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Commentaire composé, "Le Parfum exotique" de Baudelaire

Publié le 26/07/2010

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baudelaire
Ce poème, "Parfum exotique", est extrait de l'oeuvre "Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire. Il se situe dans la section "Spleen et idéal" (l'oeuvre contient dans sa totalité 6 sections). Dans un registre lyrique, le spleen et idéal est l'expression des sentiments, le spleen étant le désespoir. Dans le cas de "Parfum exotique", le poème a plutôt une tournure vers "l'idéal". Dans ce poème, Baudelaire présente au lecteur une île paradisiaque et imaginaire à laquelle il songe lorsqu'il se trouve niché près d'un corps féminin. Ce personnage féminin est en réalité Jeanne Duval, la maîtressé de Baudelaire. On peut dégager deux enjeux de ce poème. En premier lieu on ira s'intéresser au côté sensuel de ce poème surtout centré sur le personnage féminin. Et dans un deuxième temps on mettra en évidence cette promesse d'une île paradisiaque et exotique.  Une première lecture suffit à faire remarquer le côté sensuel de ce poème. D'entrée de jeu nous pouvons repérer cette sensualité par l'évocation à la fois sensuelle et troublante du corps féminin. D'abord Baudelaire commence par se concentrer que sur une partie du corps: le sein. Or le sein joue un rôle important dans la séduction, l'érotisme, et la sexualité. Ici, dans ce poème le sein est désigné comme «chaleureux«, il invite le poète à s'y nicher. De plus, nous avons l'odeur qui se dégage du corps de la femme, plus précisément de son sein. Il s'agit d'une odeur agréable, sensuelle et mystique qui transporte Baudelaire dans un autre monde. Cette odeur et donc la voie qui permet ce voyage au poète. On remarque aussi un trouble quant au personnage féminin. En effet cette femme semble être en même temps la maîtresse de Baudelaire et une mère. La sensualité présente dans son corps nous fait plutôt penser à une maitresse mais la position et l'attitude du personnage masculin (Baudelaire) face à son corps peut-être trompeuse. Baudelaire a «les deux yeux fermés« et est niché contre le sein de la femme («je respire l'odeur de ton sein chaleureux) et cela peut nous rappeler un bébé ou un enfant tout jeune qui se repose sur la poitrine de sa mère. Ce personnage féminin est donc très ambigu ce qui lui confère un pouvoir à la fois mystique et sensuel. La sensualité de ce texte est aussi présente dans le décor. Tout le "scénario" du lieu où se trouvent les deux personnages évoqué surtout par la chaleur contribue à cet effet. Le moment choisi tel que le soir, quand la nuit tombe, est le moment propice aux aventures amoureuses et souvent érotiques. On relève aussi un ensemble de couleurs qui renvoient à la chaleur tels que «(soir chaud) d'automne« ( le mot automne qui nous fait tout de suite penser à des couleurs chaleureuses, comme le rouge, le jaune, …). Donc tout en ce lieu renvoient À un décor sensuel à travers la chaleur. Ce poème incite à la stimulation des sens. Tout au long du poème nous avons une progression en spirale due à l'odorat. Celui-ci est transmis par la femme et de façon très sensuelle. En premier lieu, on retrouve un réseau lexical laudatif de l'odorat: les odeurs sont toutes agréables et positives. Exemple de cela nous avons «le parfum des verts tamariniers«, «fruits savoureux« et même le titre « Parfum exotique«. Ensuite on comprend que le voyage est suscité par l'émotion sensorielle, par la présence de la femme. Cette stimulation des sens rend le poème encore plus sensuel. On remarque tout au long des rimes très douces en "on" et en "e" comme dans «automne« et «monotone« qui produisent elles aussi en association avec des rimes riches telles que «chaleureux« et «heureux« un effet de sensualité. Mais ce sont les derniers vers qui, par ces rimes, transmettent le mieux cet effet: «tamariniers«, «narine« et «mariniers«. Ce sont des rimes très proches qui liées au verbe se mêler renforcent la sensualité de ce poème.  Passons donc maintenant au deuxième axe de lecture de ce poème: la promesse d'une île paradisiaque et exotique. Tout d ‘abord le trait le plus évident à trouver de cet axe est celui du titre: "Parfum exotique". Cet adjectif renvoi tout de suite à cette idée d'exotisme. Par la suite, nous trouvons un concept d'exotisme à travers la description de la Nature de l'île. Cette Nature est présentée comme étonnante et troublante car on y trouve des «arbres singuliers« qui nous sont inconnus. Le substantif «tamariniers« qui désigne des arbres exotiques donne aussi une impression d'exotisme que l'on vérifie aussi par «fruits savoureux«. On remarque aussi l'idée d'une île qui offre de la profusion et de l'exubérance. Pour donner cet effet nous avons tous les pluriels tels que «de charmants climats«, «des rivages heureux«, «rempli de voiles et de mâts« et «feux d'un soleil monotone«. De plus nous avons les verbes choisi pour l'évocation: «rempli«, «où la Nature donne« et «je vois se dérouler«. Dans un deuxième temps, nous avons la chaleur qui règne dans cet île et qui renvoie tout de suite à l'idée de l'exotisme et d'une île paradisiaque. Les adjectifs monotone et charmants qui font parti des vers «les feux d'un soleil monotone« et « de charmant climats« soulignent par leur emploi l'exotisme étonnant de ces lieux où il fait toujours chaud. Cette île se trouve donc sous un climat équatorial. L'utilisation de l'adjectif monotone prend ici une valeur positive alors que normalement il a une connotation négative. Ce fait lié à la personnification des climats («des charmants climats«) introduit l'idée d'un certain immobilisme et éternité de ce lieu rêvé. Nous trouvons aussi une grande importance du réseau lexical du voyage maritime qui nous permet d'avoir une imprécise et vague visualisation de l'île. Lorsque le poète nos décrit «un port rempli de voiles et de mâts« il fait référence aux bateaux qu'il voit. Cette synecdoque renforce la dynamique du voyage. Ensuite, on trouve une image d'un éden parfait où le pécher n'existe pas. L'île est «paresseuse« et d'après le terme «nature donne« on imagine que ses habitants ne doivent pas faire beaucoup d'effort pour se trouver de quoi manger. Donc l'idée de la paresse est montrée comme quelque chose de positif, ici, dans ce poème. La description des habitants de l'île nous permet de dire qu'ils n'ont pas honte et vivent dans un monde où le pécher n'existe pas. Les vers «des hommes dont le corps est mince et vigoureux/ et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne« sont ceux qui exposent une idée d'une relation entre les êtres vivants avant le pêché. D'abord nous avons la répétition des mots «dont« et «des« qui sert à établir le lien entre hommes et femmes. Ensuite on peut dire que le premier vers, celui de la description des hommes de l'île, montre une perfection au niveau de leurs corps qui sont «minces et vigoureux«. Les femmes, de leur côte, «dont l'oeil par sa franchise étonne« ne révèlent ainsi aucune honte de montrer le désir. Le fait qu'ils soient nus renforce encore cette idée d'une île présentée comme un éden parfait. On peut par ailleurs deviner cette harmonie paradisiaque par le rythme du poème qui, étant construit sur la régularité des vers et des vers eux-mêmes (il s'agit d'alexandrins), transmet une sensation de harmonie. Le lecteur se sent emporté par cette promesse d'une île exotique et paradisiaque.

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