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COLETTE (Sidonie Gabrielle), Le blé en herbe

Publié le 20/09/2010

Extrait du document

 
1. Référence bibliographique
COLETTE (Sidonie Gabrielle), Le blé en herbe, Paris, Éditions J’ai Lu, © 1923, 184 p.
 
Résumé
Les familles Ferret et Audebert passent chaque année les vacances d’été en Bretagne, sur la côte, dont leurs enfants, Philippe et Vinca. Philippe vit une relation secrète avec la Dame en blanc (Mme Dalleray) qui fera de lui un « homme «. 
Dès le départ de cette dernière, Philippe se retournera vers Vinca qui ressentira énormément de peine, mais cette aventure éphémère enflammera encore plus l’amour entre les deux adolescents.
 
2. Présentation de l'auteur
Sidonie Gabrielle Colette naquit le 28 janvier 1873 dans un village de Bourgogne.
Elle épousa l’écrivain Henry Gauthier-Villars surnommé « Willy «, qui l’engagea dans le monde de la littérature et l’incita à écrire des romans autobiographiques.
Colette se distingua avec la série des Claudine (1900-1903) romans autobiographiques, Dialogues de bêtes(1904), Chéri(1920), et Sido(1929).
Elle fut la première femme couronnée par la légion d’honneur, lauréate en 1945 et présidente de l’Académie Goncourt en 1949. Grande romancière de l’amour, de la nature, des animaux, d’une immense sensibilité et d’un amour profond de la vie, elle ferma les yeux à la vie le 3 août 1954.
 
3. Analyse du thème de l’amour
Dans cette œuvre de Colette(Le blé en herbe), on trouve à mon avis le thème de l’amour adolescent, qui pourrait être rapproché de l’amour galant, même si ce type d’amour est plus spécifique aux ouvrages du 17iéme siècle, car les jeunes adolescents, la Dame en blanc se découvrent, se rapprochent et s’éloignent à travers une série d’émotions subtiles.
L’amour que vivra d’abord Philippe au début de l’œuvre avec Vinca, sera un amour sans rapport physique, qui ne convient nullement à Philippe voulant être un vrai homme et posséder Vinca, comme quand il espère qu’elle lui dise : « Phil ne soit pas méchant… Je t’aime, Phil, fais de moi ce que tu voudras «, comme si elle était sa femme. (Voir p.7) ou bien « ce n’est peut-être pas que je l’aime tant que ça, mais elle est à moi ! Voilà ! « (Voir p.38).
Philippe s’imaginait même qu’ils avaient un enfant avec Vinca en se disant : « Un enfant… C’est juste, nous avons un enfant… «. (Voir p.51)
Philippe trouvera chez Mme Dalleray ce que Vinca ne put lui donner, c'est-à-dire l’amour charnel quand il dit : « Elle m’a donné. Depuis le temps où j’ai cessé d’être le petit enfant que Noël enchante, elle seule m’a donné. Donné. Elle seule pouvait reprendre, elle a repris… « (Voir p.137).Il fut également attiré par cette femme charmante, élégante, mûre, comme pour la plupart des garçons de son âge, qui ont un petit faible pour les femmes légèrement plus âgées qu’eux.
Au point de vue de la relation entre la Dame en blanc et Phil, ce n’était pas vraiment une relation amoureuse d’enfance ou passionnée comme celle que vécurent les deux adolescents, mais en réalité rien qu’une petite aventure pour abreuver l’instinct charnel assoiffé du jeune homme en plein épanouissement physique.
Ce qui m’a aussi surpris tout au long du récit, c’est d’abord cette naïveté, cette force de caractère, ce silence et ce courage de Vinca de ne rien révéler à son compagnon et de préférer garder le silence.
L’amour épris de Vinca pour Philippe paraît d’autant plus grand et plus véridique que celui de Mme Dalleray, car la jeune compagne lui est restée fidèle et ne la pas laissé tomber, malgré la tromperie de son jeune ami, à l’inverse de la Dame en blanc, qui le quitta sans raison valable. 
L’amour passionnel qui enflammait la petite Vinca est à mon avis sans limite, c’est un amour réel de vrai « femme « dévouée à un mari, comme le désirait Philippe.
Dans le début du récit, l’adolescente ne paraît encore qu’une enfant, mais au fur et à mesure de la narration, les événements vécus par son ami la mûrisse encore plus vite pour faire d’elle une « femme « tant recherchée par son compagnon.
En quelques semaines, les deux adolescents étaient devenus de jeunes adultes.
 
4. Appréciation personnelle
Aspects positifs
Tout d’abord, ce fut la première fois que je lisais un roman de Colette, cette grande écrivain dont j’ignorais l’existence. 
La lecture de ce livre m’a fait passer de temps à autre des moments agréables, surtout dans la relation amoureuse, passionnelle entre Vinca et Philippe.
A mon avis, parmi les nombreuses causes qui accrochent le lecteur au roman, il y a les petites disputes adolescentes, le caractère insurgé de Philippe face à l’épanouissement de son corps et de son âme, l’attirance charnelle de la Dame en blanc, la personnalité extrêmement forte et énigmatique de Vinca.
Ce récit de Colette nous expose superbement les relations entre jeunes adolescents et leur passage à l’âge adulte.
En effet, Le blé en herbe nous donne énormément d’informations sur la psychologie d’adolescents amoureux, nous révèle les vérités, je dirai quasi immuables du passage intermédiaire de l’enfance au stade adulte, c’est-à-dire de la révolte, de la dominance envers les autres, de la plénitude énergique, des sentiments amoureux et de la jalousie.
Au début de la lecture, le personnage le plus marquant pour moi était Philippe, car il me paraissait l’unique héros du récit, se mettant surtout en évidence par ses manières de s’indigner, mais je découvris vers la fin de la narration qu’il n’en était pas ainsi et que le grand héros (Ïne) du récit était la petite Vinca, grâce à sa force de caractère, sa passion amoureuse, et sa modération vraiment admirable.
De plus, il y a une très bonne intrigue dans le roman, laissant le lecteur en haleine, assoiffé de connaître la suite des évènements.
 
Aspects négatifs
L’un des défauts du roman pour moi et d’une certaine manière ce qui fait peut-être sa grandeur sont : les nombreuses descriptions qui freinent les lecteurs avides comme moi de connaître la suite des évènements.                                    Parmi les autres aspects négatifs, citons l’espace du récit se limitant au bord de la côte et le nombre restreint de personnages qui provoquent parfois une impression de monotonie. 
 
Conclusion
Ce roman de Colette était honnêtement agréable, car il m’a permis de retrouver un temps soit-il mon passé, je dirais celui de chaque adolescent entrant dans le monde amoureux, rebelle et adulte.
De plus, ce livre est d’un langage très riche, accessible, concis, familier, nous rapprochant des personnages et évitant ainsi toute lassitude lors de sa lecture.
Je trouve aussi que les personnages de Philippe, de Vinca, de Mme Dalleray ont été très bien conçus, façonnés, exprimés, pour leur âge par l’écrivain émérite.
Je dis un grand merci, salut, à Mme Colette, cette grande dame de la littérature française, pour m’avoir donné un moment de plaisir.
 

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