Commentaire Composé : Grand corps malade
Publié le 17/06/2011
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Analyse littéraire : « J’écris à l’oral » de Grand Corps malade, extrait de l’album Enfant de la ville « J’écris à l’oral » est un texte de slam écrit par Grand Corps Malade et extrait de son deuxième album Enfant de la ville, datant de 2007. Nous retrouvons dans ces textes des thèmes communs au premier album : le monde urbain, l’espoir, les codes de la cité, le désenchantement, la famille… Certains textes se font échos d’un album à l’autre ou d’un slam à l’autre. « J’écris à l’oral » fait parti de ces textes qui parlent du slam. Parler du slam non pas pour en donner une définition précise et exhaustive mais plus pour en donner une définition juste, un sentiment… Ici Grand Corps Malade raconte le slam et partage avec ses interlocuteurs des moments slam pour leur faire vivre ses instants et leur faire comprendre ce qu’est véritablement le slam… Les mouvements : * 1 : du début jusqu’à « Slam » : sorte d’introduction, mise en place du cadre et du thème : cadre narrative avec imparfait. * 2 : jusqu’à « y penser » : définition « concrète » de ce qu’est le slam entant qu’art. présent de narration. * 3 : jusqu’à « résonner » : Emotions et sensations du spectateur, en découverte : réactions… * 4 : jusqu’à « l’épidémie » : les conséquences de cette rencontre avec le slam * 5 : jusqu’à « offert » : retour futur, nostalgie : le poète se rappelle on sort du cadre narratif pour comprendre les raisons qui ont fait changer le poète lorsqu’il a découvert ce mouvement. * 6 : jusqu’à « oral» : sorte de conclusion à cet instant de nostalgie : le poète nous livre finalement ses meilleurs souvenirs : le slam c’est avant tout une rencontre… retour présent. * 7 : Conclusion : le slam comme sensation et manière d’écrire avec effet de boucle car répétition premier mouv mais fin change : répétition expression « j’écris à l’oral » ! Ainsi, nous nous demanderons : Dans quelle mesure le poète, à travers une sorte de témoignage, propose-t-il sa propre définition du slam ? Axes : 1 : Nous verrons comment GCM raconte, témoigne de sa découverte avec l’univers slam : le slam semble être à la fois une rencontre dans des lieux aux atmosphères particuliers 2 : Nous verrons aussi ce qu’est le slam entant qu’art, que mouvement : de cet art oral des sensations nouvelles naissent. Mouvement 1 : découverte d’un lieu ordinaire et d’un moment extraordinaire… Utilisation de l’imparfait qui situe le lecteur dans un récit, une histoire racontée, un témoignage. D’ailleurs le présentatif « C’ » amplifie cela. Quand ?: Le cadre temporel : Le cadre temporel se précise au fur et à mesure : moment de la journée : « soir » avec redondance « fin de journée », une heure précise « 21h » qui situe à nouveau le moment de la journée… le poète est de plus en plus précis. Et précision sur le jour et le mois : « mercredi d’octobre ». On note dès les premiers vers un cadre narratif, avec une volonté de précision et de réalisme malgré l’utilisation de l’article indéfini « un ». Le poète semble se souvenir au fil des vers. A noter également une mise en suspend de l’évènement. La précision en crescendo sous entend l’importance de cet évènement et la mise en suspend amplifie cela. Où ?: le lieu Précision du lieu : annoncée avec préposition « sur ». Nous avons ici encore une description « en pointillé » du lieu, à l’image des vers précédents: de plus en plus précise : le macadam, le trottoir en pente, le nom de la rue Rue des dames. On retombe dans l’imprécision avec l’expression « loin des drames agitées » : GCM utilise ici une quasi redondance avec le nom commun drame et le participe passé « agitée » afin d’amplifier l’atmosphère particulier qui se dégage de ce lieu. Annonce de l’évènement : la soirée Slam Enfin, l’évènement mis en suspend depuis les 1ers vers est cité avec retour du présentatif « C’est » et du présent de narration. On note la présence du « je » et donc son implication avec l’utilisation du pronom possessif « ma ». De plus, l’importance de l’évènement est soulignée par l’utilisation des majuscules « Soirée » « Slam » ainsi que par l’allitération en « S ». D’ailleurs cette allitération peut être mise en évidence dans les vers précédents soir, sans histoire, sans espoir, sur…et ainsi anticipée, ou plutôt préparée l’évènement final la soirée slam et le thème de ce texte. Enfin, il est à noter l’utilisation de nombreuses personnifications dans ce premier mouvement. Grand corps malade personnifie la ville. Il