Citoyenneté Et Civilité
Publié le 17/01/2011
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Les concepts de citoyenneté et de civilité de nos jours sont tellement importants que leur étude dans approfondies à l'école et amplement justifies. Au regard de la société en mouvement qui est la nôtre, des multiples démonstrations, de la violence dont nous sommes témoins au quotidien tant dans la rue que dans les quartiers et les établissements scolaires et enfin du sentiment malheureusement croissant d'insécurité qui ne cesse de croître au sein de la population, il est important non seulement de toucher du doigt les questions de citoyenneté et de civilité, mais aussi même quelque part de comprendre les causes de la « désintégration sociale « de la société dans laquelle nous vivons.
En effet est-il possible d'envisager ne fusse qu'un instant que toutes les horreurs auxquelles nous sommes confrontes sont uniquement dû à une mauvaise éducation civique de la population ? Peut-être faudrait il juste considérer que « les résurgences inquiètes de "la question de la citoyenneté" ou de la "civilité" (souvent abusivement amalgamées) semblent indiquer que ces dernières ne vont plus de soi « ? Il est impossible de fournir une réponse simple et claire ne fusse que parce que la complexité des deux termes ne le permettent pas. La citoyenneté est en effet « concept riche mais complexe, qu'on confond trop souvent aujourd'hui avec celui de civilité, confusion qui peut être source de déconvenues . «.
L'objectif de notre étude ne consistera pas à analyser les problèmes et crises liées tant à l'un qu'à l'autre concept. Il s'agira beaucoup plus de « rappeler tout d'abord les définitions des deux réalités et notamment les diverses dimensions de la culture citoyenne «.
CIVILITÉ ET CITOYENNETÉ : DEUX CONCEPTS SEMBLABLES ?
-DÉFINITION
Avant de voir s'il est possible de tracer les parallèles entre ces deux concepts, il convient préalablement de comprendre leur signification profonde. Les questions ici sont donc assez simples. Qu'est-ce que c'est que la citoyenneté ? Qu'est -e que c'est que la civilité ? Quelles sont les points communs qui peuvent exister entre ces deux concepts. Arrêtons nous tout d'abord sur la citoyenneté. Quelle définition peut on lui donner ?
« La citoyenneté au sens juridique est un principe de légitimité juridique. De manière générale, un citoyen est une personne qui relève de l'autorité et de la protection d'un État et par suite jouit de droits civiques et a des devoirs envers cet État. Chaque citoyen exerce à sa façon la citoyenneté telle qu'elle est établie par les lois et intégrée dans l'ensemble des moeurs de la société à laquelle il appartient. La citoyenneté est aussi une composante du lien social. C'est, en particulier, l'égalité de droits associée à la citoyenneté qui fonde le lien social dans la société démocratique moderne. Les citoyens d'une même nation forment une communauté politique. «
Il serait cependant naïf de s'arrêter à cette seule définition. Il conviendrait de tenir compte d'un aspect très important de la « culture citoyenne «. Cette dernière a en effet multidimensionnelle.
C'est la raison pour laquelle de nombreux chercheurs s'accordent à voir ce concept sous trois angles différents.« c'est d'abord un idéal, c'est-à-dire des valeurs mobilisatrices; c'est ensuite un ensemble articulé de normes politico-juridiques, c'est-à-dire de droits et de devoirs qui se légitiment les uns les autres et sont garantis par le pouvoir politique, sachant que celui-ci s'exerce encore pour l'essentiel dans le cadre de l'Etat-nation; c'est enfin un certain nombre de pratiques efficaces des citoyens pour participer activement à l'animation de la vie collective dans la Cité. Valeurs, normes et conduites sociales effectives : voilà bien les éléments d'une culture au sens sociologique du terme, qui n'a rien de "naturel", qui est au contraire variable selon les lieux et les époques et apparaît donc comme un "construit" historique qui devra en conséquence être acquis et transmis pour survivre et se développer. «
Faudrait il donc considérer ce concept comme universel ? Si l'on tient compte du fait que ce dernier est d'une certaine manière étroitement lie à un autre concept tout aussi intéressant, celui de la démocratie, la réponse est bien sûr non. Cependant, si l'on considère juste ce concept comme un symbole d'appartenance, la réponse sera contraire. Parlons donc maintenant de la civilité. Cette notion fait plus appel au savoir vivre.« La civilité ou savoir-vivre désigne un ensemble de règles de vie en communauté telles que le respect d'autrui, la politesse ou la courtoisie. «Le professeur de psychologie sociale Dominique Picard va même encore plus loin dans la définition. Il estime que l'on peut considère les termes de politesse et civilité comme synonymes. Ce dernier considère en effet que tant la politesse que le savoir-vivre ou civilité peuvent être considérés comme : « un ensemble de règles proposant des modèles de conduite adaptés aux différentes situations sociales «.
Cela fait donc apparaître que les termes de citoyenneté et de civilité dans leur définition pure n'ont pas vraiment grand chose en commun. Cette apparence est cependant trompeuse. Essayons de voir la question sous un autre angle. Il est évident que vous pouvez être parfaitement civilises même si vous ne partagez pas la citoyenneté du pays dans lequel vous vivez, toutefois est possible d'être citoyen sans ne fusse qu'un tout petit peut être civilise ? Possible, mais cela reviendrait par la même occasion à reconnaître que vous vous tenez à l'écart de la société dans laquelle vous vivez. Les règles élémentaires de politesse ne sont certes pas un devoir obligatoire du citoyen, mais il n'en reste pas vrai que si vous aimez la société dans laquelle vous vivez, il ne vous viendra jamais en idée même en guise de « blague « d'incendier un bâtiment ou de nuire a l'ordre public. Quel que soit votre colère et votre haine vis a vis du gouvernement qui vous dirige et quel que soit les sentiments de frustration qui seront les vôtres, ne fusse que par amour pour la société a laquelle vous appartenez, vous ne vous lancerez jamais dans des extrémités qui puissent lui nuire. L'organisation des « feux de campagne « en plein centre ville ou l'agression verbale et/ou physique peut donc à la fois être considère comme une absence totale tant de culture citoyenne que de culture civile. La politesse ici est à juste titre considère comme un acte de citoyenneté.
