Comment expliquer la famine en Somalie ?

Comment expliquer la famine en Somalie ?

La Somalie est un pays de la Corne de l’Afrique peuplé par une population de 10 millions d’habitants dont près de la moitié est actuellement sous-alimentée et souffre de malnutrition dû à la sévère crise alimentaire qui y a sévit durant six mois. Même si aujourd’hui, cet état de famine a pris fin selon l’ONU, un tiers de la population nécessite toujours l'aide humanitaire.

Quelles sont les causes de cette famine ?

Il est clair que la sécheresse, sans précédant depuis 60 ans, est la principale cause de la malnutrition, l’élément déclencheur de cette catastrophe humanitaire. Cependant, d’autres causes expliquent pourquoi en Somalie plus qu’ailleurs, ce drame n’a pu être évité.

Tout d’abord, les guerres tribales locales et l'absence d'Etat entraîne l’absence de protection des populations civiles et aussi des ONG sur place. D’où de grandes difficultés à acheminer l'aide alimentaire. De plus, la situation économique précaire du pays et sa démographie trop élevée renforce son endettement et empêche son bon développement faisant de la Somalie l'un des pays les plus pauvres et les moins développés au monde.

Dans les régions pauvres touchées par la famine, il est nécessaire de prévoir des stocks alimentaires déjà répartis sur le territoire, des possibilités d’acheminement, une sécurisation du territoire pour protéger les populations civiles, empêcher les vols des stocks alimentaires et permettre l’accès des ONG.

Seulement, les rebelles Shebab contrôlent la quasi-totalité des zones déclarées en famine. Et ce sont 20 ans de guerre civile menée par les milices des Shebab, qui n’ont pas permis, durant plusieurs années, aux organisations humanitaires internationales de venir en aide à la population victime du désastre. Car l'organisation Al Chabaab, qui entretient des liens avec le réseau Al-Qaida, a interdit l'année dernière l'acheminement de l'aide alimentaire dans les régions sous son contrôle.                                                                                       Heureusement, certaines ONG islamistes ont leurs entrées, et la seule façon de faire acheminer l’aide, est donc de passer par ces organisations en masquant l’origine des produits.

La désorganisation totale du pays est également responsable de la famine car comme il a été remarqué les régions qui ont trouvé un Etat n’en souffrent pas. Etant donné le manque d’infrastructures de base et de service, les politiques de prévention des crises alimentaires, utiles dans d’autres pays du Tiers-Monde, sont en Somalie un véritable échec.

En outre, une bonne partie de l'économie a été bouleversée par la guerre civile depuis 1991. L'agriculture est le secteur le plus important, avec l'élevage d'animaux de ferme comptant pour environ 40% du PIB et environ 65% des revenus de l'exportation. Le secteur industriel déjà faible de la Somalie, basé sur le traitement des produits agricoles, a fait l'objet d'importants pillages.     Cette économie est donc assistée par l'aide internationale et les rentrées de devises de la diaspora, rentrées évaluées à plus de 60 % du PIB en 2007.

A l’heure actuelle, la démocratie et la paix sont les enjeux primordiaux pour régler à long terme le problème de la faim dans ce pays entièrement dépendants de l'aide extérieur.