char. 1 PRÉSENTATION char, véhicule militaire blindé et armé, tout-terrain, monté sur chenilles

char. 1 PRÉSENTATION char, véhicule militaire blindé et armé, tout-terrain, monté sur chenilles ou parfois sur pneus. Les chars sont classés en catégories légère, moyenne et lourde. Leur poids varie de 50 à 150 t environ ; l'épaisseur de leur blindage, de 0,15 à 15 cm. La tourelle, la partie supérieure du char, peut pivoter pour tirer dans toutes les directions ; elle comporte un canon de 25 à 122 mm de diamètre. Les chars sont souvent équipés de mitrailleuses lourdes ou légères. Les chars légers servent à la reconnaissance, tandis que les chars lourds pénètrent en force les défenses ennemies et les disloquent. 2 ORIGINES L'idée de blindage remonte à l'Antiquité, avec les premières protections des guerriers et des chevaux par des cuirasses. Vers 1487, Léonard de Vinci imagine déjà un chariot fermé en bois, cuir et métal, mû par une manivelle. Cependant, le développement d'un véhicule blindé opérationnel ne deviendra possible qu'au début du XXe siècle, après l'invention du moteur à combustion interne et des chenilles. 3 PREMIÈRE GUERRE MONDIALE Les armées modernes possèdent des automitrailleuses blindées dès 1910. Mais les chars proprement dits constituent, à la fin de la Première Guerre mondiale, la solution au problème majeur de la guerre de tranchées en permettant de sortir de l'immobilisme et de prendre l'offensive sans être aussitôt stoppé par l'artillerie et les mitrailleuses. Ce sont les Britanniques qui construisent et utilisent les premiers véhicules blindés sur chenilles. Pour garder le secret, ils les transportent vers le front dans des caisses estampillées « tank « (réservoir), d'où leur nom en anglais. La première bataille dans laquelle ils sont engagés est celle de la Somme, où les Anglais utilisent 49 chars, le 15 septembre 1916, avec des résultats décevants (chars trop lourds et en nombre trop faible). Un an plus tard, en novembre 1917, 400 chars anglais pénètrent les lignes allemandes à Cambrai, ce qui permet la capture de 8 000 soldats allemands et la prise d'une centaine de canons. Entre-temps, les Français ont mis au point des chars plus légers, les Renault F 17 à tourelle pivotante, qu'ils produisent par milliers et qui jouent un rôle décisif dans la victoire des armées alliées. Les Allemands, qui n'y ont pas cru, ne possèdent alors que quelques dizaines de chars, mal conçus. 4 SECONDE GUERRE MONDIALE Les chars donnent toute leur mesure lors de la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1933, les Allemands organisent chars, infanterie, artillerie et support logistique en unités d'attaque mobiles et rapides, les divisions blindées, entraînées secrètement en Union soviétique. Ces divisions sont à l'origine de nombreuses victoires allemandes. Les nations opposées à l'Allemagne possèdent autant de chars que cette dernière, mais sont plus lentes à les organiser en unités autonomes, conçues pour le choc et la pénétration en profondeur. Les chars jouent un rôle de premier plan dans les batailles en Union soviétique, en Afrique du Nord et en Europe occidentale. Par contrecoup sont développées des armes antichars de plus en plus efficaces : fusils et canons spéciaux, mines, lanceroquettes portatifs, grenades antichars, obus perforants, avions et plus tard hélicoptères spécialisés. 5 CHARS MODERNES 5.1 Généralités Les chars constituent toujours une part importante des forces armées conventionnelles. Si, pendant la guerre du Viêt Nam, ils n'ont pu empêcher l'infanterie viêt-công de triompher, ils ont joué un rôle prépondérant dans les conflits du Proche-Orient. Jusqu'en 1990, ils étaient le fer de lance des armées du bloc soviétique, qui, par ailleurs, s'en est servi pour réprimer les révoltes populaires, à Berlin, en Hongrie, en Tchécoslovaquie ou en Pologne. Les chars modernes diffèrent peu de ceux utilisés à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais ont un blindage plus résistant, sont plus rapides (vitesse maximale jusqu'à 100 km.h -1) et sont équipés de canons plus puissants. En outre, des calculateurs de tir leur permettent de tirer sur une cible avec précision, tout en se déplaçant. 5.2 Le char Leclerc Construit par le groupe industriel international Giat Industries, le char Leclerc est, pour les années à venir, l'élément central d'un système de forces homogène et cohérent, adapté aux besoins opérationnels de l'armée de terre. Sa principale caractéristique est de pouvoir tirer en roulant. Alors qu'un char classique doit s'arrêter pour viser son objectif et tirer, le char Leclerc bénéficie d'un canon stabilisé par gyroscope qui lui permet de rester pointé vers sa cible quels que soient les mouvements du char. Il s'agit d'un canon à tube lisse de 120 mm pouvant tirer à grande distance une munition-flèche ou des obus explosifs à charge creuse. Le système optoélectronique (associant des technologies de l'optique et de l'électronique) représente près de la moitié du prix du char. Ses éléments les plus importants sont le viseur panoramique gyrostabilisé du chef de char et le dispositif de pointage du tireur. Le HL 70, qui intègre un télémètre laser et un intensificateur de lumière de seconde génération, permet au chef de char de détecter des cibles distantes de 4 600 m et de les identifier à 2 600 m. Le rendement de la caméra thermique permet de repérer un homme à une distance de 6 km, même dans des conditions atmosphériques contraignantes. Le char Leclerc, dont l'équipage est de trois hommes, peut se déplacer à 72 km.h-1 sur route et à 50 km.h-1 sur terrain accidenté. Son autonomie peut atteindre 615 km.