semble évoluer dans un monde urbain vivant : un soir « sans histoire », journée au « au destin sobre », le macadam est « fatigué »… A travers ces personnifications, GCM fait vivre sa ville et indique aussi que l’importance de l’évènement arrive dans un cadre ordinaire, dans le quotidien, c’est une journée comme les autres, sans grande importance et c’est en cela que l’évènement (la soirée slam) aura qq chose d’extraordinaire… MOUVEMENT 2 : les règles du slam * Présent de narration * Les participants sont qualifiés de façon assez imprécise : « des êtres humains », « ils », « des humains à égalité ». L’importance ne réside donc pas dans la personne qui énonce les textes mais bien dans les textes eux-mêmes. Cela d’ailleurs apparaît ensuite avec l’expression « oreilles envoûtées » précédée du pronom possessif « mes ». Le terme « envoûtées » indiquent une sorte de magie, d’attrait irrésistible : donc extraordinaire. * Le lieu est préciser « un café » * Le mode de fonctionnement, les règles « prennent la parole un par un ». * GCM donne les valeurs d’une soirée slam : la liberté « libre de se lancer », le respect et l’écoute : mise en évidence par les verbes pronominaux « s’écouter », « se lancer » qui mettent en évidence une réciprocité, réflexif, dans un respect et expression : « un par un », « à égalité ». Ainsi, le cadre et les règles sont mis en place. Mouvement 3 : le slam entre écoute et partage « je » est explicite ici. Présence forte du poète. De témoin à acteur On a ici deux connecteurs logiques répétés :D’abord et un connecteur temporel : qq instants après : qui indiquent les différentes étapes de la réception du texte de slam chez le poète. Malgré répétition des connecteurs logiques La construction est différente « je suis d’abord » + « mais » qui mark opposition / position de retrait du poète qui n’ose pas encore passer à l’éction : cette envie n’est pour l’instant que « rêvé » et la deuxième cosntruction « d’abord »+ « pour » qui marque but… /volonté d’agir. De devenir acteur Et cela est mis en évidence avec L’expression répétée à 2 reprises : « je suis restée » : marque l’inaction du « je », il est en position de spectateur et pas d’acteur cela s’inverse ensuite avec l’expression « j’ai pris » et : « j’ai déterré » : verbe d’action qui marque changement de position de spectateur GCM devient acteur. Répétition de la préposition « sans » qui mark l’exclusion et souligne la générosité du mouvement slam et la simplicité. Cette volonté d’agir se manifeste d’ailleurs dans le rythme. En effet, on note une accélération du rythme avec l’allitération en « kr » dans les derniers vers de ce mouvement : qui mime par la sonorité cette volonté d’écrire et de dire du « je ». effet de rythme, crée accélération car excitation et envie de dire et d’écrire. Cette volonté de dire est aussi évoquer par Jeux de mots fondés sur l’homophonie avec « encrier » l’encre y est » : sorte de calembour. Souligne l’importance des mots et des jeux de mots pour oraliser un texte de slam : fait partie de la performance. D’ailleurs l’Expression : « dans la voix l’encre y est »: rappel le titre : « j’écris à l’oral » Prépondérance des mots et caractère multiple des mots : avec les expressions « avalanche de » et « cascade de »… les mots envahissent les oreilles du « je » et le lieu tout entier. Conséquence : émotion avec personnification par le verbe d’action « a giflé » : qui indique force de l’émotion. Véritable révélation / électrochoc ! idem pour participe présent « secouant » De plus, L’expression « libère les passions » : donne une indication sur déf slam : sorte d’exutoire. Le thème de la liberté par les mots s’exprime dans ce 3 ème mouvement avec les mots tel que : envie, créative, libre, résonner… Ainsi après avoir utilisé l’ouï afin de comprendre le slam et d’en ressentir toute la force et l’émotion, la voix se fait entendre… « « ma voix est libre », « son timbre » Ce mouvement décrit par le biais d’un sens ici exacerbés : l’ouïs, la découverte de l’univers slam par l’auteur. La découverte de texte, de poète… ce qui déclenche chez GCM cette envie « d’écrire à l’oral » et de faire entendre sa voix. Mouvement 4 : Le slam comme poésie populaire. Dans ce mouvement, GCM souligne le fait que le mouvement slam est un mouvement populaire puisqu’il naît et se fait entendre là où le peuple est : « la poésie dans les bars ». De plus : Popularité du Slam comme phénomène qui s’étend et s’entend de partout par les termes comme : « grandit », « rayonne », « déborde », « se propage ». Ce mouvement est