Comment et avec qui fonctionne la mondialisation?
Publié le 20/04/2021
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Comment et avec qui fonctionne la mondialisation?
La mondialisation désigne un système dans lequel les échanges de personnes et de marchandises (flux matériels), de capitaux et d’informations (flux immatériels), sont étendus à l’ensemble de la planète, en raison des progrès accomplis dans les domaines technique (modes de transport), technologique (télécommunications), politique (démocratie) et économique (capitalisme). La mondialisation désigne donc l’internationalisation des échanges rendue possible, surtout à compter du XXe siècle, par les bateaux et les avions (réduction des distances), le téléphone et Internet (effacement des distances), la fin de la Guerre froide et du communisme (ouverture des frontières).
Par quel processus la mondialisation s’est-elle mise en place ? Et quels en sont les principaux acteurs ?
D’abord, dans une première partie nous aborderons le déroulement historique et économique de cette évolution, ensuite en seconde partie les différents acteurs principaux de la mondialisation et enfin pour finir, la conclusion.
La mondialisation, c’est-à-dire l’internationalisation des échanges, est le résultat d’un processus historique et économique, à la fois ancien dans ses origines et capitaliste dans son fonctionnement.
La mondialisation, c’est-à-dire l’instauration d’un commerce international entre pays originaires de différents continents, est ancienne : route de la soie pendant l’Antiquité, croisades pendant le Moyen Age, commerce triangulaire pendant l’Epoque moderne et la colonisation du monde par les Européens au cours de la période contemporaine. Au XXe siècle, du fait de la modernisation des modes de transport (avion, bateau et train) et des moyens de communication (téléphone, internet), du fait aussi de la fin de la Guerre froide et de la conversion du monde entier au capitalisme et à la démocratie, la mondialisation enregistre une nouvelle progression : le volume des échanges internationaux s’intensifie encore un peu plus. Au fil des siècles, toutefois, les échanges n’ont pas seulement été intensifiés ; ils ont aussi changé de nature. De l’Antiquité au XIXe siècle, c’est-à-dire de la route de la soie au commerce triangulaire, la mondialisation était de nature marchande : étaient alors le plus souvent échangés par des produits bruts ou artisanaux. A partir du XIXe siècle, au moment de l’industrialisation et de la colonisation, la mondialisation devient industrielle : les produits échangés sont désormais essentiellement des produits manufacturés, fortement transformés, tout droit sortis des usines. Enfin, depuis les années 1970 pour une partie du monde, depuis les années 1990 pour l’ensemble de la planète, la mondialisation est devenue financière : ne sont plus principalement échangés par des biens, mais des capitaux, c’est-à-dire de l’argent qui sous forme d’actions ou de titres circule en permanence à la surface du globe d’une place financière à une autre dans le cadre d’investissements directs à l’étranger (IDE). La mondialisation, néanmoins, n’est pas seulement un processus historique.
La mondialisation est aussi un processus économique. La mondialisation actuelle, en effet, est une mondialisation de type libéral. Depuis les années 1990, et la victoire du monde capitaliste sur le monde communiste au terme de la Guerre froide, le monde est régi par les règles du libéralisme. Selon celles-ci, l’ensemble des pays de la planète doivent éviter : le protectionnisme, les subventions, les monopoles, les fortes dépenses publiques, la pression fiscale excessive, ou encore l’existence d’un cadre légal trop strict. Ce sont ces règles d’inspiration libérale qui ont favorisé, à l’échelle de la planète, l’émergence de deux conséquences. Première conséquence : la division internationale du travail. Celle-ci consiste, pour les grandes entreprises (FTN), à tirer profit de l’espace mondial, en mettant en concurrence les territoires selon qu’ils ont de mieux à offrir : c’est ce que l’on appelle l’avantage comparatif. Ce sera par exemple: en Chine, une main-d’œuvre bon marché; au Bangladesh, un droit du travail peu contraignant; dans les Caraïbes, un paradis fiscal. De nos jours, la DIT, à l’origine des nombreuses délocalisations d’entreprises, consiste principalement à inventer au Nord, à fabriquer au Sud et à consommer au Nord. Deuxième conséquence donc : l’intensification des échanges internationaux. Les échanges internationaux, c’est-à-dire les produits échangés à la surface de la planète, ne sont pas, on le sait, une invention du monde moderne. Ils existaient déjà sous l’Antiquité. La nouveauté est ailleurs. Elle réside dans la très forte augmentation des flux circulant en permanence autour de la planète : flux de personnes, de marchandises, d’informations, de capitaux ; les deux premiers (les flux matériels) circulant principalement au moyen des hubs (aéroports) et des ZIP (ports), les deux suivants (les flux immatériels) au moyen d’Internet et de la téléphonie.
