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certains cas de ce genre que ce ne soit pas seulement la forme elle-même qui mérite à jamais le nom qu'elle porte, mais encore quelque chose d'autre qui, sans être cette forme, en possède le caractère tant qu'elle existe.

Publié le 22/10/2012

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certains cas de ce genre que ce ne soit pas seulement la forme elle-même qui mérite à jamais le nom qu'elle porte, mais encore quelque chose d'autre qui, sans être cette forme, en possède le caractère tant qu'elle existe. Et voici encore d'autres exemples où ce que je veux dire sera peut-être plus clair : « l'impair « doit toujours conserver le nom que je viens de dire, n'est-ce pas ? — C. Bien sûr. — S. Je demande s'il est la seule chose à l'avoir ou bien s'il y en a encore quelque autre, qui, sans être l'impair, doit néanmoins toujours recevoir le nom d'impair aussi bien que son propre nom, sa nature étant telle que jamais l'impair ne peut lui faire défaut. Je prétends que c'est le cas du trois « et de bien d'autres nombres. Arrête-toi au cas du trois : n'es-tu pas d'avis qu'il faut toujours lui donner son nom ainsi que celui d'impair, bien que l'impair ne soit pas identique au trois ; ainsi du trois et du cinq et de la moitié de la numération : sans être identique à l'impair, chacun de ces nombres est toujours impair. De son côté, le deux, le quatre et toute autre série numérique, sans être identique au pair, chacun de ces nombres est toujours pair. En conviens-tu ? — C. Comment n'en conviendrais-je pas ? — S. Et maintenant, fais bien attention à ce que je veux mettre en évidence. À savoir : il n'y a pas que les premiers contraires dont nous parlions qui ne se reçoivent pas les uns les autres ; il y a également tout ce qui, sans être mutuellement contraire, possède toujours ces contraires et qui, semble-t-il, ne tolère pas non plus de qualité qui soit contraire à celle qu'il comporte : à l'approche d'une telle qualité, ou bien il périt, ou bien il cède la place. Ne dirons-nous pas que le Trois subira n'importe quel sort, y compris la mort avant de tolérer, alors qu'il est encore Trois, de devenir pair ? — C. Certainement. — S. Et pourtant, entre la dyade et la triade il n'y a pas de contrariété ? Donc ce ne sont pas seulement les Formes entre lesquelles il y a contrariété qui ne tolèrent pas d'approche mutuelle ; il y en a d'autres également qui ne tolèrent pas l'approche des contraires. — C. C'est très vrai. — S. Veux-tu que, si nous en sommes capables, nous déterminions quelles elles sont ? — S. Ne faut-il pas que ce soit celles qui forcent l'objet qu'elles viennent à occuper à avoir non seulement le caractère qui leur est propre, mais également celui d'un contraire ayant toujours un contraire. — C. Comment l'entends-tu ? — S. Comme nous l'avons dit tout à l'heure. Tu n'ignores pas que tout ce qu'investit le caractère du Trois, doit non seulement être trois, mais également impair. — C. Certainement. — S. À un tel objet, disons-nous, jamais n'adviendra le caractère contraire à la forme qui l'a rendu tel. — C. Non. — S. Or c'était la forme de l'impair ? — C. Oui. — S. Dont le contraire est celle du pair ? — C. Oui. — S. Donc jamais le caractère du pair n'adviendra au trois ? — C. Jamais. — S. Ainsi le trois n'a pas le pair comme attribut. — C. Non. — S. Donc la triade est non-pair. Voilà ce que j'appelais déterminer quelles formes ne tolèrent pas une forme qui, cependant, n'est pas leur contraire, ainsi la Triade, qui n'est pas le contraire du pair, ne le tolère cependant pas, du fait qu'elle apporte toujours avec elle ce qui est le contraire du pair, tout comme la dyade apporte toujours le contraire de l'impair, le feu, le contraire du froid, etc. Vois donc si tu acceptes la détermination que voici : ce n'est pas seulement le contraire qui n'accueille pas le contraire, mais également la forme qui apporte avec elle un contraire dans l'objet qu'elle investit ; jamais la forme qui apporte ne reçoit en elle la contrariété de ce qu'elle apporte. Récapitule, car il est bon de répéter, le cinq ne recevra jamais en lui le caractère du pair, ni le dix, qui en est le double, celui de l'impair. Ainsi le double, qui en lui-même est de son côté le contraire d'autre chose, ne recevra cependant jamais en lui le caractère de l'impair. De même la fraction 3/2 et les autres membres de la série des moitiés n'accepteront pas le caractère de l'entier, et c'est également vrai de 1/3 et de tous les nombres de cette série. J'espère que tu me suis et que tu es d'accord. — C. Parfaitement. Phédon, 103c-105b 8. LA SCIENCE PHILOSOPHIQUE : LA DIALECTIQUE COMME COMBINATOIRE DES GENRES. LE DIALECTICIEN C'EST LE PHILOSOPHE [L'ÉTRANGER-THÉÉTÈTE] — É. Puisque certains Genres acceptent de se combiner et d'autres non, leur cas est à peu près le même que celui des lettres : les unes s'accordent, les autres non. — T. C'est juste. — É. Quant aux voyelles, elles diffèrent des autres lettres en ceci qu'elles circulent parmi toutes les lettres comme un agent de liaison, ce qui fait qu'à défaut d'une voyelle il est même impossible que les autres lettres se combinent entre elles. — T. Assurément. — É. Mais est-ce le premier venu qui sait quelles sont celles qui peuvent se combiner, ou a-t-il besoin d'un art, celui qui veut le faire correctement ? — T. Il a besoin d'un art. — É. Lequel ? — T. L'art de savoir lire. — É. N'en va-t-il pas de même en matière de sons aigus et graves ? posséder l'art de reconnaître les sons qui peuvent ou ne peuvent pas se combiner, c'est être musicien ; celui qui n'y entend rien est un profane ? — T. Parfaitement. — É. Et en tous domaines nous trouverons la même différence entre compétence et incompétence ? — T. Naturellement. — É. Dès lors que nous sommes convenus que les Genres peuvent entrer en de certaines combinaisons entre eux, n'est-il pas nécessaire qu'il dispose d'une science du cheminement discursif celui qui se propose de montrer correctement ceux qui s'accordent entre eux et ceux qui s'excluent mutuellement ; de montrer en particulier s'il en existe qui, les tenant tous ensemble, leur permettent de se combiner entre eux et à l'inverse dans le cas des divisions, s'il y en a d'autres qui sont causes de la division des a touts « ? — T. Comment une science ne serait-elle pas indispensable et peut-être la science suprême ? — É. Comment

