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Claude Roy, Clair comme le jour, 1943.

Publié le 06/05/2014

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Claude Roy, Clair comme le jour, 1943. Séries générales, Groupement III, juin 1996. Le poème suivant a été inspiré à Claude Roy par une jeune nageuse endormie sur une plage aux environs de Nice. Dormante Toi ma dormeuse mon ombreuse ma rêveuse ma gisante aux pieds nus sur le sable mouillé toi ma songeuse mon heureuse ma nageuse ma lointaine aux yeux clos mon sommeillant œillet distraite comme nuage et fraîche comme la pluie trompeuse comme l’eau légère comme vent toi ma berceuse mon souci mon jour ma nuit toi que j’attends toi qui te perds et me surprends la vague en chuchotant glisse dans ton sommeil te flaire et vient lécher tes jambes étonnées ton corps abandonné respire le soleil couleur de tes cheveux ruisselants et dénoués Mon oublieuse ma paresseuse ma dormeuse toi qui me trompes avec le vent avec la mer avec le sable et le matin ma capricieuse ma brûlante aux bras frais mon étoile légère je t’attends je t’attends je guette ton retour et le premier regard où je vois émerger Eurydice1 aux pieds nus à la clarté du jour dans cette enfant qui dort sur la plage allongée 1 Piquée par un serpent, Eurydice mourut sur le rivage. Son époux, Orphée, tenta en vain de la ramener des Enfers. I. Questions d’observation 1. Relevez les dénominations de la femme et commentez leur choix. (2 points) 2. Quelles différences formelles observez-vous entre la strophe centrale et les autres strophes du poème ? (1 point) 3. Étudiez les sonorités dans le 1er quatrain. (1 point) II. Faites de ce poème un commentaire composé (16 points). Réponses aux questions Les dénominations de la femme sont très nombreuses ; elles parcourent tout le poème dont elles assurent l’unité, en particulier au moyen des jeux de sonorités, puisque la plupart des appellations de la femme se terminent en [oez]. Elles sont mises en apposition au pronom personnel « toi » (vers 1), auxquelles elles se rapportent et qu’elles complètent. Toutes les dénominations, à l’exception des deux dernières (« Eurydice » et « cette enfant qui dort ») sont précédées de l’adjectif possessif de la première personne. Elles constituent autant de surnoms tendres par lesquels le poète tente de saisir et de définir sa relation avec la femme. Les plus nombreuses évoquent le sommeil et la mort (« dormeuse, ombreuse, rêveuse, gisante, songeuse, berceuse, paresseuse, dormeuse, Eurydice »). Les autres dénominations renvoient aux stéréotypes de la femme-fleur (« mon sommeillant œillet ») ou de la femme enfant, évoquent le cosmos (« mon étoile légère ») ou contribuent à introduire une dimension intemporelle et mythique dans l’évocation de la jeune fille, comparée à « Eurydice ». La strophe 3 est la seule où n’apparaît aucune dénomination de la femme. L’apostrophe (« toi ma dormeuse », « toi qui me trompes ») disparaît au profit d’un passage descriptif. La femme n’est plus nommée, appréhendée sur le mode de l’appellation, mais décrite dans un tableau où elle est en étroite communion avec la nature. Les sonorités dans le premier quatrain sont sourdes ([], [o], [oe]) et douces ([(oe)z], [z], [s], [m]). La combinaison de ces sonorités et leur récurrence évoquent l’engourdissement et le sommeil. La sonorité [oez] combine à la fois une voyelle sourde et une consonne douce ; elle est dominante dans la syllabe finale des dénominations de la femme, qu’elle contribue ainsi à associer étroitement au thème du sommeil

« et le premier regard où je vois émerger Eurydice1 aux pieds nus à la clarté du jour dans cette enfant qui dort sur la plage allongée 1 Piquée par un serpent, Eurydice mourut sur le rivage.

Son époux, Orphée, tenta en vain de la ramener des Enfers. I.

Questions d'observation 1.

Relevez les dénominations de la femme et commentez leur choix.

(2 points) 2.

Quelles différences formelles observez-vous entre la strophe centrale et les autres strophes du poème ? (1 point) 3.

Étudiez les sonorités dans le 1er quatrain.

(1 point) II.

Faites de ce poème un commentaire composé (16 points). Réponses aux questions Les dénominations de la femme sont très nombreuses ; elles parcourent tout le poème dont elles assurent l'unité, en particulier au moyen des jeux de sonorités, puisque la plupart des appellations de la femme se terminent en [oez].

Elles sont mises en apposition au pronom personnel « toi » (vers 1), auxquelles elles se rapportent et qu'elles complètent.

Toutes les dénominations, à l'exception des deux dernières (« Eurydice » et « cette enfant qui dort ») sont précédées de l'adjectif possessif de la première personne.

Elles constituent autant de surnoms tendres par lesquels le poète tente de saisir et de définir sa relation avec la femme.

Les plus nombreuses évoquent le sommeil et la mort (« dormeuse, ombreuse, rêveuse, gisante, songeuse, berceuse, paresseuse, dormeuse, Eurydice »).

Les autres dénominations renvoient aux stéréotypes de la femme-fleur («. »

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