chinoise, littérature.
Publié le 06/05/2013
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conditionné par une bonne maîtrise des classiques confucianistes.
Cette pratique, qui se perpétuera presque sans discontinuer jusqu’au début du XXe siècle, a contribué naturellement à figer la tradition littéraire nationale.
3 LA PÉRIODE CLASSIQUE ( III E-XII E SIÈCLE)
À partir du début de la période classique et jusqu’au VII e siècle, la Chine est non seulement morcelée en différents États engagés dans des conflits perpétuels, mais elle a en outre à subir les invasions répétées des tribus barbares.
Malgré ces
difficultés, ces siècles ne sont pas aussi stériles dans le domaine littéraire que ne l’est le haut Moyen Âge en Europe occidentale : l’expansion du bouddhisme venu de l’Inde, l’invention de l’imprimerie et l’épanouissement de la poésie comme de la
prose font même de cette période l’une des plus brillantes de l’histoire littéraire de la Chine.
3. 1 La poésie
Durant les périodes de perturbations politiques et sociales, entre le IIIe et le VII e siècle, les poètes trouvent refuge et consolation dans la nature.
Certains, notamment des ermites, créent une école de poésie dite « des champs et des jardins » ;
d’autres produisent à la même époque certains des plus beaux poèmes populaires chinois, comme la Ballade de Mulan, qui célèbre les aventures d’une femme soldat déguisée en homme, et Le paon s’est envolé vers le sud-est, long récit, simple mais
vivant, d’un amour familial tragique.
Les caractéristiques principales de ces poèmes sont la brièveté, le naturel de l’expression et le goût pour les jeux de mots.
C’est également le cas des chansons d’amour attribuées à Ziye, une poétesse du sud de la
Chine.
Mais, le plus grand poète de ces siècles troublés est sans doute Tao Qian, encore nommé Tao Yuanming (365-427), qui excelle dans la célébration des joies de la nature et de la vie solitaire.
Sa Source des fleurs de pêchers, évocation du
bonheur dans un village campagnard, est devenue l’expression classique de l’utopie en poésie.
Les plus beaux poèmes chinois datent de la dynastie Tang (618-906), période de paix générale et de prospérité qui décline à partir de la révolte du général An Lushan, en 755.
Bien que dix siècles nous séparent de cette période, près de cinquante
mille poèmes Tang, fruits du travail de quelque deux mille deux cents auteurs différents, nous sont parvenus.
Parmi ces poètes, les trois plus renommés sont Wang Wei, Li Bo et Du Fu.
Nés durant les premiers temps de la splendeur des Tang, ils
connaissent ensuite les années troubles des guerres et des révoltes.
Wang Wei, fonctionnaire impérial, musicien, peintre et adepte du bouddhisme, décrit la beauté et la sérénité de la nature ; on a pu dire que ses poèmes étaient des paysages, et ses
peintures des poèmes.
Li Bo (Li Po), chef de file taoïste de l’école « romantique », rejette les conventions poétiques et les conventions sociales dans leur ensemble.
Passionné, excentrique et grand buveur, il fréquente le royaume des immortels d’où,
prétend-il, il a été exilé et envoyé vers notre monde.
Li Bo donne le meilleur de lui-même en célébrant l’amour et l’amitié, les délices du vin et les aspects étranges, majestueux ou impressionnants de la nature.
Son ami et rival Du Fu, à l’inverse, est
un poète consciencieux et appliqué, qui peine pour parvenir à un réalisme étonnant.
Il exprime avec honnêteté et sincérité ses affections terrestres, notamment familiales, et son amour infini pour l’humanité, de même qu’il se fait le témoin des
injustices de son temps.
Le réalisme de l’œuvre de Du Fu influence un autre poète Tang, Bo Juyi, qui considère la poésie comme un support pour la critique et la satire.
Cette tendance, développée dans les siècles qui suivent par d’autres poètes,
donne naissance à de véritables dissertations didactiques ou philosophiques.
Néanmoins, en règle générale, la poésie chinoise demeure essentiellement lyrique, cherchant plus à exprimer des émotions personnelles qu’à véhiculer des idées.
Les rimes ont toujours été essentielles dans la poésie chinoise, mais la forme versifiée ne s’établit véritablement qu’avec les poètes Tang.
