CLASSE OUVRIERE ECONOMIE
Publié le 11/04/2011
Extrait du document
Travail préparatoire
1. En 2002, en France sur 100 actifs ouvriers, 11,4 (ou 11) étaient au chômage. OU 11,4% des ouvriers étaient chômeurs. Entre 1982 et 1996, les ouvriers avaient à 35 ans une espérance de vie de 38 années.
2. Les caractéristiques des cadres et des ouvriers font apparaître des ressemblances et des différences. Certes pour certains biens comme le congélateur ou la voiture, les taux d’équipement des ménages sont élevés et assez proches, cependant beaucoup de chiffres révèlent des inégalités entre cadres et ouvriers. Par rapport aux cadres, les ouvriers, 2 fois plus nombreux, ont un salaire presque 3 fois plus faible (2001), ils vont peu au théâtre : 14% y vont au moins une fois dans l’année contre 60% pour les cadres, soit 4 fois moins (2000). Leur taux de départ en vacances est presque 2 fois plus faible (45% en 1999). De plus, ils ont un risque d’être au chômage 3 fois plus fort (11,4% en 2002). Enfin ils vivent moins longtemps que les cadres (leur espérance de vie est inférieure de 4,5 années) 3. La pyramide représente la société française du 19ième (début 20ième) avec des inégalités très fortes et une classe populaire pauvre et importante. La toupie représente la société française de la deuxième moitié du 20ième siècle avec la moyennisation (H. Mendras) et la baisse des inégalités. Pendant les Trente Glorieuses, les classes populaires se sont enrichies. Le sablier est proposé pour montrer que les inégalités ont tendance à augmenter à la fin du 20ième siècle avec le développement d’une classe pauvre entre chômage, précarité et exclusion (idée de bipolarisation) 4. Le graphique du document 4 illustre les inégalités entre enfants à l’université selon leur origine sociale. On compte beaucoup plus d'enfants d'ouvriers que d'enfants de cadres. Or ce sont ces derniers qui sont plus nombreux à l'université. De plus les enfants d’ouvriers font moins d’études universitaires longues que les enfants de cadres. Dès le 1er cycle, l’écart est de 17,6 points, 13,2% des inscrits en DEUG sont enfants d’ouvriers. Mais l’écart grandit : pour la licence, il est de 24,6 points et en 3ième cycle (du DEA au doctorat), il est de 31,2 points. Moins de 5% des étudiants de 3ième cycle sont des enfants d’ouvriers. 5. La fin de la classe ouvrière ? – fin de la classe sociale au sens marxiste – perte d’identité : l’image traditionnelle de l’ouvrier, peu qualifié et commençant jeune sur les traces de son père n’est plus représentative des ouvriers : aujourd’hui les ouvriers sont de plus en plus qualifiés et rarement dans la même entreprise que le père. Une certaine mobilité sociale se développe. De même l’identité politique est plus floue avec la perte d’influence du PC et des syndicats. – une baisse des effectifs depuis les années 70 et un éparpillement : c’est la fin des « bastions », les grands groupes d’ouvriers dans les mines, la sidérurgie ou l’industrie automobile. -D’où une mobilisation plus difficile et une solidarité entre ouvriers affaiblie. 6. La classe ouvrière n’est pas morte : -les ouvriers sont loin d’avoir disparu, c’est la deuxième PCS avec 7 millions d’actifs. – le groupe est différent : plus éclaté, ouvriers et employés parfois se ressemblent. – Les conditions de travail sont difficiles, les salaires bas, les inégalités avec les cadres sont nombreuses. L'homogamie sociale est forte dans les classes populaires (ouvriers et employés) – Le vote ouvrier est capté par les extrêmes de droite et de gauche. -Tout dépend de la définition donnée au mot classe. Synthèse
introduction
« 7 millions d'ouvriers en 2002 et pourtant on parle aujourd'hui de disparition de la classe ouvrière ! ». L’apparition de la classe ouvrière fut l’une des principales conséquences de la révolution industrielle dans les pays capitalistes développés. Une classe est un groupe social avec des caractéristiques communes, une identité, un projet. Cette classe ouvrière existe-t-elle encore en France aujourd’hui ? ou a-t-elle changé ? Concept important de la théorie marxiste, il est contesté par certains sociologues.
Nous verrons qu’on pourrait annoncer la fin de la classe ouvrière mais qu’en fait elle reste une réalité sociale.
I On aurait pu croire à la disparition de la classe ouvrière car le groupe ne serait plus vraiment une classe sociale et son opposition aux autres classes est moins nette.
A) La classe ouvrière, en déclin, ne serait plus vraiment une classe au sens strict -effectifs et part dans la population active en baisse -perte d’identité et de projet (perte d’influence du PC et des syndicats, groupe plus
hétérogène)
-ouvriers plus difficiles à mobiliser car éparpillés (fin des « bastions » dans les mines, la sidérurgie et l’industrie automobile) avec la désindustrialisation, la robotisation et la mondialisation.
B) et son opposition aux autres classes est moins nette
-l’opposition prolétariat / bourgeoisie (Marx) est dépassée. Certains sociologues préfèrent parler de moyennisation (Mendras) ou de consensus (Warner). La lutte n’est pas indispensable (Weber).
-l’élévation du niveau de vie avec les Trente Glorieuses a fait entrer les ouvriers dans la société de consommation. Pour certains biens, on constate peu de différences entre ouvriers et cadres.
Conclusion-transition
En déclin, éparpillés, moins homogènes les ouvriers ont perdu certains traits d’une classe sociale au sens strict, ils n’en restent pas moins une réalité sociale, et constituent un groupe, qui loin de disparaître reste dominé.
II La classe sociale ouvrière reste une réalité sociale avec des caractéristiques bien spécifiques d’un point de vue économique et social.
A) Des caractéristiques économiques, révélatrices d’inégalités.
– revenus et patrimoines beaucoup plus faibles que ceux des cadres. – risque de chômage et de précarité beaucoup plus élevé – conditions de travail pénibles en partie la cause d'une espérance de vie plus faible B) et les ouvriers ont encore une position sociale particulière
– encore très nombreux, ils connaissent une forte reproduction et homogamie sociales – un groupe dominé culturellement (Bourdieu) – le vote ouvrier n'a pas disparu Conclusion :
Au total, Il est plus difficile aujourd'hui de parler de classe ouvrière au sens strict, mais, même si ses conditions de vie s'améliorent, le groupe des ouvriers reste défavorisé dans beaucoup de domaines. Il change, se diversifie.
Peut-être faut-il repenser la structure sociale pour mieux prendre en compte les nouveaux exclus, précaires, chômeurs... c'est-à-dire la bipolarisation de la société.
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