chimique et bactériologique, guerre.
Publié le 26/04/2013
Extrait du document
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est trop forte, l’exposition peut entraîner une suffocation brutale et la mort par arrêt respiratoire.
Les vésicants (ypérite ou lewisite par exemple) détruisent les tissus vivants avec lesquels ils entrent en contact (muqueuses cutanées, oculaires et respiratoires) en inhibant la multiplication des cellules.
Leur action, dont les effets sont sensibles après
un délai qui varie selon la concentration du produit, le temps d’exposition et la sensibilité des tissus atteints, est irréversible.
Les toxiques sanguins (hydrogène arsénié, oxyde de carbone ou zyclon B par exemple) agissent au niveau des globules rouges du sang et bloquent le processus d’échange oxygène — dioxyde de carbone, provoquant ainsi un empoisonnement du
sang.
Les toxiques cellulaires (acide cyanhydrique ou chlorure de cyanogène par exemple) agissent au niveau des cellules en empêchant l’utilisation de l’oxygène apporté par le sang.
À doses élevées, ils agissent en quelques secondes bloquant la respiration
et provoquant un arrêt cardiaque sans possibilité d’intervention thérapeutique.
Les neurotoxiques (sarin, Tabun, Soman, A4 ou VX par exemple) sont des toxiques organophosphorés ou anticholinestérasiques.
Ils agissent sur le mécanisme de conduction de l’influx nerveux.
Ils sont absorbés en phase vapeur par les voies
respiratoires ou en phase liquide par voie percutanée.
La dernière famille comprend des agents chimiques utilisés pour détruire les végétaux ou les animaux.
Ils sont généralement nocifs pour l'homme si les zones attaquées sont proches d'habitations ou si ces agents sont déportés par le vent.
Différents
composés chimiques, comme l'agent orange, blanc ou bleu, qui altèrent le métabolisme des plantes et entraînent la défoliation, ont été utilisés dans certaines guerres pour réduire la couverture végétale des zones ennemies ou pour priver les
populations civiles des récoltes nécessaires.
Ces agents chimiques, généralement pulvérisés par un avion, peuvent également contaminer l'eau et menacer les poissons.
Leurs effets à long terme sur l'écosystème les rendent particulièrement
dévastateurs.
( Voir aussi environnement)
4 AGENTS BIOLOGIQUES
Plusieurs grands pays ont travaillé, à des degrés divers, au développement d'agents biologiques à des fins de guerre.
On distingue les agents biologiques nocifs pour l'homme et ceux visant les animaux ou la végétation.
Sélectionnés ou adaptés à
partir de germes pathogènes provoquant différentes maladies, ces agents comprennent des bactéries, des champignons, des virus et des toxines.
Les armes biologiques sont nombreuses et leur nature dépend des objectifs recherchés : mise hors de combat ou élimination des individus, destruction des récoltes ou du bétail.
De plus, selon l'agent biologique utilisé, la durée de déclenchement varie
de quelques heures à quelques jours.
On peut utiliser contre l'homme et les animaux, par exemple, des germes pathogènes causant le botulisme, la peste ou la fièvre aphteuse.
Pour détruire les végétaux, il est possible d'utiliser des micro-organismes
(pourrissement des épis de blé) ou des insectes (sauterelles, doryphores).
Le développement important du génie génétique laisse craindre la création de nouvelles souches virales très toxiques, contre lesquelles un pays touché ne serait pas préparé et
ne posséderait pas d'antidote.
Contrairement aux armes chimiques, les agents biologiques sont généralement peu fiables.
Il est difficile de contrôler une épidémie et, en cas de combats rapprochés, le risque de contamination n'est pas négligeable.
5 DISSÉMINATION
La première méthode moderne de dissémination des agents chimiques consiste simplement à les laisser s'échapper de conteneurs sous pression, comme l’ont fait les Allemands au cours de la Première Guerre mondiale.
L'efficacité de ces armes
dépend cependant des conditions météorologiques.
Des méthodes de projection plus efficaces ont ensuite été utilisées, employant des mortiers, des canons, des roquettes, des bombes aériennes ou des grenades.
Les agents biologiques peuvent être
disséminés en lâchant des insectes ou d'autres animaux contaminés sur une zone cible.
Les armes de dispersion sont classées suivant leur chargement, leur mode de dispersion et de lancement.
Ce sont généralement des armes classiques, dont la charge explosive est remplacée par un agent chimique ou biologique.
Les armes chimiques et biologiques peuvent également être utilisées au cours de guérillas ou d'actions terroristes.
Dans ce cas, des matériaux toxiques inertes peuvent être pulvérisés dans l'air des régions urbaines, à partir de voitures ou de véhicules
distants.
Une autre tactique possible consiste à disséminer des toxines solubles dans les sources d'approvisionnement en eau des villes.
Les agents chimiques et biologiques peuvent être employés dans des conflits limités.
Il n'est pas nécessaire de disposer d'une base industrielle très sophistiquée pour produire certains agents chimiques mortels, qui constituent des armes facilement
accessibles pour les pays en voie de développement.
L'attrait de ces armes pour les terroristes est donc un grave sujet de préoccupation.
En effet, la dissémination de quantités relativement faibles de toxines dans une source d'approvisionnement en
eau ou dans l'air ambiant peut provoquer une catastrophe de très grande ampleur (cas de l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995).
6 DÉTECTION ET PROTECTION
La plupart des pays ont mis au point des programmes de détection d'agents mortels et de décontamination.
La détection est un problème délicat, car elle doit se faire aussi rapidement que possible, en raison de la rapidité d'action des agents
chimiques et biologiques.
Bien que l'on dispose de détecteurs très sophistiqués, le risque d'une attaque par un produit inconnu existe toujours.
Le domaine de la protection fait appel aux systèmes existants dans l'industrie ou en médecine : épuration
de l'air, vêtements spéciaux et masques à gaz, décontamination des zones infectées, traitements thérapeutiques et vaccination.
Parallèlement, la plupart des armées disposent d’unités de défense nucléaire, biologique et chimique (NBC) qui
interviennent pour les reconnaissances et les marquages de zones ainsi que pour les décontaminations opérationnelles.
7 CONTRÔLE INTERNATIONAL
Les conférences de La Haye, en 1899 et en 1907, conduisent à l'interdiction des projectiles chimiques ou de ceux contenant des poisons.
À Genève, en 1925, est signé un protocole de la Société des Nations, visant à interdire la guerre chimique et
biologique.
Il n’est toutefois pas ratifié par les États-Unis avant 1974.
En 1990, 114 nations l'ont signé, tout en se réservant le droit de riposter à une attaque avec des armes de même nature..
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