Chateaubriand, François René de - littérature.
Publié le 28/04/2013
Extrait du document


«
2. 5 Rédaction des Mémoires
Toujours dans une situation financière difficile, il revint à la littérature et composa notamment une Vie de Rancé (1844), le réformateur de la Trappe au XVII e siècle.
Il s'occupa surtout à remanier et d'achever ses mémoires, dont il donna quelques
lectures dans le salon de Mme Récamier.
Cependant, sa santé déclinait ; il mourut à Paris le 4 juillet 1848.
Le 19 juillet, selon ses dernières volontés, il fut inhumé sur le rocher du Grand-Bé, dans la rade de Saint-Malo.
3 ŒUVRE DE CHATEAUBRIAND
La poésie des ruines, la fuite du temps, la contemplation mystique de la nature et la peinture d'un certain « mal du siècle », lié à la fin d'une civilisation, telles sont les thématiques principales qui caractérisent l'œuvre de Chateaubriand et qui
annoncent le mouvement romantique.
S'il fut essayiste, romancier et mémorialiste, ses œuvres les plus célèbres transcendent les genres littéraires en mêlant notamment roman et autobiographie, prose et lyrisme poétique.
Le style de Chateaubriand, qui arrive à son plein épanouissement dans les Mémoires d'outre-tombe, est généralement considéré comme l'un des plus beaux exemples de prose poétique en langue française, et l'on observe que la critique — comme elle
le fait couramment pour les œuvres poétiques — a souvent recours aux lexiques de la musique et de la peinture pour rendre compte de l'écriture de Chateaubriand.
Épiques ou élégiaques, ses textes sont de vastes poèmes, en ce sens qu'ils mettent effectivement en pratique des procédés stylistiques propres à la poésie : les phrases y sont rythmées et cadencées comme des périodes oratoires ou des vers mesurés
(les alexandrins « dissimulés » y sont fréquents) ; en outre, les jeux sonores (assonances, consonances, allitérations, etc.) et les figures de rhétorique (métaphores filées, personnifications, par exemple) y sont présents avec la même densité que
dans les textes qui relèvent du genre poétique à proprement parler.
Loin d'être un simple ornement, ce langage poétique très travaillé est constitutif d'une vision poétique et tragique du monde, hantée par le temps perdu, la mort et le désir d'Éternité.
3. 1 Le Génie du christianisme
Dans ce vaste essai, qui date de 1802, Chateaubriand souligne l'importance de la religion catholique au cours de l'histoire.
Son approche est souvent marquée par des accents poétiques : pour lui, la foi et la contemplation des beautés de la nature
sont liées.
Outre son analyse des principes et des rites de la religion, l'auteur étudie tous les domaines de la culture — littérature, sculpture, peinture, architecture, mais aussi histoire et philosophie — pour conclure à la supériorité des œuvres
d'inspiration chrétienne, notamment la Divine Comédie de Dante et le Paradis perdu de Milton.
Il y établit également un audacieux parallèle entre la Bible et Homère.
Les pages qu'il consacre aux églises gothiques contribuèrent largement à
l'engouement de l'époque pour le Moyen Âge.
Dans cet essai, Chateaubriand rompait avec toute la pensée philosophique du XVIII e siècle (notamment celle de Voltaire) consistant à railler la religion chrétienne, son clergé mais aussi ses valeurs afin de combattre l'obscurantisme ( voir Lumières,
siècle des).
Le Génie du christianisme eut une influence considérable sur les mentalités et la société françaises, contribuant entre autres à restaurer dans la population un goût prononcé pour la spiritualité, qui devait perdurer tout au long du
XIX e siècle.
3. 2 René
René (1802-1805), qui illustre et prolonge la réflexion du Génie du Christianisme, dont il faisait d'ailleurs partie à l'origine, se présente comme un court récit, entre autobiographie et fiction romanesque.