Le poème typique de cette période se présente sous la forme dite shi, caractérisée par l’utilisation de vers rimés
de cinq ou de sept pieds.
La versification shi est une évolution du vers Shijing qui compte quatre pieds.
La période Tang produit également une nouvelle forme poétique, nommée ci (ou tz’u ).
Chaque ci peut présenter des vers de longueur variable ; en revanche, le nombre de vers est fixé de façon bien déterminée en fonction de critères mélodiques.
L’écriture des ci, comparable à l’adaptation de nouvelles paroles sur une mélodie préexistante, requiert donc une grande virtuosité.
Les mélodies utilisées sont en général d’origine étrangère, le plus souvent d’Asie centrale.
Durant la dynastie Song (960-1279), le ci atteint une grande popularité.
À l’origine, les ci sont des formes plutôt longues.
Écrits pour être chantés sur des airs populaires, ils traitent souvent d’amour, de courtisanes ou de musique.
Su Dongpo, le plus
connu des poètes de ci, libère cette forme poétique de la rigidité que lui avait imposée la musique et introduit des sujets plus variés, notamment guerriers.
Sous son influence, de plus en plus de ci sont composés sans musique au XIe siècle, qui ne
sont nullement destinés à être chantés.
De la fin du XIe jusqu’au XIII e siècle, cependant, la tradition des ci musicaux est ravivée.
La poétesse Li Qingzhao (Li K’ing-tchao, v.
1084-apr.
1141) reste renommée pour ses ci sur le veuvage.
Auteur de
textes en prose comme de poèmes à chanter, empreints d’une grande délicatesse et de mélancolie, elle est considérée comme la plus grande poétesse de Chine.
3. 2 La prose
La prose chinoise s’épanouit également sous les Tang.
Parmi les grands prosateurs se trouve Han Yu (768-824), qui prône un retour à l’écriture simple et directe du style classique, en réaction contre la prose artificielle de son temps.
Ses efforts
aboutissent, car les traités politiques et philosophiques, les essais informels comme les contes merveilleux ( chuanqi ) de cette période sont tous composés dans un style dit néoclassique.
Les contes de cette période sont en outre les premiers exemples
de la littérature chinoise de fiction.
Les premiers contes de la littérature populaire apparaissent en effet au cours de la période Tang : ce sont les prédicateurs bouddhistes qui, soucieux de diffuser leur religion, se mettent à écrire pour le peuple des
histoires exemplaires, dans une langue simple et familière.
Ce faisant, ils inventent une forme de récit appelée bianwen, qui est la première forme de la fiction populaire en Chine.
Au XIe siècle, bien que peu d’exemples de l’ancienne tradition des conteurs soient parvenus jusque-là, un regain d’intérêt se manifeste pour cet art, et il est pratiqué avec grand talent sous la dynastie Song, époque d’accomplissement littéraire
spectaculaire.
Durant cette période, la récitation de contes devient une forme de divertissement populaire.
Les histoires des conteurs professionnels, qui se spécialisent chacun dans un genre particulier, sont non seulement écrites, mais imprimées
dans des livres de contes appelés huaben, qui inspirent plus tard les chefs-d’œuvre du théâtre et du roman chinois.
Dans la tradition littéraire, le renouveau du style classique laconique lancé par Han Yu se poursuit à l’époque Song avec, entre autres, Ou Yangxiu (1007-1072) et Su Xun (1009-1066).
Le premier est connu pour ses essais sur la philosophie
confucianiste, sur la politique et sur l’histoire, mais plus encore pour ses descriptions impressionnantes des paysages de Chine.
Quant aux essais pleins d’esprit dont Su Xun est l’auteur, ils représentent, de l’avis général, la perfection du style
classique.
Le mime, le chant et la danse existent depuis les temps anciens, mais le théâtre proprement dit ne se développe pas avant la fin de l’époque classique.
Dès la période Tang, cependant, les conteurs populaires sont souvent des acteurs ; organisés en
compagnies professionnelles, ces derniers se produisent dans des théâtres qui peuvent accueillir jusqu’à plusieurs milliers de personnes.
4 LA PÉRIODE MODERNE ( XIII E SIÈCLE-DÉBUT DU XX E SIÈCLE).
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