cet extrait du à cette suscitation de la pitié et del'émoi du lecteur ..
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