- CRISES DE CITOYENNETÉ ET DE CIVILITÉ
Ces crises sont des évènements tristes que nous vivons malheureusement de plus en plus au quotidien. Il est donc important dès la base à savoir l'école d'inculquer aux jeunes ces notions. Plus facile toutefois à dire qu'à réaliser car soyons honnêtes et reconnaissons le, tout n'est pas aussi évident.« C'est pourtant une gageure de vouloir faire vivre l'école, lieu fondamentalement asymétrique (entre les enseignants qui savent et les enseignés qui apprennent, entre la maturité des adultes et l'incomplétude de la jeunesse) comme une communauté de citoyens libres et égaux ! «
L'école est en effet un lieu ou bien que tous les citoyens qui s'y trouvent soient égaux, on ne peut pas vraiment dire que tous profitent exactement de la même liberté. C'est donc la raison pour laquelle pour le meilleur moyen d'étude de ces notions ne se ferait que « moyennant une adaptation au contexte scolaire spécifique, mais une chose demeure : l'égalité en dignité de tous, par delà les différences de fonction -professeurs ou élèves- et d'identités personnelles. «Il convient toutefois de se poser la question de savoir cela cela est véritablement réalisable car en fait.
Est-il vraiment possible de trouver le juste milieu de cet apprentissage si l'on tient compte du fait que « « l'école démocratisée de masse est devenue le lieu central du classement social futur des individus, ce qui développe les stratégies d'intérêt personnel des acteurs, parents et élèves «
Cependant, le meilleur moyen est justement de commencer son apprentissage dès le plus bas âge. Il faudrait en effet noter que le seul fait d'être poli en classe envers ses professeurs ou envers les élèves constituent déjà un pas important dans l'apprentissage de la civilité. Il serait néanmoins important de souligner ici le rôle très important que joue la famille. C'est au sein de cette entité de base que commence la culture citoyenneté et civique. Aimer sa « citée « ne signifie pas forcement être en tout point d'accord avec ce qui s'y passe. Ça signifie tout simplement se sentir rattache à ce lieu et faire de son mieux pour que la vie y soit plus ou moins agréable.
L'incivilité et la délinquance n'ont pas toujours la forme qu'on voudrait leur faire prendre.
« Les désordres civils « sont inacceptables certes mais l'incivilité ne s'arrête pas qu'à ce niveau. Lorsqu'on traite d'incivilité et que voudrait véritablement englobe tout le concept, on devrait faire état « du non respect des règles de la vie commune dans les lieux publics, avec des actes comme les gestes obscènes, les insultes, les menaces et les dégradations qui sont le lot quotidien des grandes villes et qui sont source, avec la délinquance, de la montée d'un sentiment d'insécurité. «
Les crises tant de citoyenneté que de civilité de nos jours sont donc en premier lieu a imputer à la cellule de base de laquelle nous provenons tous : la famille. Cette crise des valeurs profondes qu'on veuille le reconnaître ou pas met véritablement en danger notre société. Toutefois, il convient de rappeler que cette crise de la famille est justement aux influences économiques et sociales. Le principe de la citoyenneté implique que tous les hommes sont égaux dans les droits comme les devoirs, cela respecte donc ce concept essentiel « un homme + une voix «. Or dans la société qui est la nôtre c'est un principe en lequel il serait naïf de croire. Dans notre société le principe le plus en cours est le suivant : « un franc + une voix «.
Pour les populations défavorisées et démunies cela signifie en clair qu'elles n'ont pas de voix et par conséquent prive de leurs droits de citoyen. C'est l'une des raisons pour lesquelles ces dernières ont souvent l'impression que la seule manière de regagner leur citoyenneté est de se comporter de manière incivile. Il est bien sûr évident que cette manière de voir les choses, est absolument ridicule, mais il faudrait tenir compte de la situation désespérée dans laquelle elles se trouvent. Les crises de citoyenneté et de civilité sont donc en grande partie liées à la situation socio-économique qui très souvent, vis à vis de ces populations est assez injuste.
Conclusion
Peut on considérer la civilité et la citoyenneté comme étant des concepts semblables ? De part leur définition ce sont des notions assez différentes et même distinctes.
« La citoyenneté et la civilité, comme cultures dont l'intériorisation ne va pas de soi . Il s'agit d'abord de lever certains amalgames. Alors que les incivilités relèvent de troubles de la société civile, la citoyenneté appartient, elle, au champ politique et juridique. D'autre part, même si à un moment donné, la citoyenneté constitue un statut juridique bien défini, elle ne cesse de subir nombre de transformations historiques dans ses diverses dimensions et acquiert par là un fondement culturel au sens sociologique du terme, au même titre que la civilité. «
Toutefois, vu sous un aspect diffèrent ce sont des termes très complémentaires. Il n'est en effet pas vraiment possible de demander à une personne qui ne vit que de désespoir et n'a absolument aucune confiance non seulement en soi, mais en plus à la société dans laquelle il vit de faire confiance et d'aimer cette société. C'est le non-respect des droits socio-économiques, qui conduit à une crise profonde de la civilité.
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