Chateaubriand voulait y dépeindre la
mélancolie du héros-narrateur, mélancolie qui, selon lui, était propre à l'époque.
Le personnage de René y raconte sa vie passée en s'arrêtant sur les événements qui l'ont conduit à ce mal de l'âme, notamment son habitude de chercher refuge dans
une rêverie qui devient un poison et son amour impossible pour sa sœur Amélie...
Au lieu d'apporter un remède à ce « mal du siècle » qui sévissait chez les jeunes gens de l'époque, René mit la mélancolie à la mode et influença directement des
œuvres telles que les la Confession d'un enfant du siècle de Musset.
Pour une présentation plus détaillée de l'œuvre, voir l'article René.
3. 3 Mémoires d'outre-tombe
Considérés comme le chef-d'œuvre de Chateaubriand, les Mémoires d'outre-tombe constituent une entreprise d'exception, à la croisée de l'autobiographie et des mémoires.
L'auteur avait décidé de ne publier l'œuvre qu'après sa mort, d'où son titre.
Ébauchés en 1809, les Mémoires d'outre-tombe furent achevés sous une première forme en 1841.
Ils furent pourtant retravaillés par l'auteur dans les années 1845-1847 et parurent pour la première fois, sous forme de feuilleton, en 1848.
Ils furent
publiés en volumes en 1898, mais c'est depuis une cinquantaine d'années seulement que le lecteur peut apprécier l'œuvre dans une version complète et satisfaisante.
L'ouvrage relate en quatre parties les différents épisodes de la vie de l'auteur : « Ma jeunesse, ma carrière de soldat et de voyageur », I ; « Ma carrière littéraire », II ; « Ma carrière politique », III ; « Quatrième et dernière carrière, synthèse des trois
précédentes », IV).
Les pages consacrées aux souvenirs de l'enfance et de l'adolescence, fourmillantes de détails familiers et d'anecdotes, sont lyriques et fiévreuses, notamment celles qui concernent ses promenades et ses rêveries à Combourg ou qui évoquent le
personnage imaginaire de la sylphide.
D'un ton plus emphatique, le récit que fait Chateaubriand de sa vie d'homme et de sa carrière politique et diplomatique apparaît souvent comme une orgueilleuse épopée où il prend la pose pour la postérité,
soucieux de donner de lui-même une image favorable : « Je ne dirai de moi que ce qui est convenable à ma dignité d'homme.
» Pour Chateaubriand, la vérité poétique et la cohérence du récit doivent de toute façon l'emporter sur la vérité des faits, et
c'est à ce titre qu'il se permet de travestir quelquefois la vérité.
En cela, le projet autobiographique des Mémoires diffère grandement de celui des Confessions de Rousseau.
Au-delà de l'histoire d'une vie et d'une époque, les Mémoires constituent un long poème lyrique en prose dont le thème récurrent est la fuite du temps.
La mélancolie qui caractérise l'évocation des tristes années de Combourg, le sentiment
d'appartenir à une génération de « fin de siècle », les lamentations sur l'écroulement de la civilisation monarchique font indéniablement de Chateaubriand un précurseur des romantiques.
Pour une présentation plus détaillée de l'œuvre, voir l'article
Mémoires d'outre-tombe.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
Tous droits réservés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Une lampe d'argile éclairait cette pauvre demeure, et un rayon de la lampe venait expirer sur une image de la Vierge, suspendue au mur. François René, vicomte de Chateaubriand, Essai sur la littérature anglaise
- La liberté contenue dans les limites de l'ordre semblait se débattre à Westminster, sous l'influence de la liberté anarchique qui parlait à la tribune encore sanglante de la Convention. François René, vicomte de Chateaubriand, Essai sur la littérature anglaise
- GUERRE D’ESPAGNE DE 1823. de François-René de Chateaubriand
- Le Dernier Abencérage de François-René de Chateaubriand
- ATALA ou les Amours de deux sauvages dans le désert de François-René, vicomte de Chateaubriand