« 240 PLATON PAR LUI-MÊME très vrai.- S.

Veux-tu que, si nous en sommes capa­ bles, nous déterminions quelles elles sont? - S.

Ne faut-il pas que ce soit celles qui forcent l'objet qu'elles viennent à occuper à avoir non seulement le caractère qui leur est propre, mais également celui d'un contraire ayant toujours un contraire.

- C.

Comment l'entends-tu? - S.

Comme nous l'avons dit tout à l'heure.

Tu n'ignores pas que tout ce qu'investit le caractère du Trois, doit non seulement être trois, mais également impair.- C.

Certainement.- S.

À un tel objet, disons-nous, jamais n'adviendra le caractère contraire à la forme qui l'a rendu tel.- C.

Non.- S.

Or c'était la forme de l'impair?- C.

Oui.

-S.

Dont le contraire est celle du pair ? - C.

Oui.

- S.

Donc jamais le caractère du pair n'adviendra au trois?- C.

Jamais.

- S.

Ainsi le trois n'a pas le pair comme attribut.- C.

Non.- S.

Donc la triade est non-pair.

Voilà ce que j'appelais déterminer quelles formes ne tolèrent pas une forme qui, cependant, n'est pas leur contraire, ainsi la Triade, qui n'est pas le contraire du pair, ne le tolère cependant pas, du fait qu'elle apporte toujours avec elle ce qui est le contraire du pair, tout comme la dyade apporte toujours le contraire de l'impair, le feu, le contraire du froid, etc.

Vois donc si tu acceptes la détermination que voici : ce n'est pas seulement le contraire qui n'accueille pas le contraire, mais également la forme qui apporte avec elle un contraire dans l'objet qu'elle investit; jamais la forme qui apporte ne reçoit en elle la contrariété de ce qu'elle apporte.

Récapitule, car il est bon de répéter, le cinq ne recevra jamais en lui le caractère du pair, ni le dix, qui en est le double, celui de l'impair.

Ainsi le double, qui en lui-même est de son côté le contraire d'autre chose, ne recevra cependant jamais en lui le caractère de l'impair.

De même la fraction 3/2 et les autres membres de la série des moitiés n'accepteront pas le caractère de l'entier, et c'est également vrai de 1/3 et de tous les nombres de cette série.

J'espère que tu me suis et que tu es d'accord.- C.

Parfaitement.

Phédon, 103c-105b. »

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