d’ailleurs comparée à une « épidémie » métaphore filée par terme épidémie et verbe se propage… le terme « épidémie » est d’ailleurs mis en évidence car rejeté en fin de vers pour permettre la rime mais est postposé au verbe « se propage ». De plus, le slam semble être une poésie de la vie et du quotidien car elle est partout et visible dans chacun et dans chaque objet : « un poème qui s’entrevoit », « se cache partout » Allitération en « v » qui accélération du rythme et mettre en évidence slam com poésie de la vie. :je l’ai vue et tu le vis, je l’avoue… Dans ce mouvement, le slam est qualifié de poésie mais de poésie dite « populaire » de par le lieu de diffusion et la vitesse de propagation… Mouvement 5 : vision rétrospective, nostalgie La métaphore du slam comme une épidémie se poursuit dans ce mouvement avec le mot « virus ». Utilisation du futur car retour en arrière, souvenir. Le « je » explique pourquoi cette rencontre avec le slam a changé sa vie. Répétition de l’expression : « j’oublierai pas » « j’oublierai jamais »: Qui souligne caractère indélébile de cette découverte du slam, + Erreur grammaticale : contraction au niveau de la négation: poésie mime oral. Mais situation actualisée par déictique : L’utilisation répétée de l’adjectif démonstratif « ces » tout au long de ce cinquième mouvement, ici peut-être qualifié de déictique car situation de com orale : actualise le propos alors que nous sommes dans souvenir : donc bien qu’antérieur ces « moments slam » sont actuelles, nous entraîne dans un présent, celui du « je ». On note d’ailleurs la mise en évidence du « je » ici car amplifier par l’expression « moi j’ ». Et par les émotions de GCM qui donne de nouvelles indications sur ce qu’est le slam : le slam : ce sont des mots : « croquer les mots » : personnification…, « se livre » ce sont des voix : user nos salives, nos voix, écoute, texte dit… ce sont des émotions partagées: « se livre », « moments », « instants rares », « inquiet/serein » (émotions contradictoires), « cœurs ouverts ». Une atmosphère particulière : nuit, louche, bonheur Des règles : texte dit/ verre offert. Dans ce mouvement, le spectateur/lecteur, peut clairement se faire une idée de ce qu’est une scène slam grâce à se retour en arrière de gcm qui partage ses souvenirs teintées d’émotions… Mouvement 6 : Retour sur présent : « sont toujours là » avec adverbe qui indique temps long et éternel avec déictique « là » qui actualise l’action. On peut également noter un souvenir enchâssé : qui est introduit par l’expression « mais le mieux » La conjonction de coordination « mais » annonce l’évènement majeur selon gcm dans une soirée slam : avec utilisation d’un superlatif « le mieux » : la rencontre semble être au centre du slam : « fait connaissance » : avec qui ? Implicite : d’autres poètes, un public… Champ lexical rencontre: « inconnu, découverte, connaissance, rencontres, serré des mains » La Rencontre rend éternel ces moments : « hier déteigne sur demain ». GCM rappelle donc que ces soirées « sont tj là » et que sa passion pour le slam ne la pas quitté ! Importance du caractère éternel de sa passion pour slam avec terme com : « toujours, (x 2), « récidive », « non révolu », « ne me quitte plus ». De plus retour métaphore slam/ épidémie par expression : héritage viral : + mouvement slam : famille par terme héritage. Retour titre : j’écris à l’oral : def du slam ! Dernier mouvement : Effet de boucle retour sur premier mouvement. Retour en arrière sur souvenir sur évènement déclencheur qui a changé sa vie : première rencontre avec slam mais fin différente : qui résume en 2 vers l’émotion qui a surgit de cette rencontre et la conséquence avec répétition titre et fin mouv précédent : « j’écris à l’oral » avec redondance crée par l’ expression : « encre plein la bouche ». qui rappelle l’expression rencontrée précédemment : « dans la voix l’encre y est. » Moment extraordinaire dans journée ordinaire mais « sans espoir » et espoir revenu grâce « aux voix qui touchent » et redonnent « moral ». CCL : A travers ce texte, GCM nous livre ses émotions lors de sa première rencontre avec le slam. Rencontre qui le bouleverse et change sa vie et surtout sa manière d’aborder l’écriture et la poésie. Ainsi, en nous contant cette rencontre, GCM définit en qq sorte le slam et nous en donne ses règles. Texte important pour mouvement slam. -------------------------------------------- [ 1 ]. Grand Corps malade, Enfant de la ville, Anouche productions et Rapas, 2007
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