Au final, les pays, beaucoup plus liés entre eux qu’autrefois, du fait de la multiplication des échanges commerciaux, ont donnés naissance à un monde interdépendant, à l’intérieur duquel chacun dépend de tous. C’est en ce sens que l’on dit parfois que le monde fonctionne en réseau, par l’entremise d’acteurs plus ou moins influents.
La mondialisation met aux prises différents acteurs. Chacun d’eux contribue à l’internationalisation des échanges: non seulement les acteurs politiques et économiques; mais aussi les acteurs sociaux.
Les acteurs politiques sont ceux qui fixent les règles de la mondialisation et qui veillent à leur respect. Il s’agit des Etats, des organisations régionales et des institutions internationales. Les Etats sont des acteurs incontournables de la mondialisation. Ce sont eux qui, lors des Sommets internationaux (G8, G20), s’entendent pour définir les règles qu’ils croient justes et utiles à l’échelle de la planète. Tous les Etats, cependant, ne pèsent pas d’un même poids sur le système mondial. Tout dépend de leur richesse, de leur puissance et de leur peuplement. Les pays riches, puissants et fortement peuplés jouent un rôle plus important dans la mondialisation que les nations pauvres et faiblement peuplées. Les organisations régionales, qui désignent des associations d’Etats originaires d’un même continent, définissent elles aussi les règles qu’elles croient justes et utiles; non toutefois pour la planète mais pour leur seul continent: par exemple, l’UE pour l’Europe (Union Européenne: France, Allemagne, etc.), l’ALENA pour l’Amérique du Nord (accords de libre-échange nord-américain: USA, Canada et Mexique), le MERCOSUR pour l’Amérique du Sud (marché commun du Sud: Brésil, Argentine, etc.) ou encore l’ASEAN pour l’Asie de l’Est (association des pays du Sud-Est asiatique: Chine, Japon, Corée du Sud, etc.). Les institutions internationales, enfin, sortes de tribunaux mondiaux, ont moins été créées pour fixer les règles internationales (c’est le rôle des Etats) que pour les faire respecter. Sont concernés : la Banque mondiale, le FMI (fonds monétaire international) et l’OMC (organisation mondiale du commerce), trois institutions susceptibles de sanctionner tout Etat contrevenant aux principes de la mondialisation.
Les acteurs économiques, de leur côté, sont ceux qui, sans dicter les normes légales, à l’image des acteurs politiques, bénéficient le plus des règles de la mondialisation: ce sont les firmes transnationales (FTN). Les 82.000 FTN, et leurs 840.000 filiales, sont les premiers agents de la mondialisation. Elles réalisent le tiers de la production planétaire, les deux tiers du commerce mondial et emploient plus de 80 millions de salariés (soit 4% de la main-d’œuvre mondiale). Les FTN couvrent toutes les activités (primaire, secondaire, tertiaire) et appartiennent pour 80% d’entre elles aux pays du Nord. La montée des FTN du Sud, cependant, en particulier celles originaires de Chine, d’Inde et du Brésil, constitue la grande nouveauté de la dernière décennie. Comme leurs concurrentes du Nord, elles ont appris à gérer l’espace mondial en fonction de leurs intérêts (mise en concurrence des territoires, avantages comparatifs).
