changer l'empreinte de la nature ; il peut dompter le démon, ou le rejeter avec une merveilleuse puissance.
Publié le 17/10/2012
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changer l'empreinte de la nature ; il peut dompter le démon, ou le rejeter avec une merveilleuse puissance. Encore une fois, bonne nuit ! Et quand vous désirerez pour vous la bénédiction du ciel, je vous demanderai la vôtre. (Montrant Polonius.) Quant à ce seigneur, j'ai du repentir ; mais les cieux ont voulu nous punir tous deux, lui par moi, moi par lui, en me forçant à être leur ministre et leur fléau. Je me charge de lui, et je suis prêt à répondre de la mort que je lui ai donnée. Allons, bonne nuit, encore ! Il faut que je sois cruel, rien que pour être humain. Commencement douloureux ! Le pire est encore à venir. Encore un mot, bonne dame ! LA REINE. - Que dois-je faire ? HAMLET. - Rien, absolument rien de ce que je vous ai dit. Que le roi, tout gonflé, vous attire de nouveau au lit ; qu'il vous pince tendrement la joue ; qu'il vous appelle sa souris ; et que, pour une paire de baisers fétides, ou en vous chatouillant le cou de ses doigts damnés, il vous amène à lui révéler toute cette affaire, à lui dire que ma folie n'est pas réelle, qu'elle n'est qu'une ruse ! Il sera bon que vous le lui appreniez. Car une femme, qui n'est qu'une reine, belle, sensée, sage, pourrait-elle cacher à ce crapaud, à cette chauve-souris, à ce matou, d'aussi précieux secrets ? Qui le pourrait ? Non ! En dépit du bon sens et de la discrétion, ouvrez la cage sur le toit de la maison, pour que les oiseaux s'envolent ; et vous, comme le fameux singe, pour en faire l'expérience, glissez-vous dans la cage, et cassez-vous le cou en tombant. LA REINE. - Sois sûr que, si les mots sont faits de souffle, et si le souffle est fait de vie, je n'ai pas de vie pour souffler mot de ce que tu m'as dit. HAMLET. - Il faut que je parte pour l'Angleterre. Vous le savez ? LA REINE. - Hélas ! je l'avais oublié : c'est décidé. HAMLET, à part. - Il y a des lettres cachetées, et mes deux condisciples, auxquels je me fie comme à des vipères prêtes à mordre, portent les dépêches ; ce sont eux qui doivent me frayer le chemin et m'attirer au guet-apens. Laissons faire : c'est un plaisir de faire sauter l'ingénieur avec son propre pétard : j'aurai du malheur si je ne par-
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- « Il me semble que nous soyons parvenus à cette époque prédite par Descartes où les hommes em-ploieraient la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres et de tous les autres corps, en même façon que les métiers d'artisan et se rendraient ainsi, maitres de la nature. Mais, par un renversement étrange, cette domination collective se transforme en asservissement dès que l'on descend à l'échelle de l'individu et en un asservissement assez proche de celui que comporte la vi
- Faut-il rejeter ce qui est contre nature ?
- Faut-il changer la nature ?
- Dites quelles réflexions vous inspire, dans l'ordre logique, comme dans l'ordre éthique, cette remarque de Claude Bernard : « Par une merveilleuse compensation, à mesure que la science rabaisse notre orgueil, elle élève notre puissance.
- Dites quelles réflexions vous inspire, dans l'ordre logique, comme dans l'ordre éthique, cette remarque de Claude Bernard : « Par une merveilleuse compensation, à mesure que la science rabaisse notre orgueil, elle élève notre puissance.