classicisme - littérature.
Publié le 28/04/2013
Extrait du document
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théâtre s’accomplit lors de la fusion de trois troupes pour former la Comédie-Française (1680).
4. 3 Codes et règles
Parallèlement le comportement en société se codifie par la définition d’un idéal de l’« honnête homme ».
Ce modèle est systématisé par l’écrivain Nicolas Faret dans l’ Honnête homme ou l’art de plaire à la cour (1630).
Il pose les vertus héroïques de
cet homme qui doit être bon guerrier, bon amant, et dont la morale chrétienne est sans faille.
Ce modèle est repris et corrigé par Antoine Gombaud, chevalier de Méré, dans ses Conversations (1668) et ses Lettres (1682).
« L’honnête homme » est un
courtisan soucieux de plaire au roi Louis XIV.
C'est le triomphe du « bel esprit », mondain et frivole.
Les auteurs et les institutions de Louis XIV travaillent également pour définir le bon usage du français, au-delà de la diversité conflictuelle des castes et des goûts.
Et l’Académie française se voit confier la tâche d’élaborer un dictionnaire, une
rhétorique et une poétique : les trois domaines envisagés sont donc la langue, la prose et la littérature en vers.
4. 4 Fixation de la langue classique
La France du XVII e siècle connaît encore le multilinguisme, avec des parlers ou des accents régionaux et sociaux très contrastés.
Cependant depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts (août 1539), le français n’est plus perçu comme une langue
« vulgaire » par rapport au latin, comme c’était encore le cas au siècle précédent.
Reste à en fixer le bon usage, c’est-à-dire « la façon de parler de la plus saine partie de la cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps », comme l’écrit le seigneur de Vaugelas dans ses Remarques sur la langue
française (1647).
De nombreux ouvrages paraissent à la suite du sien, notamment celui de Gilles Ménage, Observations sur la langue française (1672).
La fin du siècle voit paraître les trois premiers dictionnaires de la langue française : le Dictionnaire
des mots et des choses de Pierre Richelet, 1680 ; le Dictionnaire universel d’Antoine Furetière, 1690 ; le Dictionnaire de l’Académie , 1694.
5 LA PROSE CLASSIQUE : DU DECORUM AU RÉALISME ÉLÉGANT
La réflexion sur la prose classique dérive de celle sur l’art oratoire : les belles lettres naissent de l’éloquence, un des cinq piliers de la rhétorique.
À ce titre, le style et les ouvrages de Cicéron (De oratore, Brutus) sont fondateurs.
Les érudits s’interrogent sur le meilleur style : quel est-il ? Est-ce l’« atticisme » (style sévère et simple) ou l’« asianisme » (style plaisant et orné) ? Cicéron insistait sur la nécessité du decorum, c’est-à-dire de l’adaptation du discours à la situation et
à l’auditoire, impliquant des styles plus ou moins élevés et ce decorum devient un concept clé du classicisme, par exemple dans l’écriture des lettres (notamment dans les recueils de lettres fictives ou réelles appelés Secrétaires ).
Les débats français
reprennent alors les débats italiens.
La civilisation de cour de la noblesse d’épée (la « cour ») et la conscience de classe de l’aristocratie de robe (la « ville ») s’y heurtent, tout comme les personnages de Trissotin l’arrogant frivole et de Vadius le
pédant austère dans les Femmes savantes de Molière.
S’ajoute à cela un débat sur la prose chrétienne qui se place sous le signe de saint Augustin.
C’est dans les années 1620-1630 que se forme un consensus français, dont la fin du siècle livre les synthèses notamment à travers l’ouvrage de l’érudit père
jésuite Bouhours, Entretiens d’Ariste et d’Eugène, 1671.
Préparée par les traductions (les « belles infidèles ») en français des historiens latins, la prose classique livre ses chefs-d’œuvre, dans des registres qui vont du style « naïf » c’est-à-dire naturel (les Lettres de Madame de Sévigné) au style d’apparat
(les Sermons et Oraisons de Bossuet).
La prose s’illustre aussi par les mémoires (ceux du cardinal de Retz ou du duc de Saint-Simon), les œuvres morales (Maximes du duc de La Rochefoucauld et Caractères de Jean de La Bruyère) mais aussi les contes (notamment ceux de Charles
Perrault).
Comme Nicolas Poussin sait s’éloigner en peinture à la fois du style du Caravage et du maniérisme, le roman abandonne à la fois le réalisme cru des « histoires comiques » (Charles Sorel, Antoine Furetière, Cyrano de Bergerac) et l’irréalité élégante
des longs romans de bergers (notamment les romans pastoraux illustrés par Honoré d’Urfé avec l’Astrée) ou de princes (romans héroïques illustrés par Mademoiselle de Scudéry avec le Grand Cyrus ).
Le récit tend plutôt à élaborer un réalisme élégant,
qu’illustrent bien les récits historiques comme la Princesse de Clèves de Mme de La Fayette.
6 ÉPOPÉE ET THÉÂTRE CLASSIQUE
L’Académie n’a jamais rédigé sa poétique, mais Nicolas Boileau livre la sienne en 1674.
Les grands noms pour la postérité y figurent déjà : François de Malherbe, père de la poésie lyrique classique, mais aussi Pierre Corneille, Jean Racine et Molière
pour la poésie « dramatique », c’est-à-dire le théâtre.
La poétique classique (appelée « doctrine classique ») se place sous le signe de celle d’Aristote et de ses commentateurs italiens (Joseph Juste Scaliger, 1561 ; Ludovico Castelvetro, 1570) ou
hollandais (Daniel Heinsius, 1611 ; Gérard Jean Vossius, 1647).
Elle reprend à l’Antiquité la définition de la littérature comme « imitation » et le précepte « plaire et instruire », qui a entre autres servi à justifier l’existence du théâtre contre les attaques des catholiques rigoureux.
La comédie vaut par la satire
morale, la tragédie par la « catharsis », c’est-à-dire la « purgation des passions ».
Les deux grands genres classiques sont l’épopée (« poème héroïque ») et la tragédie.
L’épopée (Jean Chapelain, la Pucelle, 1656) ne donne pas de chefs-d’œuvre.
En revanche, une dramaturgie classique, codifiant la tragédie et la grande comédie,
s’élabore à partir de la réflexion sur la tragédie : notamment la Lettre sur la règle des vingt-quatre heures (1630) de Jean Chapelain, ainsi que les textes polémiques autour du Cid et de la Pratique du théâtre (1657) de l’abbé d’Aubignac et les Discours
et Examens (1660) de Pierre Corneille.
Ces théories s’ajoutent à une riche expérimentation rendue possible par l’essor du théâtre joué, à la création de troupes fixes à Paris et à la pratique du mécénat pour les troupes itinérantes.
Une nouvelle et
féconde classification voit le jour : farce, tragi-comédie régulière ou non, pastorale, théâtre à machines et opéra.
La règle fondamentale la plus célèbre du théâtre classique est celle dite « des trois unités » (d’action, de temps, de lieu).
Selon cette règle, l’intrigue forme un tout organique (unité d’action).
De plus, elle préconise, pour une « imitation » parfaite,.
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