Les acteurs sociaux, enfin, désignent les individus. Les individus, par leurs modes de consommation, leurs déplacements touristiques, leur projet de vie dans un pays étranger, leur présence sur la Toile, exercent une influence sur la mondialisation. Certains de ces individus exercent des activités légales, d’autres des activités illégales. Les acteurs légaux, par leurs choix politiques et économiques, peuvent renforcer la mondialisation ou, au contraire, l’affaiblir : soutenir un candidat libéral lors d’une élection la renforcera, alors que boycotter l’achat d’un produit mondialisé l’affaiblira. Les acteurs illégaux, pour leur part, contribuent également à l’internationalisation des échanges. Les activités illicites des organisations criminelles se sont elles aussi mondialisées : les trafics régionaux ont laissé place aux trafics internationaux et le terrorisme national au terrorisme international. Une fois encore, la nouveauté ne réside pas dans l’internationalisation des trafics, elle réside dans leur intensification.
En conclusion, la mondialisation, contrairement à une idée répandue, n’est donc pas une invention du monde moderne, mais le résultat d’un long processus historique et économique au terme duquel sous l’effet de différents facteurs le volume des échanges planétaires a fortement augmenté. Tous les acteurs de la mondialisation, cependant, ne jouent pas le même rôle : certains sont des acteurs principaux, tandis que d’autres tiennent lieu de seconds rôles voire de figurants.
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évolution, ensuite en seconde partie les différents acteurs principaux de la mondialisation et enfin pour finir,
la conclusion.
La mondialisation, c'est-à-dire l'internationalisation des échanges, est le résultat d'un processus historique
et économique, à la fois ancien dans ses origines et capitaliste dans son fonctionnement.
La mondialisation, c'est-à-dire l'instauration d'un commerce international entre pays originaires de différents
continents, est ancienne: route de la soie pendant l'Antiquité, croisades pendant le Moyen Âge, commerce
triangulaire pendant l'Epoque moderne et la colonisation du monde par les Européens au cours de la période
contemporaine.
Au XXe siècle, du fait de la modernisation des modes de transport (avion, bateau et train) et
des moyens de communication (téléphone, internet), du fait aussi de la fin de la Guerre froide et de la
conversion du monde entier au capitalisme et à la démocratie, la mondialisation enregistre une nouvelle
progression: le volume des échanges internationaux s'intensifie encore un peu plus.
Au fil des siècles,
toutefois, les échanges n'ont pas seulement été intensifiés; ils ont aussi changés de nature.
De
l'Antiquité au XIXe siècle, c'est-à-dire de la route de la soie au commerce triangulaire, la mondialisation
était de nature marchande: étaient alors le plus souvent échangés par des produits bruts ou artisanaux.
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partir du XIXe siècle, au moment de l'industrialisation et de la colonisation, la mondialisation devient
industrielle: les produits échangés sont désormais essentiellement des produits manufacturés, fortement
transformés, tout droit sortis des usines.
Enfin, depuis les années 1970 pour une partie du monde, depuis les
années 1990 pour l'ensemble de la planète, la mondialisation est devenue financière: ne sont plus
principalement échangés par des biens, mais des capitaux, c'est-à-dire de l'argent qui sous forme d'actions
ou de titres circule en permanence à la surface du globe d'une place financière à une autre dans le cadre
d'investissements directs à l'étranger (IDE).
La mondialisation, néanmoins, n'est pas seulement un
processus historique.
La mondialisation est aussi un processus économique.
La mondialisation actuelle, en effet, est une
mondialisation de type libéral.
Depuis les années 1990, et la victoire du monde capitaliste sur le monde
communiste au terme de la Guerre froide, le monde est régi par les règles du libéralisme.
Selon celles-ci,
l'ensemble des pays de la planète doivent éviter : le protectionnisme, les subventions, les monopoles, les.
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